Après le discours d’investiture de Donald Trump

La Commission européenne pour un dialogue immédiat avec les États-Unis

23 janvier

L’investiture de Donald Trump à la présidence des États-Unis marque le retour sur le devant de la scène de la défense des intérêts économiques américains avec une approche isolationniste vis-à-vis des engagements multilatéraux. La réponse de l’Union européenne montre la volonté de maintenir des relations solides et mutuellement bénéfiques avec les États-Unis, malgré les divergences politiques et économiques. Depuis les sanctions unilatérales prises par l’Union européenne contre la Russie, l’UE dépend beaucoup plus des États-Unis, notamment en matière énergétique. Les États-Unis fournissent en effet plus de 50 % du gaz naturel liquéfié de l’Europe.

Le 20 janvier 2025, Donald Trump a prononcé son discours d’investiture, marquant le début de son second mandat présidentiel. L’ancien président a exprimé une vision radicale pour l’avenir des États-Unis, proclamant que « l’âge d’or de l’Amérique commence maintenant ». Dans son discours, Trump a mis en avant un retour à une souveraineté nationale affirmée, un renforcement de la sécurité et une prospérité économique retrouvée.

Au sujet des relations internationales, Donald Trump a évoqué sa volonté de refonder les relations commerciales des États-Unis, particulièrement avec des puissances comme la Chine et l’Union européenne. Il a annoncé la création d’un « Service des recettes extérieures », chargé de collecter de nouveaux droits de douane sur les produits étrangers, dans le but de protéger l’économie américaine et de lutter contre ce qu’il qualifie de concurrence déloyale. Cette politique visait à maximiser les ressources financières pour les États-Unis, Trump affirmant que des « quantités massives d’argent provenant de sources étrangères se déverseront dans notre trésorerie ».

Dépendance aux services numériques et au gaz des États-Unis

Le lendemain, 21 janvier 2025, lors de la réunion annuelle à Davos du Forum économique mondial, Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, a répondu aux orientations de Trump, en insistant sur l’importance d’une coopération accrue entre l’Europe et les États-Unis. Elle a souligné que les économies des deux blocs étaient profondément intégrées, avec un lien commercial essentiel pour les deux parties. Selon elle, les entreprises européennes aux États-Unis emploient 3,5 millions d’Américains et un million d’emplois américains supplémentaires dépendent directement des échanges commerciaux avec l’Europe. L’Europe est un importateur majeur de services numériques des États-Unis, consommant deux fois plus de services numériques américains que la région Asie-Pacifique. L’UE détient également deux tiers des actifs américains à l’étranger, et les États-Unis fournissent plus de 50 % du gaz naturel liquéfié de l’Europe. Le volume des échanges entre les deux continents représente 1,5 trillion d’euros, soit environ 30 % du commerce mondial.
La présidente de la Commission européenne a insisté sur la nécessité d’engager un dialogue immédiat, en identifiant les intérêts communs des deux parties et en se préparant à la négociation. Elle a ajouté que l’Europe serait pragmatique dans ces discussions, mais qu’elle ne renoncerait pas à ses principes.

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