Conflit Israël - Hamas

L’ONU met en garde contre un « déplacement forcé » des Palestiniens

18 octobre 2023

Le Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’homme a mis en garde Israël contre un « transfert forcé de civils » à Gaza. Il a indiqué qu’une évacuation temporaire doit remplir des conditions, dont la mise à disposition d’un logement.

Depuis le début de la guerre le 7 octobre, Israël a exhorté les habitants du nord de Gaza - environ 1,1 million de personnes sur une population totale de 2,4 millions - à fuir vers le sud, affirmant frapper la ville de Gaza pour y détruire le centre des opérations du Hamas.

Des centaines de milliers de civils démunis sont massés dans le sud, près de la frontière avec l’Égypte, alors qu’Israël a coupé les approvisionnements en eau, en électricité et en nourriture dans le petit territoire contrôlé par le Hamas.

Selon le Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’homme, actuellement, « environ 400.000 personnes déplacées sont hébergées dans divers endroits », y compris dans les bâtiments de l’agence de l’ONU pour les réfugiés (Unrwa).

Le droit international exige que si Israël, « en tant que puissance occupante », procède à une « évacuation temporaire » pour des raisons de sécurité ou militaires, cette opération doit être accompagnée « de la mise à disposition d’un logement adéquat pour toutes les personnes évacuées », a indiqué une porte-parole du Haut-Commissariat, Ravina Shamdasani, lors d’un point de presse à Genève.

Toute évacuation doit se faire « dans des conditions satisfaisantes d’hygiène, de santé, de sécurité et de nutrition », a-t-elle ajouté. « Il semble qu’Israël n’ait rien fait pour garantir ces conditions au 1,1 million de civils qui ont reçu l’ordre de se déplacer », a indiqué Ravina Shamdasani.

Cette dernière a déclaré que « nous sommes préoccupés par le fait que cet ordre, couplé à l’imposition d’un ’siège complet’ de Gaza, ne puisse être considéré comme une évacuation temporaire légale et qu’il s’agisse donc d’un transfert forcé de civils, en violation du droit international ».

Des milliers de palestiniens et d’israéliens ont été tués depuis le début de la guerre, tandis que le Hamas a enlevé 199 otages selon Israël. Le Haut-Commissariat demande leur libération immédiate et sans condition.

« Les opérations militaires ne montrent aucun signe d’apaisement, le siège continu de Gaza affecte l’approvisionnement en eau, en nourriture, en médicaments et d’autres besoins fondamentaux, et il y a des indications quotidiennes de violations des lois de la guerre et du droit international des droits humains », a assuré Ravina Shamdasani.

Le Haut-Commissariat est également préoccupé par l’augmentation de la violence en Cisjordanie et Jérusalem-Est. Depuis le 7 octobre, « les forces de sécurité israéliennes ont tué 52 Palestiniens en Cisjordanie, tandis que les colons en ont tué cinq autres », selon l’ONU.


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  • Retour de flamme pour le terrorisme d’État d’Israël

    Le week-end des 7 et 8 octobre, le Hamas a déclenché une opération militaire contre Israël, multipliant les tirs de roquettes, envoyant des centaines d’hommes armés tirer sur la population israélienne et prendre des otages.
    Le gouvernement israélien organise en réponse une offensive militaire et promet que « l’ennemi paiera un prix sans précédent », l’ennemi étant toute la population palestinienne. Mais depuis 1948 les Palestiniens paient déjà un prix exorbitant pour l’occupation israélienne de leurs terres et de la mort et l’expulsion de centaines de milliers de Palestiniens.
    Les premiers responsables de cette situation ne sont pas au Moyen-Orient. Ils sont à Londres, à Paris et à Washington. Ce sont les dirigeants des puissances impérialistes qui ont créé cette situation inextricable, qui ont consciemment, délibérément choisi d’opposer ces deux peuples comme bien d’autres d’ailleurs sur cette planète.
    Dès l’origine, il y a le gouvernement anglais qui, avec le déclenchement de la Première Guerre mondiale, cherchait un moyen d’affaiblir l’Empire turc, allié à l’Allemagne. Les Britanniques décidèrent alors d’appuyer le mouvement sioniste, né à la fin du 19e siècle. Ce mouvement se fixait l’objectif de créer un État juif en Palestine, qui était alors une province de l’Empire turc. Mais la Palestine n’était pas une terre sans peuple, contrairement à ce que proclamaient les sionistes  : elle était très majoritairement peuplée par des populations arabes et, en 1914, les Juifs y représentaient moins de 10 % des habitants.
    Alors, en même temps qu’ils appuyaient le mouvement sioniste, les diplomates britanniques promettaient à des tribus arabes la création en Palestine d’un grand royaume, en échange de leur appui militaire contre l’empire turc.
    En fait, les Britanniques n’entendaient tenir aucune de ces promesses. En appuyant à la fois les Juifs et les Arabes, et en les dressant ainsi les uns contre les autres, les dirigeants britanniques cherchaient à s’imposer comme les arbitres de la situation. Au lendemain de la Première Guerre mondiale, ils se firent attribuer par la Société des Nations, l’ancêtre de l’ONU, un mandat sur la Palestine, où ils mirent en place leur propre administration.
    A l’époque, le sionisme restait un mouvement ultra minoritaire parmi les Juifs d’Europe. Il a fallu la barbarie des persécutions nazies et des camps d’extermination pour que des centaines de milliers de Juifs se tournent, en désespoir de cause, vers les organisations sionistes. Celles-ci leur promettaient que la seule façon de ne plus revivre de telles horreurs consistait à créer un État juif, qui les protégerait.
    Les organisations sionistes purent ainsi trouver les troupes qui leur permirent de contraindre le Royaume-Uni à mettre fin à sa présence en Palestine. En 1947, l’ONU vota un plan de partage de la Palestine, prévoyant la création d’un État juif et d’un État arabe, première esquisse de solution à deux États.
    Depuis la naissance d’Israël en 1948, ses dirigeants ont entretenu un état de guerre permanent avec les États arabes et se sont fait le relais de la politique américaine de domination au Moyen-Orient. En échange, les États-Unis lui assurèrent un appui indéfectible, afin de pouvoir disposer d’un allié sûr dans la région.
    En tant que révolutionnaires, nous sommes inconditionnellement solidaires de la lutte des Palestiniens pour faire reconnaître leurs droits nationaux. Rien ne peut justifier la politique de mépris et de violence des gouvernements israéliens, l’occupation militaire et la colonisation.
    Mais la politique de violence aveugle du Hamas est une impasse y compris pour les Palestiniens qu’elle prétend défendre. Elle se place sur le même plan que la guerre permanente de l’État d’Israël contre le peuple palestinien, mais avec moins de moyens.
    Les Israéliens quant à eux, payent le prix de la politique de terrorisme d’État permanent d’Israël, en étant attaqués et en étant gouvernés par l’extrême droite. Un peuple qui en opprime un autre ne peut pas être un peuple libre.
    La seule issue à ce conflit ne pourra être trouvée que dans une lutte commune menée par les exploités de la région, juifs et arabes, contre leurs propres dirigeants et les couches possédantes dont ils servent les intérêts, et contre l’impérialisme qui a tout fait pour dresser ces peuples les uns contre les autres.


Témoignages - 80e année


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