Relations Nord-Sud

L’eau : un sujet obligé pour le G8

Les dirigeants des pays les plus industrialisés réunis à Evian

2 juin 2003

L’accès des populations africaines à une eau saine et potable est un des thèmes qui doivent débattus à Evian par le sommet des huit pays les plus industrialisés du monde, a-t-on appris auprès de la présidence française du sommet. Jacques Chirac, qui avait demandé à l’ancien directeur général du Fonds monétaire international (FMI), Michel Camdessus, un rapport sur le financement de l’eau, entend plaider auprès des autres pays du G-8 pour des efforts supplémentaires en faveur de l’Afrique dans ce secteur, promet-on dans les rangs de la délégation française à Evian.

Selon le document produit par Michel Camdessus, il faut au moins 45 milliards de dollars supplémentaires chaque année pour réduire de moitié d’ici à 2015 le nombre de personnes n’ayant pas accès à l’eau potable et à l’assainissement. Cette réduction figure, rappelle-t-on, au premier rang des Objectifs du Millénaire fixés par la communauté internationale qui a admis que l’absence d’eau potable et d’assainissement en Afrique notamment est la principale cause des mortalités. À Evian, les huit pays les plus industrialisés du monde devraient tenter de dégager un consensus sur le problème controversé de la répartition des rôles entre le privé et le public dans la gestion de l’eau.
Les organisations de la société civile, à l’initiative du Sommet pour un autre monde à Annemasse exigent, quant à elles, qu’il soit expressément reconnu que « l’eau n’est pas une marchandise, mais un bien durable que ne personne ne peut s’approprier ». « Si l’eau n’a pas de prix, elle a un coût. Un coût qui correspond aux prestations nécessaires à son acheminement, à la gestion de sa disponibilité et de sa qualité, au traitement de l’eau usée. À cet égard, le principe d’un paiement - même modique - par l’usager reste un instrument essentiel de régulation de la bonne gestion de l’eau », a renchéri, au nom des sociétés du secteur, Henri Proglio, président-directeur général de Véolia Environnement. L’Afrique constitue, a-t-il estimé, une zone privilégiée permettant de mobiliser, dans un cadre relativement simple, des financements et des énergies au profit des politiques d’accès à l’eau potable. Henri Proglio a invité la France à prendre la tête du mouvement d’accès des populations africaines à l’eau potable. L’eau est devenue, du Sommet de la terre tenu en septembre 2002 à Johannesburg au 3ème Forum mondial de l’eau de Kyoto, organisé en mars dernier à Kyoto, le thème central de toutes les rencontres internationales consacrées au développement durable et à l’économie.


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