Brésil

L’économie brésilienne stabilisée mais l’urgence est toujours présente

Bilan des cet premiers jours du gouvernement de rassemblement de Lula

11 avril 2003

En cent jours de mandat, le président brésilien Lula est parvenu à stabiliser l’économie, à rassurer les marchés et à donner une orientation à son pays. Certains partisans du président estime que les avancées dans la lutte contre les inégalités ne sont pas assez rapide. Mais le gouvernement brésilien cherche à rassembler les Brésiliens derrière un projet de développement durable du pays, un travail dont les premiers effets bénéfiques ne peuvent pas être ressentis sur une si brève période.

« J’ai montré au monde que nous avions un projet de gouvernement sérieux et responsable, capable de réorienter le Brésil non seulement pour les quatre prochaines années, mais aussi pour les vingt ou trente prochaines ». Dans un bref discours à la nation, à la radio et à la télévision, le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva a dressé un bilan des ses cent premiers jours de pouvoir qui arrivaient à échéance hier.
Or, en cent jours, le président Lula a réussi à gagner la confiance des marchés grâce à une politique de stricte rigueur budgétaire et monétaire, même si les projets sociaux piétinent encore. Toutefois, dans sa première intervention télévisée au pays depuis son investiture, Lula a pu inventorier les signes de bonne santé économique obtenus « au prix de sacrifices » : remontée du réal face au dollar, chute de la prime de "risque-pays" et inflation sous contrôle. Le patronat brésilien est totalement rassuré et les sondages montrent une confiance de 75% du pays dans la gestion du nouveau gouvernement.

C’est au sein du parti au pouvoir, le Parti des travailleurs (PT), et dans certains partis de la coalition gouvernementale, que s’exprime le plus d’impatience face à une politique vue par certains comme la simple continuation de celle du gouvernement précédent. Pour y répondre, Lula a anticipé l’envoi au Congrès de deux projets de réforme de son gouvernement, du système des retraites et de la réforme fiscale. Déjà, deux initiatives avaient donné le ton : le lancement du programme "Faim zéro" et le relèvement important du salaire minimum, que Lula a promis de doubler d’ici la fin de son mandat.
« Sur le plan économique tout va bien », reconnaît le directeur des relations internationales de la Fédération patronale de São Paulo, Maurice Costin. Selon lui, les milieux d’affaires internationaux « ont compris » que Lula, « n’est pas un danger mais peut être une solution pour faire les réformes dont le Brésil a besoin pour retrouver la croissance ». Toutefois, pour plusieurs experts, Lula avait les moyens de faire de plus importants changements tout de suite. Il aurait pu également faire en sorte que les revenus du capital payent le prix des changements.

Porté au pouvoir par une vague d’espoir sans précédent, le président a donc commencé par s’attaquer à une économie instable, dans un environnement mondialisé hostile et un climat politique méfiant. Il a donc réussi à stabiliser la situation, à donner une orientation au pays et à rassurer ses adversaires, mais pas à satisfaire tous ses partisans. Aux critiques, le chef de l’État répond que le pays en est encore à avaler « un médicament amer », mais a dit sa « certitude que des jours meilleurs viendront ».


Signaler un contenu

Un message, un commentaire ?


Témoignages - 80e année


+ Lus