Déjà près de 9.000 victimes

L’OMS a été trop lente face à Ebola

26 janvier 2015, par Céline Tabou

À l’ouverture d’une réunion d’urgence consacrée à la restructuration du combat contre Ebola, la directrice de l’OMS, Margaret Chan, a admis que son organisation avait tardé à réagir face à l’épidémie d’Ebola en Afrique.

Tejani Golafelay, qui a survécu au virus Ebola, se prépare à entrer dans l’unité de traitement d’Ebola de Bomi, au Liberia, pour aider les patients. (Photo : Samwar Fallah/IRIN)

« L’Afrique de l’Ouest était confrontée à sa première expérience du virus… Le monde, y compris l’OMS (Organisation mondiale de la Santé – NDLR), a été trop lent à voir ce qui se déroulait devant nous », a-t-elle déclaré aux délégués rassemblés à Genève.

Accroitre la mobilisation

L’organisation a décidé que cette situation lui servir de leçon pour l’avenir, raison pour laquelle, la directrice de l’antenne onusienne a appelé à une mobilisation accrue de l’organisation. Cette dernière a estimé qu’en dépit d’une pause dans l’évolution de l’épidémie, il n’y avait plus « place à la complaisance », assurant que les progrès réalisés contre la maladie pouvaient rapidement être perdus.
« La tragédie d’Ebola a appris au monde entier, y compris l’OMS, comment prévenir ce genre d’événement à l’avenir », a déclaré Margaret Chan, ajoutant que « le monde imprévisible des microbes nous réservera toujours des surprises ». Elle a pointé du doigt la nécessité de renforcer la gestion de la crise au sein même de l’OMS et d’organiser une meilleure coordination internationale.
Apparu en décembre 2013, Ebola a fait près de 9.000 victimes, essentiellement dans trois pays d’Afrique : Liberia, Guinée et Sierra Leone. Mais l’urgence reste la mobilisation financière. En effet, la directrice de l’OMS a souhaité la création d’un fonds d’urgence dédié à Ebola pour pouvoir « répondre rapidement à des situations d’urgence ».

260 millions manquants

Les crédits de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) pour combattre l’épidémie de fièvre Ebola en Afrique de l’Ouest seront épuisés d’ici la mi-février, a prévenu un haut responsable de l’organisation onusienne à l’Agence France Presse.
D’après le Dr Bruce Aylward, directeur adjoint de l’OMS chargé de la lutte contre Ebola, depuis quelques semaines, la progression du virus est en recul en Guinée, au Liberia et en Sierra Leone. Sur un budget estimé à 350 millions de dollars pour les six prochains mois, il en manque encore 260 millions, a-t-il précisé.
« Mais nous serons à court d’argent à la mi-février, soit quatre ou cinq mois avant que le virus, dans le meilleur des cas, ne commence à stopper », a indiqué ce responsable, lors d’un point de presse au siège de l’OMS, à Genève.

Plus que cinq cas au Libéria

« Si on entre dans la saison humide avec cette maladie, cela signifiera que nous irons au-devant d’une année difficile supplémentaire, si ce n’est plus », a indiqué Bruce Aylward, directeur adjoint de l’OMS
De son côté, Yvette Stevens, ambassadrice de la Sierra Leone auprès de l’ONU à Genève a indiqué en marge de la session extraordinaire que son pays ne parviendra à se relever « qu’en voyant sa dette effacée » par le FMI. La Sierra Leone devrait atteindre 3 % de croissance, contre 8,9 % était prévue avant le déclenchement de la crise.
« Nous sommes venus ici pour témoigner et nous n’aimerions qu’aucun autre pays au monde ne subisse cela. Il faut tout faire pour améliorer les systèmes de santé », a-t-elle ajouté. Il ne reste plus que cinq cas de fièvre Ebola dans le pays, a annoncé le vice-ministre libérien de la Santé, Tolbert Nyenswah, alors qu’il était l’an dernier l’épicentre de l’épidémie.
Moins de 150 nouveaux cas de fièvre Ebola ont été signalés la semaine passée en Afrique de l’Ouest. Depuis le début de l’épidémie, 21.724 cas de fièvre Ebola ont été recensés dans 9 pays, dont 8.641 ont été mortels.

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