Venezuela

L’opposition ultra-libérale appelle au renversement du gouvernement par la force

À la veille d’un scrutin décisif mal engagé pour elle

18 novembre 2003

Dans quelques jours seront organisées au Venezuela les journées de collecte de signatures pour l’organisation de référendum révocatoires à l’encontre du président Chavez. Ces journées de mobilisation semblent vouloir être utilisées par certains secteurs extrémistes de l’opposition pour tenter une nouvelle déstabilisation anticonstitutionnelle du gouvernement. Décidément, les conservateurs chassés du pouvoir par les urnes n’arrivent pas à admettre les décisions du peuple vénézuélien. Leur volonté de retour aux affaires a en effet été chaque fois démentie par les résultats des différents scrutins qui se sont tenus depuis l’arrivée du président Chavez à la tête de l’État.

La dénonciation formulée par des députés bolivariens -de la majorité présidentielle- et le gouvernement lui-même est maintenant confirmée. Depuis plusieurs semaines déjà, ils révèlent la conspiration que trame l’extrême droite vénézuélienne avec le soutien de la CIA, du gouvernement espagnol et d’autres obscurs alliés internationaux. Des porte-paroles du gouvernement ont dévoilé les détails du plan de déstabilisation en cours. Il s’agirait de profiter de la collecte de signatures pour la pétition d’un référendum révocatoire du mandat présidentiel, pour susciter une série d’actes de violence visant à ébranler la paix dans le pays, et ainsi jeter le discrédit sur le gouvernement élu auprès de la communauté internationale.
En attendant, les autorités policières et militaires ont déjà mis la main sur d’importants arsenaux d’armes et de munitions lors de perquisitions menées à différents points du pays. Des explosions ont déjà eu lieu, ainsi que des sabotages dans le Métro de Caracas. Par ailleurs, les assassinats de dirigeants paysans se poursuivent en province.

Semer la confusion et la violence

Le plan consiste à créer une situation de confusion et de violence dans les rues, pendant les journées de la pétition, et d’attribuer au gouvernement des actes de sabotage. En parallèle, les médias dominants aux ordres de l’opposition, activement impliqués, se chargeront de la propagande, annonçant des chiffres élevés, et fictifs, de signatures collectées, sans attendre les résultats officiels de la commission électorale.
Le lundi 10 novembre, le quotidien "El Nacional" publiait une annonce du "Bloc démocratique", l’aile politique des ultra-conservateurs, composée des propriétaires des médias dominants, des hautes sphères du patronat (Fedecámaras), des dirigeants du syndicalisme corrompu (CTV) et des gouverneurs des États de Miranda, Yaracuy, Zulia et Carabobo. Participent également à cette fraction les militaires putschistes réfugiés sur la Place Francia d’Altamira (Caracas) et des fonctionnaires de la police.
Dans l’annonce publicitaire, le "Bloc démocratique" affirme que la collecte des signatures (qu’ils appellent le "Reafirmazo", mais que le peuple a baptisé « la nouvelle fraude ») qui aura lieu du 28 novembre au 1er décembre est égal à un référendum révocatoire de fait et est un plébiscite. Dès lors, une fois cette collecte réalisée, le président Hugo Chavez devra abandonner la présidence en 2003. Et ce, sans égard aucun envers les règles imposées par la Constitution de la République et le pouvoir électoral.

Appel à ignorer la Constitution

Le communiqué des opposants au gouvernement affirme ce qui suit :
« ...Le Reafirmazo doit marquer le début de la désobéissance civile active... En apposant votre signature, vous manifestez votre droit à ignorer un régime anticonstitutionnel. »
Vient ensuite :
« ...Par conséquent, la sortie de Chavez ne sera possible que par la désobéissance civile démocratique, généralisée et active, dans l’espoir que les Forces armées nationales remplissent alors leur devoir et rétablissent l’ordre constitutionnel... »
Plus loin, on lit encore :
« ...Si le Reafirmazo se réalise normalement, ce seront plus de 3,8 millions signatures-votes qui seront réunies. Dans ce cas, il ne sera pas nécessaire d’attendre les résultats officiels du CNE pour déclarer le triomphe du plébiscite et commencer la désobéissance civile démocratique, généralisée et active. Laquelle terminera par la sortie constitutionnelle du régime. »
Il est bon de signaler que le mécanisme électoral en vigueur impose la tenue d’élections après l’échéance des délais et procédures que la loi stipule en matière électorale. Des élections qui, dans ce cas, devraient avoir lieu en mars ou en avril 2004. Et ce, bien sûr, si la pétition rassemble suffisamment de signatures valables, ce que l’opposition devra prouver, car actuellement le pays n’est pas majoritairement contre le président.

Nouveau plan fasciste et dictatorial

Le référendum révocatoire est un droit politique consacré dans la Constitution de la République bolivarienne du Venezuela (1999), proposé par le projet révolutionnaire. Il est un véritable progrès en matière de droits civiques, qui élargit la participation politique et le droit des citoyens à contrôler leurs gouvernants. Autrement dit : la véritable démocratie participative selon ses promoteurs.
Le Collectif Panacuates dénonce ces faits et en appelle à la solidarité internationale avec le peuple du Venezuela, face à ce nouveau plan sinistre, de type fasciste et dictatorial. Le monde doit savoir que le peuple vénézuélien ne permettra pas qu’un tel plan aboutisse et restera mobilisé activement pour défendre la Constitution de la République bolivarienne du Venezuela et le gouvernement démocratique. Le collectif demande d’être vigilant dans les prochains jours, face à tout ce qui peut encore arriver dans le pays.


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