Villes et Ports

L’océan Indien, au cœur du monde portuaire

La cité maritime accueille aujourd’hui les rencontres de l’A.I.V.P.

19 novembre 2003

Ouvertes essentiellement aux professionnels, les rencontres de l’Association Internationale Villes et Ports (A.I.V.P.) sont organisées pour la première fois cette année dans l’océan Indien. Plus précisément à La Réunion… et au Port.
Au travers des thèmes abordés (voir encadré), c’est donc la question de la place de l’océan Indien dans les échanges internationaux qui est posée. Et les animateurs des débats viennent de tous les horizons.
Par exemple, le premier atelier (jeudi matin) sera présidé par l’un des responsables de l’autorité portuaire nationale d’Afrique du Sud. Devraient également intervenir l’ambassadeur de Belgique en Suède, un ingénier en génie civil maritime de l’université de Bordeaux, un Australien, professeur de sciences politiques à l’Institut de l’Asie du Sud. Le thème est celui-ci : les échanges transocéaniques dans la zone océan Indien, traduction des déséquilibres économiques des pays de la zone.
Seront également abordées la question des équipements portuaires de cette zone, et celle des réseaux politiques et culturels, comme éléments structurants d’un bassin océanique en construction. "D’une ville de l’océan Indien à l’autre : quelles fonctions commerciales et logistiques en présence ? Quelle organisation urbaine ?"
Jeudi après-midi, sous la présidence du directeur des autorités portuaires de Mombasa (Kenya), sera abordée la question de l’émergence d’un marché de la croisière dans l’océan Indien, « un enjeu partenarial ». Avec toutes les questions induites : les attentes des armements croisière, les équipements à mettre en place, les fonctions complémentaires à l’activité croisière... Y participeront un analyste et un directeur de port anglais, un géographe français, le secrétaire de l’autorité portuaire italienne.

Compétences, compétitivité et commerce international

Le troisième atelier, vendredi matin, sera présidé par un professeur de l’université de Tomasina (Madagascar), avec des interventions du responsable de l’institut des transports maritimes de Belgique, des directeurs de sociétés portuaires d’Afrique du Sud ou de France. Le thème, "Pôle d’excellence et technoport", posera cette question : comment adapter la formation des hommes aux évolutions ? Les centres de formation portuaire contribuent-ils à la puissance de la place portuaire ? Quelles infrastructures de communication et de commercialisation mettre en œuvre dans la ville portuaire ? Pour quels services ?
L’après-midi, le quatrième atelier sera présidé par Guy Fontaine, directeur du département de géographie à l’Université de La Réunion. Questions abordées : l’océan Indien fait-il l’objet d’approches commerciales spécifiques de la part des entreprises ? La ville portuaire, interface culturelle entre l’Océan Indien et les autres mondiaux. Comment mettre en œuvre des actions communes à l’échelle du bassin océanique pour attirer les investisseurs ? Des débats auxquels devraient participer le directeur général des autorités portuaires de Maurice, son homologue de New Dehli (Inde), ou du Yémen.
Il est clair que ces débats s’inscriront dans la recherche d’un développement durable pour l’ensemble de l’océan Indien. Et l’absence d’homogénéité culturelle et économique des pays de cette zone, considérée jusqu’à maintenant comme un frein à l’émergence de la création d’une identité régionale, peut devenir une chance, une opportunité à saisir pour que l’océan Indien devienne « un espace pour la circulation des biens et des services, connecté au reste du monde par des interfaces privilégiées, villes ou territoires maritimes ou portuaires, bénéficiant de la qualité d’appartenance à la fois au système "Océan Indien" et à d’autres systèmes politiques ou économiques mondiaux ».

Les thèmes abordés
- Un espace océanique qui se structure : quels réseaux pour quels développements ?

Capter les flux de la mondialisation est un enjeu essentiel pour le développement des territoires. Plus que toutes autres, les villes portuaires se mobilisent en offrant des infrastructures et des services propres à séduire les opérateurs économiques mondialisés. Pour rendre cette offre des villes portuaires plus compétitive sur le marché mondial, il devient paradoxalement nécessaire de tenter d’organiser la concurrence entre ces places. À cet égard, il importe de repérer le forces et les faiblesses des réseaux maritimes, culturels et urbains qui lient les places portuaires de l’Océan Indien. Ce bilan permettra par la suite de jeter les bases de meilleure coopération reposant sur la valorisation des atouts de chacune d’elle.

Les mutations de l’interface ville/port dans l’Océan Indien : quelles perspectives pour l’accueil de nouvelles activités économiques autour de la croisière ?

La délocalisation des fonctions portuaires vers des sites plus adaptés aux exigences nouvelles de la manutention des marchandises et à des navires beaucoup plus grands a libéré de vastes territoires aux interfaces de la ville et du port. Ces espaces sont autant d’opportunités de repenser la ville maritime et portuaire en y développant de nouvelles fonctions commerciales et/ou de loisirs. À cet égard, l’essor de l’industrie de la croisière focalise l’attention de nombreux décideurs locaux. Comment, dès lors, positionner les villes portuaires de l’Océan Indien dans cette nouvelle dynamique urbano-portuaire ?

• Pôle d’excellence et technoport, comment mobiliser les compétences dans la ville portuaire ?

Tout autant que les échanges de marchandises, les échanges d’information sont devenus l’une des conséquences très concrètes de la mondialisation. La circulation des biens et des personnes est aujourd’hui indissociable de la circulation des documents et des données qui accompagnent toutes transactions commerciales. Ces flux d’informations convergent tout naturellement vers la ville portuaire dont la puissance économique dépendra alors de sa capacité à les absorber, à les gérer et à les faire circuler.

Quels rôles moteurs pour les villes portuaires, postes avancés du commerce international ?

Certains territoires de l’Océan Indien, de par leur situation géographique, leur contexte politique, leur histoire sociale ou économique, ont développé des coopérations privilégiées avec d’autres régions du monde. C’est le cas de l’île de La Réunion, avec l’Union Européenne, c’est aussi celui d’autres territoires d’interface avec l’Asie ou les pays anglo-saxons. Ces points nodaux des échanges entre l’Océan Indien et le reste du monde devront faire l’objet d’une réflexion privilégiée permettant d’en dégager les potentialités non seulement sur leur territoire propre mais surtout dans une logique de développement de l’ensemble du bassin océanique.

Les projets de développement de La Réunion
À l’issue des deux premiers ateliers, jeudi après-midi, se déroulera la présentation des projets de développement et stratégie de l’Île de La Réunion. Alain Séraphine, président de l’instance d’évaluation du projet de centre-ville intitulé "Ville et Port", animera l’atelier auquel participeront Paul Hibon, du Comité de pilotage de l’industrie de La Réunion, Michel Lebloas, directeur départemental de l’Équipement, Gilles Ham Chou Chong, direction des concessions portuaires à la CCIR, Houssen Amode, directeur général des services au Conseil régional, Florence Desnot et Alain Moreau, de la direction "Développement et Aménagement" de la ville du Port.
Et le lendemain, vendredi, les participants visiteront, avant de prendre part aux débats, le port Est, le port Ouest, le centre-ville et le mail de l’océan Indien, l’Institut de l’image. Tout cela au Port.

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