Aggravation de la situation

L’Ukraine au bord de la guerre civile

6 mai 2014, par Céline Tabou

Durant plusieurs jours, des échauffourées ont eu lieu entre pro-russes et nationalistes ukrainiens dans l’est du pays et à Odessa (sud). Vendredi 2 mai, 40 personnes sont décédées à Odessa, entrainant une aggravation de la situation dans le pays durant le week-end.

Pour le Premier ministre ukrainien Arseni Iatseniouk, « ce qui s’est passé à Odessa fait partie du plan de la Fédération de Russie pour détruire l’Ukraine et son Etat », ajoutant que le but de la Russie « était de répéter à Odessa ce qui se passe dans l’est du pays ». Pour le gouvernement ukrainien, « notre union sera la meilleure réponse à ces terroristes ». Dimanche 4 mai était le second jour de « deuil national » pour les victimes de la tragédie.

La mobilisation des nationalistes

Des pro-russes ont pris d’assaut le siège de la police, alors que des milliers de nationalistes ukrainiens se sont rassemblés dans les rues de la ville d’Odessa, ville portuaire du sud. Des partisans d’une Ukraine unie se sont rendus, le 4 mai, devant le siège régional de la police, a révélé l’Agence France Presse.

Les manifestants, accompagnés d’une cinquantaine de membres du groupe paramilitaire nationaliste Pravy Sektor, se sont rendus dans les bureaux du général Ivan Katerintchouk. Scandant « Odessa en Ukraine ! », « Gloire à l’Ukraine », les nationalistes chantaient l’hymne national, a indiqué l’AFP. Les manifestants se sont ensuite rendus devant la Maison des syndicats, qui a brûlé vendredi 2 mai, faisant près de 40 morts pro-russes.

De leurs côtés, près de 2.000 personnes ont lancé un assaut contre le siège de la police d’Odessa, a constaté un journaliste de l’AFP. Ces derniers ont réclamé et obtenu la libération de 67 pro-russes, arrêtés vendredi après de violents heurts entre pro-russes et partisans de l’Ukraine unie.

Des incidents similaires ont été constaté dans l’Est du pays, dans la nuit de samedi à dimanche des violences ont été signalées dans le bassin minier oriental du Donbass, frontalier de la Russie, qui regroupe les régions de Lougansk et Donetsk. D’autres ont été constatés samedi soir à Lougansk, Donetsk, Marioupol.

Conflits armés entre pro-russes et nationalistes

« Des combats sont en cours », a déclaré Stella Khorocheva, la porte-parole des rebelles, sans pour savoir où. L’armée ukrainienne a coupé dimanche 5 mai, le principal axe routier vers Slaviansk, bastion des insurgés pro-russes dans l’est. D’après l’AFP, des soldats ukrainiens ont installé un barrage à 2 km de Slaviansk coupant la voie rapide vers Donetsk, capitale régionale.

A Kharkiv, environ 500 militants pro-russes ont ignoré une interdiction de manifester et se sont rassemblés devant un monument de Lénine en clamant qu’ils « n’oublieraient pas » et « ne pardonneraient pas » les événements d’Odessa. Face à la montée rapide de la violence, la communauté internationale tente de régler pacifiquement la crise. Le président de l’OSCE (Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe), Didier Burkhalter, devrait se rendre mercredi 7 mai à Moscou. Les membres de cette organisation, enlevés la semaine dernière, ont été libéré.

Mais, « même dans les cercles de l’OSCE, personne ne sait que le sang coule en Ukraine et que l’armée tire sur des gens désarmés », s’est indigné le ministre allemand des Affaires étrangères, Frank-Walter Steinmeier. Ce dernier a souhaité la mise en place d’une seconde conférence de Genève afin de tenter de sortir de la crise en Ukraine.

Selon le Kremlin, Vladimir Poutine a indiqué auprès de la chancelière allemande, Angela Merkel « le besoin d’établir un dialogue direct entre les autorités actuelles de Kiev et les représentants des régions du sud-est du pays ».

 Céline Tabou 

La mainmise avérée des Etats-Unis en Ukraine


Selon les informations fournies par l’édition dominicale allemande du quotidien Bild, appelé, Bild am Sonntag, des dizaines de spécialistes des services de renseignement et de la police fédérale des États-Unis conseillent le gouvernement ukrainien. Ces informations viennent de sources anonymes du renseignement allemand. Le Bild am Sonntag a précisé que des agents de la CIA et du FBI aidaient Kiev à mettre un terme à la rébellion dans l’est de l’Ukraine et à mettre en place un dispositif de sécurité efficace.

Les enjeux énergétiques et diplomatiques des Etats-Unis en Ukraine ont été à plusieurs reprises mises en exergue par certains médias. Cependant, la venue des renseignements américains attestent de l’importance pour les Etats-Unis de conserver la mainmise sur l’Ukraine, quitte à se mettre à dos la Russie. Une confrontation pour l’heure insidieuse, car ni Barack Obama, ni Vladimir Poutine ne se sont contesté directement.

"Leur activité est cantonnée à la capitale, Kiev », a indiqué le Bild, qui précise que les agents envoyés ne sont pas directement engagés dans les affrontement avec les pro-russes. Le quotidien ajoute que les agents du FBI aident Kiev dans la lutte contre le crime organisé, raison pour laquelle une équipe spécialisée dans les affaires financières aide à identifier les origines de la fortune de l’ancien président ukrainien, Viktor Ianoukovitch. Pendant que des agents de la CIA et du FBI aident le gouvernement ukrainien, la communauté internationale (Union Européenne comprise) tente de trouver une sortie de crise pacifique.

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