Le Collectif réunionnais du “non”

La CGTR : Non à cette Europe néo-libérale

23 avril 2005

Nous continuons la publication des discours prononcés le vendredi 8 avril dernier au meeting de la salle Candin à Saint-Denis et que nous ont fait parvenir les représentants des organisations membres du Collectif réunionnais pour le “non”. Aujourd’hui, voici de larges extraits de l’intervention d’Ivan Hoareau, secrétaire général de la CGTR. Le titre et les intertitres sont de “Témoignages”.

(Page 2)

(...) Il nous faut bien positionner le Traité de Constitution européenne (TCE) dans le temps et dans l’espace. (...) Le TCE reprend les textes précédents et conforte le néo-libéralisme.
Le Traité de Constitution européenne est un jalon dans la longue histoire de la construction de l’Europe. Et le néolibéralisme s’est construit pas à pas depuis l’acte fondateur et s’est renforcé de traité en traité.
Le Traité de Constitution européenne casse l’emploi. Il reprend le pacte de Maastricht contre lequel s’est positionnée la CGTR à l’époque. (...)
Les États (...) restent sous les fourches caudines de la Banque Centrale européenne... indépendante du politique ! Ce statut de la Banque Centrale européenne est un déni de la souveraineté populaire et de la démocratie.

Non à la mort du service public

La CGTR rejette le Traité de Constitution européenne qui tue le service public. (...)
La concurrence libre et non faussée ne laisse aucune place à l’existence du service public, étant entendu que le service public par définition est une dérogation à cette concurrence libre et non faussée. (...)

Non à la directive Bolkestein

La CGTR rejette le Traité de Constitution européenne qui tire les salaires et les conditions de travail vers le bas. À ce point, nous condamnons l’imposture consistant à dire que la directive Bolkestein n’est pas liée au Traité de Constitution européenne. Bien au contraire, tout les lie.
La directive Bolkestein est philosophiquement liée au Traité de Constitution européenne. Leur cohérence est évidente. Refuser de le voir est une escroquerie intellectuelle. La CGTR ne peut accepter le dumping social et la concurrence entre les salariés et territoires.
(...) Si l’insertion de la Charte des droits fondamentaux dans le Traité de Constitution européenne peut s’analyser comme une avancée, il n’en reste pas moins vrai que ce texte reste noyé dans toute la cohérence néo-libérale qui reste l’alpha et l’oméga du Traité.

Non aux inquiétudes non-éclaircies

Pour ce qui concerne les RUP, des inquiétudes demeurent quant à l’OCM Sucre, à la réforme de l’octroi de mer, aux fonds structurels. Et sur ces points, le Traité de Constitution européenne n’apporte aucune réponse. Nous serions demain sur 25 pays de l’Union européenne, seulement trois (France, Espagne, Portugal) à avoir des RUP. Comment dans ces conditions faire valoir nos droits quand la règle de l’unanimité s’impose ?
(...) L’Europe a été faite par des décisions, des politiques nationales, pas nos gouvernants. L’Europe ne tombe pas du ciel, ce n’est pas une fatalité qui s’immisce comme un voleur dans notre histoire. C’est cette Europe-là, cette Europe néo-libérale construite par nos gouvernants qui, aujourd’hui, par des directives assassines porte le fer de lance contre les salariés.

Non aux directives de cette Europe-là

La remise en cause des retraites n’a-t-elle pas eu lieu au sommet de Barcelone avec MM. Chirac et Jospin ? La directive de Loyola de Palacio, à laquelle sont confrontées nos camarades dockers, est bien le fait de cette Europe-là. Les attaques contre l’assurance maladie, l’indemnité chômage, la durée du travail, les services publics... sont ressentis par les travailleurs comme des coups portés par les gouvernements en application des directives européennes.
Nous ne pouvons donc accepter l’imposture consistant à dire que la politique néo-libérale et le Traité de Constitution européenne sont deux choses différentes. Elles sont consubstantiellement liées.
Pour toutes ces raisons, la CGTR rejette le TCE. Celui-ci renforce le néo-libéralisme, qui s’est construit et affermi tout au long de la construction européenne.
La CGTR appelle les salariés à voter “non”. Elle appelle ses camarades à battre la campagne contre cette Europe de régression sociale.


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