Fonds monétaire international

La Chine appelle Christine Lagarde à tenir des engagements

2 juillet 2011, par Céline Tabou

Les autorités chinoises ont appelé Christine Lagarde, devenue directrice du Fonds monétaire international (FMI) à élever le droit de vote des pays émergents. Espérant que le FMI « continuera sa réforme et jouera un rôle actif dans la stabilisation de l’économie mondiale, tout en accroissant la représentativité des marchés émergents et des pays en développement dans la gouvernance du FMI ».

Venue en Chine pour s’assurer le soutien de ce pays, lors de l’élection à la direction du FMI, Christine Lagarde a lors de sa conférence de presse affirmé n’avoir pas promis de mesures particulières destinées à favoriser la position chinoise. Cependant, quelques jours après la nomination de Christine Lagarde, la Chine a appelé à ce que les pays émergents, dont l’Inde, le Brésil, la Russie et la Chine obtiennent plus de poids au sein de l’institution internationale.

Les pays émergents souhaitent prendre la place due

Le communiqué publié sur le site de la Banque populaire de Chine (BPC) a indiqué que les « économies à forte croissance d’Asie » espèrent que Christine sera « celle qui entendra enfin les demandes faites de longue date pour donner plus de pouvoir aux marchés émergents ».
Aujourd’hui, le FMI est une institution qui représente 187 pays, « fonctionnant pour stimuler la coopération monétaire mondiale ». Pourtant comme l’a rappelé le “Quotidien du Peuple”, les droits de vote de l’Europe, des États-Unis et du Japon représentent encore près de cinq fois ceux de la Chine, de l’Inde, du Brésil et de la Russie réunis. Avec leurs grandes quotes-parts, les 27 États membres de l’Union européenne (32%) et les États unis (17%) dominent le FMI bien que l’ordre mondial s’articule vers l’Asie.
Contrairement à ce que l’ancienne ministre de l’Économie avait déclaré aux journalistes français lors de sa conférence de presse à Pékin, la nouvelle directrice du FMI aurait « dit les mots justes pendant sa récente tournée de campagne en Asie. Elle a reconnu que des pays comme la Chine et l’Inde méritent un droit de vote plus important au FMI pouvant refléter leur puissance économique croissante, et une représentation juste aux postes de décision importants de l’institution de prêts d’urgence », a rappelé la BPC.

La Chine demande des actes

Après les nombreuses déclarations et promesses de Christine Lagarde, les Chinois attendent des actes, « le FMI doit maintenant passer de la parole aux actes » titrait le “Quotidien du Peuple”. En effet, cette dernière avait annoncé que « si l’économie chinoise continue de se développer et devient un jour la locomotive de l’économie mondiale, le pourcentage de distribution sera lui aussi augmenté. C’est ce que l’on appelle la continuité des réformes ». Seconde puissance économique mondiale, une croissance stabilisée face à la crise économique et financière mondiale, la Chine est l’un des pays exportateurs et importateurs les plus importants du monde.

La question de savoir si Christine Lagarde va conserver Zhu Min, ancien « conseiller spécial » de Dominique Strauss-Kahn et ancien vice-président de la Banque centrale chinoise. En effet, cette dernière avait salué les qualités et compétences de Zhu Min et avait affirmé que celui-ci avait sa place au FMI, va-t-elle conserver ce « conseiller spécial » issu des pays émergents.

Céline Tabou


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