L’Espagne touchée par une nouvelle catastrophe

13 mai 2011, par Céline Tabou

Considérée comme un canard boiteux de l’Union européenne suite à l’effondrement de son économie, l’Espagne vient de subir un tremblement de terre de 4,5 sur l’échelle de Richter. Les autorités ont annoncé, pour le moment, une dizaine de morts, 167 blessés et plus de 400 personnes évacuées dans deux hôpitaux.

Le tremblement de terre dans la ville de Murcie qui a été ressenti dans tout le Sud de l’Espagne est le plus meurtrier enregistré dans le pays depuis avril 1956, celui-ci avait fait une douzaine de morts et fait plus de 70 blessés dans plusieurs villages de la région de Grenade, en Andalousie.
Le pays subit déjà la crise économique et financière et l’éclatement de sa bulle immobilière. Après une forte baisse du PIB en 2009, 3,7%, celui-ci a stagné en 2010, avec un léger repli de son PIB, de 0,1%. De plus, le taux de chômage en Espagne s’est établi à 20,7% fin mars dernier, soit le plus haut taux parmi les pays membres de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). Pour faire face à la crise, le gouvernement a mis en place des plans de rigueur afin de réduire son déficit et être conforme aux règles de Bruxelles.
La catastrophe naturelle s’ajoute à la crise économique. Selon les autorités, les « dégâts matériels sont considérables ». Les dommages assurés (hors infrastructures publiques) pourraient représenter « plusieurs dizaines de millions d’euros », a estimé au "Figaro" Yorik Baunay, directeur d’Ubyrisk et spécialisé dans l’étude des risques naturels. Les fonds que l’Espagne devrait demander à l’Union européenne pour reconstruire cette région pauvre pourraient s’avérer plus difficiles à obtenir.
La province autonome de Murcie, où se trouve la cité détruite de Lorca, représente 2,5% du Produit intérieur brut alors qu’elle abrite 3% de la population du pays. « Au-delà du coût humain et du traumatisme qu’il a provoqué chez les habitants, le séisme n’aura probablement pas d’impact économique majeur. Mais les conséquences pourront être lourdes pour certains petits entrepreneurs locaux dont l’outil de production a pu être endommagé par la catastrophe », estime Jesus Castillo, économiste chez Natixis.

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