Après le changement de président

L’Ukraine tâtonne encore

25 février 2014, par Céline Tabou

Suite à la destitution du président Viktor Ianoukovitch, la haute représentante de la diplomatie européenne, Catherine Ashton, est arrivée lundi à Kiev, où le Parlement s’apprête à nommer un nouveau gouvernement.

Dans le centre-ville de Kiev, la situation reste tendue. (photo Antanana)

Cette dernière devrait rencontrer les nouveaux responsables du pays pour discuter des mesures à prendre pour apaiser le climat et stabiliser l’économie. La communauté internationale craint pour l’intégrité territoriale de l’Ukraine et constate des difficultés économiques, comme le défaut de paiement. Le ministre des Finances par intérim a fait appel aux donateurs car le pays a besoin de 35 milliards de dollars.

Un tournant vers l’Union Européenne

L’Union européenne s’est dit prête à l’aider l’Ukraine afin qu’elle honore ses engagements financiers. « Nous devons être prêts à apporter une assistance financière via des organisations comme le Fonds monétaire international », a déclaré le ministre britannique des Finances, George Osborne, précisant qu’il s’agira de prêts. De plus, Bruxelles a décidé de négocier le tournant politique du pays, a indiqué lundi 24 février le ministre britannique des Finances, George Osborne.

Dimanche 23 février, le Parlement, composé en grande partie des anti-Ianoukovitch, a nommé Olexandre Tourtchinov, proche de l’opposante Ioulia Timochenko, au poste de président par intérim. Le nouveau gouvernement d’union nationale devrait être mit en place, 25 février, d’ici l’ élection présidentielle le 25 mai.

Le nouveau chef de l’Etat n’a pas fait mystère des difficultés qui attendent le pays : « L’Ukraine est en train de glisser dans le précipice, elle est au bord d’un défaut de paiement », a-t-il dit dans une adresse télévisée à la nation. Il a néanmoins réaffirmé que l’intégration européenne était « une priorité » pour l’Ukraine. « Nous sommes prêts à un dialogue avec la Russie, en développant nos relations sur un pied d’égalité (...) et qui respecteront le choix européen de l’Ukraine ».

Des risques de désunion

Les dirigeants occidentaux ont à nouveau lancé des appels au respect de « l’unité et l’intégrité territoriale du pays ». La chancelière allemande Angela Merkel et le président russe Vladimir Poutine sont tombés « d’accord sur le fait que l’Ukraine doit se doter rapidement d’un gouvernement en mesure d’agir et que l’intégrité territoriale doit être préservée », a annoncé la chancellerie allemande.

Pour le secrétaire d’Etat américain, John Kerry, la nécessité est que tous les Etats respecte la souveraineté de l’Ukraine, a-t-il souligné lors d’un entretien téléphonique avec le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov, selon le département d’Etat américain. D’après le ministre russe, l’opposition ukrainienne n’a pas appliqué l’accord du 21 février sur un règlement de la crise, « s’étant de facto emparée du pouvoir en Ukraine, refusant de déposer les armes et continuant à miser sur la violence ».

Pour l’heure, les nouvelles autorités ukrainiennes recherchent Viktor Ianoukovitch, disparu depuis sa destitution et lâché par son propre parti, le Parti des régions. L’ex président fait désormais l’objet d’un mandat d’arrêt pour « meurtres de masse » de civils, a annoncé lundi le ministre de l’Intérieur par intérim Arsen Avakov. D’après l’AFP, des documents « potentiellement explosifs » ont été découvert dans la résidence de Viktor Ianoukovitch, détaillant un système de pots-de-vin organisé et une liste de journalistes à surveiller.

 Céline Tabou 

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