Percée de Syriza aux municipales en Grèce

La Coalition de la gauche radicale en tête des élections

20 mai 2014, par Céline Tabou

Dimanche 18 mai, les Grecs étaient appelés aux urnes pour les élections municipales à Athènes et dans la région de l’Attique, en Grèce. Surprise, la Coalition de la gauche radicale, Syriza, sort en tête de ce premier tour. Le parti d’Alexis Tsipras est parvenu à écarter la formation de droite, Nouvelle Donne.

Alexis Tsipras, dirigeant de Syriza.

Après deux années d’une coalition droite-socialiste, les Grecs ont décidé de sanctionner le gouvernement qui a poursuivit la politique d’austérité du précédent Premier ministre, Geórgios Papandréou. Un ras le bal qui s’est traduit depuis deux ans par des manifestations quotidiennes dans les rues d’Athènes et les principales cités du pays pour dénoncer l’austérité et les sacrifices imposées aux Grecs.

Des estimations confortant Syriza

Le parti de gauche Syriza serait en tête du scrutin local de dimanche 18 mai, à Athènes et dans la région de l’Attique en Grèce. Crédité de 20 à 24% des suffrages, Gabriel Sakellaridis, candidat à la mairie de la capitale a obtenu le soutien de Syriza. Ce dernier devance le candidat sortant indépendant soutenu par la gauche George Kaminis.

Selon les estimations de Kapa Research, le candidat de Syriza, dépasse de près de deux points d’indice, son concurrent indépendant. De son côté, la candidate de la gauche radicale, Rena Dourou arrive en tête avec 7,4 points d’avance sur son premier rival, dans la région de l’Attique, qui abrite trois des dix millions d’électeurs du pays.

En cas de victoire au second tour, d’un des deux candidats, Athènes ou sa région seront pour la première fois dirigés par un parti d’extrême gauche. Ces résultats même approximatifs mettent en évidence une poussée inattendue de Syriza. Il s’agit également d’un coup pour la coalition gouvernemental, qui se fragilise un peu plus. Le Premier ministre Antonis Samaras fait face à son premier test électoral depuis son arrivée, il y a deux ans.

Interrogé par l’agence de presse, Reuters, John Loulis, politologue, a expliqué : « On voit une tendance nouvelle en faveur des partis qui s’opposent au système », « même si les gens ne font pas encore confiance Syriza, ils sont prêts à essayer. »
Pour ce père de famille de 50 ans, interrogé par RFI, son vote aura été contre le gouvernement, le vole le plus décisif pour lui sera le 25 mai, lors des européennes. « C’est là que nous pourrons exprimer notre désaccord vis-à-vis du gouvernement et des programmes qui ont été appliqués à la Grèce ces trois, quatre dernières années », a-t-il expliqué à RFI.

Un vote sanction

Face aux estimations du premier tour, Alexis Tsipras, dirigeant de Syriza, a déclaré à la presse que « les meilleurs buts sont marqués à la deuxième mi-temps ». Candidat de la gauche européenne à la tête de la Commission Européenne, le parti d’Alexis Tsipras a fait de ces élections un référendum sur la politique d’austérité menée par Nouvelle démocratie, le parti d’ Antonis Samaras, et son partenaire le Pasok (socialiste).

D’après les observateurs, Syriza n’aurait ses intentions de faire de ces élections municipales et régionales, dans les 325 communes et 13 régions du pays, un tremplin pour les législatives anticipées. Ces élections sont importantes pour le parti car au cours de ces deux dernières années de pouvoir de la coalition droite-socialistes, la politique d’austérité a été poursuivie de manière drastique, entrainant une hausse record du taux de chômage.

Pour le Premier ministre, Antonis Samaras, il s’agit d’une « stabilisation » politique et économique après six ans de récession. Pour ce dernier, ces élections sont oppose deux camps, d’un côté la « stabilité » et de l’autre, « l’aventure en cas de victoire de la gauche », a indiqué l’Agence France Presse.

Pour une majeure partie des Grecs, la politique menée ces cinq dernières années a conduit principalement au chômage (26,7% de sans emploi) et à la pauvreté (44,3% des grecs vivent sous le seuil de pauvreté). Le vote s’est fait contre la coalition au pouvoir. C’est d’ailleurs, la première fois depuis la chute de la dictature en 1974, que le parti Nouvelle Démocratie n’aura pas de représentant au second tour des élections municipales à Athènes.

Céline Tabou

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