L’enjeu du pétrole de l’Orénoque

10 janvier 2007

Le Venezuela est le 5ème exportateur de pétrole brut au monde et le 4ème fournisseur des Etats-Unis. Le contrôle de cette ressource est stratégique pour la poursuite des réformes dans le pays.

« Les compagnies internationales ont le contrôle des processus de valorisation des hydrocarbures extra-lourds de l’Orénoque. Cela devrait devenir la propriété de l’Etat vénézuélien », a déclaré Hugo Chavez lors d’un discours lundi.
Un porte-parole de Petroleos de Venezuela SA (PDVSA) a déclaré que la compagnie vénézuélienne comptait détenir une participation majoritaire dans les 4 projets existants du bassin de l’Orénoque, comme annoncé à la mi-2006, mais a ajouté qu’ils ne seraient pas entièrement nationalisés.
« Les experts estiment que la ceinture de l’Orénoque, une des réserves pétrolières les plus importantes au monde, est le principal axe de développement de la production vénézuélienne - un impératif politique pour Hugo Chavez, puisque l’or noir finance sa “révolution bolivarienne” », note “Le Figaro” d’hier.
« L’année 2007 s’annonce comme un moment clef dans la relation entre les multinationales pétrolières et Caracas », précise “Le Figaro”. Notre confrère rappelle que l’an dernier, « le gouvernement avait imposé aux entreprises étrangères de transformer les contrats de concession d’une trentaine de champs pétrolifères en contrats d’association dans lesquels la compagnie nationale vénézuélienne, PDVSA, serait majoritaire ». La transformation a été acceptée par la majorité des entreprises. « Mais 3 d’entre elles ont jeté l’éponge : l’américaine Exxon Mobil, l’italienne ENI et la française Total », constate “Le Figaro” pour qui « la compagnie hexagonale a payé cher cette décision annoncée à la dernière minute ».
La ceinture du fleuve Orénoque est une zone pétrolifère en plein boom. Selon “Le Figaro”, Total y a déjà investi 2,5 milliards de dollars.
Dans son discours prononcé lundi au Parlement, le chef de l’État vénézuélien compte faire adopter par le Parlement une loi-cadre lui accordant des pouvoirs spéciaux pour nationaliser tout d’abord l’électricité et la téléphonie (voir plus haut), et aussi pour mettre un terme au contrôle de 4 raffineries dans la Ceinture de l’Orénoque par des groupes étrangers, dont le français Total.
Total participe au Venezuela au projet Sincor, qui exploite le pétrole brut extra-lourd de la Ceinture de l’Orénoque. Ce projet, contrôlé à 47% par Total, à 38% par Petroleos de Venezuela (PDVSA) et à 15% par le Norvégien Statoil, produit 200.000 barils par jour.
Il représente pour Total environ 4% de sa production totale, qui est de 2,5 millions de barils.
Trois autres projets, détenus par les groupes pétroliers américains ExxonMobil, Chevron et Conoco, exploitent et transforment les réserves de brut extra-lourd de la ceinture de l’Orénoque, a précisé le porte-parole de Total.
Depuis 2005, le gouvernement d’Hugo Chavez a entrepris de modifier la législation pétrolière, reprenant le contrôle de la plupart des contrats de partage de production ou d’exploration avec des groupes étrangers.


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