L’armée ukrainienne se retire d’une enclave dans l’Est du pays

L’Ukraine demande une mission policière de l’Europe

20 février 2015, par Céline Tabou

L’accord de Minsk signé le 12 février n’aura pas tenu longtemps. Des séparatistes prorusses ont pris la ville de Debaltseve, obligeant les troupes de Kiev à se retirer. Bruxelles a dénoncé « claire violation du cessez-le-feu », alors que le président ukrainien a appelé à l’aide européenne.

L’Union européenne a dénoncé mercredi 18 février la violation du cessez-le-feu qui entrave les espoirs de paix en Ukraine. « La Russie et les séparatistes doivent immédiatement et pleinement mettre en œuvre les engagements pris à Minsk (…) à commencer par le respect du cessez-le-feu et le retrait de toutes les armes lourdes » a déclaré dans un communiqué la chef de la diplomatie de l’UE, Federica Mogherini. « C’est aussi très néfaste pour les espoirs de paix dans l’Est de l’Ukraine » a ajouté le porte-parole du gouvernement allemand, Steffen Seibert.

La trêve jamais respectée à Debaltseve

A Debaltseve, à l’Est de l’Ukraine, la trêve n’a jamais été respectée, car les combats ne se sont jamais arrêtés. D’ailleurs face à l’avancée des rebelles, l’armée ukrainienne a fini par abandonner cette ville stratégique.

Mercredi des dizaines de chars, blindés légers et véhicules de l’armée ukrainienne avec des dizaines de militaires ont quitté la ville. Pour le président ukrainien, « ces actions confondent la Russie, qui a demandé hier aux soldats ukrainiens de déposer les armes et se rendre ».

Ce dernier a annoncé officiellement, mercredi soir, depuis l’aéroport de Kiev, le retrait de son armée : « Maintenant, je pars au front à la rencontre des hommes qui se sont retirés de Debaltseve ». Selon lui, il y aurait « 30 blessés sur 2 000 soldats malgré les tirs d’artillerie intense », dans les rangs de l’armée ukrainienne.

Petro Porochenko a assuré que le retrait de l’armée est « la meilleure option (…) pour garantir la sécurité, dans une situation où le cessez-le-feu n’est respecté ni par la Russie, ni par ceux qui la soutiennent », lors d’une réunion du Conseil de sécurité nationale et de défense. Face à la tension sur le terrain, le président ukrainien a demandé l’aide des Européens, au-delà de la très active diplomatie d’Angela Merkel et François Hollande.

Appel à un contingent de maintien de la paix

Ce dernier a souhaité l’envoi d’une mission policière de l’Union, sous mandat de l’ONU, pour maintenir la paix dans l’est de son pays. Le principe d’un contingent de paix international surveillant la frontière russo-ukrainienne et la ligne séparant l’Ukraine des territoires séparatistes, a été adopté par le Conseil de sécurité, mais il doit passer devant le Parlement.

Pour l’ambassadeur russe à l’ONU, Vitali Tchourkine, cette demande de contingent est un moyen pour les autorités ukrainiennes de « détruire les accords de Minsk » conclus entre Kiev et les rebelles, le 12 février.

« Quand quelqu’un, au lieu de faire ce sur quoi il s’est mis d’accord, promeut un nouveau schéma (l’appel à un contingent international, ndlr), alors d’emblée, cela soulève la suspicion qu’il souhaite détruire les accords de Minsk », a de son côté, dénoncé l’ambassadeur russe à l’ONU, Vitali Tchourkine. Ajoutant que « ces accords viennent juste d’être conclus (…) Si on propose tout de suite d’autres schémas, la question se pose de savoir si oui ou non, ils seront respectés ».

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