Culture

L’UNESCO s’engage à poursuivre son soutien au FESPAM

Clôture du Festival panafricain de Musique

9 août 2003

Le sous-directeur général chargé du département Afrique de l’Organisation des Nations unies pour l’Éducation, la Science et la Culture, Noureini Tidjani-Serpos, s’est engagé mercredi à Paris, à poursuivre le soutien de son institution au Festival panafricain de Musique (FESPAM) dont l’édition 2003 s’est achevé hier à Brazzaville, au Congo. Considéré comme un des plus grands rendez-vous de la musique africaine, le FESPAM a réuni cette année à Brazzaville et à Kinshasa, près de 2.000 professionnels venus du monde entier.
« Nous considérons, à l’UNESCO, le FESPAM comme un événement majeur dans la promotion culturelle en Afrique tant par la qualité des participants qu’il rassemble que par les colloques, ateliers, tables-rondes et autres manifestations qui s’y déroulent. C’est d’ailleurs pour marquer notre intérêt à ce festival et lui renouveler notre soutien, que le directeur général Koichiro Matsuura sera présent à sa clôture vendredi à Brazzaville », a déclaré Noureini Tidjani-Serpos, lors d’un entretien accordé à la PANA.

Selon lui, le FESPAM « a vocation à aider les artistes africains à avoir, à travers les colloques et les symposiums, une connaissance scientifique des instruments de musique qu’ils utilisent. Elle peut aussi, les aider à se familiariser avec la notion des droits d’auteurs et mieux ainsi la défendre. Nous considérons également qu’elle a une dimension économique par les retombées qu’elle génère pour le pays hôte », a ajouté le sous-directeur général de l’UNESCO.
Il a en outre réaffirmé la détermination de son institution à apporter son appui à d’autres manifestations culturelles africaines dont le Salon international de l’artisanat de Ouagadougou (SIAO), le Marché des arts africains d’Abidjan (MASA), le Festival international d’expressions théâtrales du Bénin (FITEB) ainsi que le Festival panafricain du cinéma de Ouagadougou (FESPACO).

Des Africaines invitent les musiciens à construire le continent
Des femmes africaines faisant partie d’une cinquantaine d’experts venus participer au symposium, dans le cadre du Festival panafricain de la musique (FESPAM), ont appelé lundi à Kinshasa, en République démocratique du Congo, les musiciens africains, principalement ceux d’Afrique centrale, à s’engager par leurs œuvres dans la construction du continent.

Intervenant à l’occasion du lancement du symposium, en présence de représentants de la Guinée équatoriale, d’Angola et des deux Congo, Clémentine Faïk-Nzuji, musicologue, professeur extraordinaire à l’Université de Louvain (Belgique), déplore la tendance actuelle des musiciens à privilégier l’art pour l’art. « Face aux nombreux problèmes que connaît le continent dans le cadre de son développement, les musiciens africains ne devraient pas se payer le luxe de faire de l’art pour l’art. Aujourd’hui, le musicien africain, en raison de l’influence de son art sur les populations, doit avoir conscience de ce qu’il offre à la société. En d’autre termes, notre musique doit participer à la construction du continent », a déclaré Clémentine Faïk-Nzuji.

Pour elle, la musique qui exerce une influence dans les sociétés africaines, « doit trouver sa place » dans les programmes d’éducation des écoles. « Nous devons enseigner à nos enfants dans les école ce puissant moyen de communication et leur apprendre à s’en servir pour le bien du continent. Car, en réalité, le musicien par ses oeuvres, peut atteindre les villages les plus reculés que le politicien ou l’éducateur ne peut atteindre », a poursuivi la musicologue.
S’exprimant dans le même ordre d’idées, la cantatrice ivoirienne Anne Marie Kouigbe, professeur de chants à l’Institut national des arts et de l’action culturelle (INSAAC) d’Abidjan, estime que les musiciens, qui occupent une place de choix dans la société, « devraient s’en servir pour valoriser cette même société ».

En Afrique, notamment dans les deux Congo, les médias ont souvent déploré les "déviances" de certains musiciens de renom. Parmi ces musiciens, le célèbre Koffi Olomide, incarcéré en 1995 dans une prison de Kinshasa pour avoir plaidé contre l’utilisation du préservatif.


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