Eric Garner tué par des policiers

La colère monte aux Etats-Unis

5 décembre 2014, par Céline Tabou

Pour la seconde fois, un policier blanc n’a pas été inculpé après avoir tué un Noir, provoquant une vague de colère à New York. Des rassemblements ont commencé à se former à Staten Island, dans le quartier de St George, près du lieu du drame.

La question raciale revient sur le bureau de Barack Obama, premier président noir à être élu aux Etats-Unis. En effet, plusieurs milliers de personnes se sont réunies à Staten Island, Times Square et à Manhattan, en brandissant des pancartes « Respectez les droits de l’homme », « Justice pour Eric Garner et Michael Brown » ou encore « Contre la tyrannie policière ».

Un second cas rejeté par le grand jury

Soupçonné de vente illégale de cigarettes, Eric Garner, père de famille de six enfants, avait brièvement tenté de résister, avant d’être plaqué au sol par plusieurs policiers blancs. Dans une vidéo amateur, le policier Daniel Pantaleo apparait en train de le prendre par le cou pour le mettre à terre, une pratique interdite au sein de la police new-yorkaise.

« Je ne peux pas respirer », s’était plaint à plusieurs reprises Eric Garner, en surpoids et asthmatique, ce dernier a alors perdu connaissance une fois à terre. Déclaré mort après son transfert à l’hôpital, le médecin légiste de New York avait conclu à un homicide. Malgré tout, le grand jury a décidé de ne pas inculper Daniel Pantaleo.
« Après délibération sur les éléments de l’enquête qui lui a été présentée, le grand jury a trouvé qu’il n’y avait pas de cause raisonnable de voter pour une inculpation », a indiqué le procureur de Staten Island, Daniel Donovan. « Oh mon Dieu, vous êtes sérieux ?", s’est exclamée la veuve de la victime, Esaw Garner. « Je suis complètement bouleversée. On peut voir dans la vidéo que le flic est complètement dans son tort », a-t-elle déclaré au Daily News. Pour le père de la victime, Benjamin Carr, « c’est juste un permis de tuer un homme noir », assurant que le système judiciaire « ne vaut rien ».

Une semaine après Ferguson

Plusieurs milliers de personnes ont manifesté mercredi 3 décembre à New York pour dénoncer la décision d’un grand jury de ne pas inculper des policiers blancs impliqués dans la mort d’Eric Garner. C’est la seconde fois, en dix jours, qu’un jury donne raison aux forces de l’ordre.

Un policier avait déjà été relaxé la semaine dernière à Ferguson (Missouri) après avoir tué un jeune noir non-armé au début du mois d’août. Cette première décision avait provoqué des émeutes à Ferguson, et de nombreuses manifestations de protestation à travers le pays. Le drame d’Eric Garner n’est pas très différent, selon les médias. Tout comme à Ferguson, des appels à manifester ont immédiatement été lancés via les réseaux sociaux, « pour protester contre le manque de justice » pour Eric Garner.
« Les gens ont le droit de manifester, de protester. Mais s’ils s’engagent dans des activités criminelles, telles le vandalisme, ils seront arrêtés, tout simplement », avait notamment déclaré le chef de la police de New York Bill Bratton, ajoutant que la police avait « la capacité d’avoir un niveau de tolérance, une sorte d’espace pour respirer ».

Ce n’est sans oublier la bavure, il y a deux semaines, à Cleveland, où un enfant de 12 ans a été abattu par un policier alors qu’il jouait avec un pistolet factice. Malgré les déclarations de l’administration de Barack Obama, la tension reste vive et la confiance s’effrite un peu plus chaque jour.

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