La déforestation illégale continue au Brésil

La capitale de l’Amazonie vit sous la fumée grise des incendies criminels

16 octobre 2023

Le Bréil vit l’un des pires mois d’octobre en raison du nombre important de foyers d’incendie observés dans l’Amazonas ces 25 dernières années, d’après l’Institut national de recherches spatiales (Inpe), qui avait enregistré le 12 octobre 2 770 foyers actifs depuis le début du mois d’octobre, une hausse de 154% par rapport à la même période l’an dernier.

Manaus, capitale de l’Amazonie brésilienne, est depuis des jours envahie par la fumée d’incendies provoqués à des fins de déforestation par des "criminels" ciblés par la ministre de l’Environnement, le 13 octobre.

Depuis le 11 octobre, une fumée grise, venant des incendies dans la région de Manaus, recouvre la ville de quelque deux millions d’habitants. Dans les rues, certains portent un masque pour se protéger.

En raison de ces fumées, l’air dans la capitale de l’Etat d’Amazonas (nord) comptait parmi les moins sains au monde, selon le site spécialisé World Air Quality Index.

Marcio Garcia, un responsable du ministère de la Santé, a averti que les fumées qui touchent Manaus font courir des "risques importants" pour la santé, et a appelé la population locale à éviter au maximum de s’y exposer.

Il s’agit de l’un des pires mois d’octobre quant au nombre de foyers d’incendie observés dans l’Amazonas ces 25 dernières années, d’après l’Institut national de recherches spatiales (Inpe).

Cet institut brésilien avait enregistré le 12 octobre 2 770 foyers actifs depuis le début du mois d’octobre, une hausse de 154% par rapport à la même période l’an dernier.

Face à l’urgence, le gouvernement a annoncé le 13 octobre l’envoi de deux hélicoptères et de 149 personnes supplémentaires, qui s’ajouteront aux 140 déjà déployées pour lutter contre les incendies.

En plus de ces feux, la région subit une sécheresse exceptionnelle qui a porté le niveau des cours d’eau à un seuil critique. Un demi-million de personnes en subissent l’impact, pour le transport ou l’approvisionnement en eau.

La ministre de l’Environnement Marina Silva a dénoncé ces incendies, lors d’une conférence de presse à Brasilia. "Il n’y a pas de feu naturel en Amazonie", a-t-elle lancé, en ciblant les "criminels" qui recourent aux incendies pour déboiser à des fins agricoles.

Depuis le début de l’année et le retour au pouvoir du président de gauche Luiz Inacio Lula da Silva, la déforestation a baissé de près de 50% par rapport à la même période en 2022. Mais la situation est aujourd’hui d’une "extrême gravité" a assuré la ministre.

"Se croisent trois facteurs : la grande sécheresse provoquée par El Niño, la matière organique sèche en grande quantité, et les incendies de type criminel", a-t-elle souligné.


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