Plus de 2.500 victimes en 2 ans dans ce pays

L’OMS déclare la fin de l’Ebola en Guinée

30 décembre 2015

L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a déclaré mardi la fin de la transmission du virus Ebola en République de Guinée.

Photo : Samwar Fallah/IRIN

L’OMS a déclaré ce mardi, dans un communiqué publié sur son site web, que 42 jours se sont écoulés depuis que la dernière personne à avoir confirmé la maladie à virus Ebola est testée négative pour la deuxième fois.

La Guinée entre maintenant dans une période de 90 jours d’une surveillance accrue afin d’assurer que tous les nouveaux cas sont identifiés rapidement avant qu’ils ne peuvent se propager à d’autres personnes.

« L’OMS félicite le gouvernement de la Guinée et son peuple sur la réalisation importante de mettre fin à son épidémie d’Ebola. Nous devons rendre hommage au gouvernement et au peuple de Guinée qui, dans l’adversité, ont fait preuve de leadership extraordinaire dans la lutte contre l’épidémie », explique Dr Mohamed Belhocine, représentant de l’OMS en Guinée.

« L’OMS et ses partenaires vont continuer à soutenir la Guinée au cours des 90 prochains jours de surveillance accrue et dans ses premiers efforts pour relancer et renforcer les services de santé essentiels tout au long de 2016 ».

Deux ans de combat

La fin de la transmission du virus Ebola en Guinée est un jalon important dans l’épidémie d’Ebola en Afrique de l’Ouest. La chaîne d’origine de la transmission a commencé, il y a deux ans, à Guéckédou, en Guinée, à la fin de décembre 2013 et a conduit l’épidémie qui s’est répandue au Liberia et en Sierra Leone voisins et, finalement, de par le voyage par terre et air à sept autres pays. Les trois pays ouest-africains étaient les plus touchés par la maladie.

La Guinée a perdu plus de 2500 personnes à cause de la maladie, tandis que le Liberia et la Sierra Leone ont également perdu quelque neuf mille personnes. Selon l’OMS, dans le monde entier, il y a eu 28 637 cas de maladie à virus Ebola et 11 315 décès au 20 décembre.

« C’est la première fois que les trois pays - la Guinée, Liberia et Sierra Leone - ont arrêté les chaînes originales de transmission qui étaient au départ responsables de cette épidémie dévastatrice il y a deux ans », affirme Dr Matshidiso Moeti, directeur régional de l’OMS pour l’Afrique. « Je félicite les gouvernements, les collectivités et les partenaires pour leur détermination à faire face à cette épidémie pour en arriver à cette étape. Au moment où nous travaillons à la construction de systèmes de soins de santé résilients, nous devons rester vigilants pour nous assurer que nous arrêtons rapidement de nouvelles éruptions qui peuvent survenir en 2016 », a-t-il ajouté.

Vigilance

L’OMS a déclaré qu’en plus de la chaîne d’origine de la transmission, il y a eu 10 nouvelles petites épidémies d’Ebola (ou « éclats ») entre mars et novembre 2015. Celles-ci semblent avoir été dues à la ré-émergence d’un virus persistant de la population de survivant .

« Parmi les défis auxquels sont confrontés les survivants sont qu’après avoir récupéré de la maladie à virus Ebola et avoir éliminé le virus de leur sang, celui-ci peut persister dans le sperme des mâles de certains survivants aussi longtemps que 9 à 12 mois », explique l’OMS.

L’OMS et ses partenaires travaillent avec les gouvernements du Liberia, de la Sierra Leone et de la Guinée pour aider à faire en sorte que les survivants aient accès à des soins médicaux et psycho-sociaux, au dépistage de la persistance du virus, ainsi qu’aux conseils et à l’éducation pour les aider à se réinsérer dans la vie de la famille et de la communauté, faire face à la stigmatisation et minimiser le risque de transmission du virus Ebola. 

« Les prochains mois seront absolument déterminants », affirme Dr Bruce Aylward, représentant spécial du directeur général pour la riposte Ebola à l’OMS. C’est la période où les pays ont besoin d’être sûrs qu’ils sont bien préparés à prévenir, détecter et à faire face à de nouveaux cas.

« La persistance de durée limitée du virus chez les survivants pouvant donner lieu à de nouvelles éclats d’Ebola en 2016 prouve l’impératif que les partenaires continuent d’appuyer ces pays. L’OMS va maintenir des équipes de surveillance et de riposte aux flambées dans les trois pays jusqu’en 2016 ».

Dans le même temps, 2016 verra les trois pays les plus touchés mettre en œuvre un programme complet de récupération du secteur de la santé pour redémarrer et renforcer les programmes de santé publique clés, notamment la santé maternelle et infantile, tout en continuant à maintenir la capacité de détecter, prévenir et répondre à toute flambée de fièvre Ebola.

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