Grèce et Union européenne

La confrontation continue

11 mars 2015, par Céline Tabou

Le bras de fer entre Athènes et Bruxelles continue, depuis l’élection législative ayant mit le leader du parti d’extrême gauche, Syriza, Alexis Tsipras. La Grèce a présenté lundi 9 mars son plan de réformes devant l’Eurogroupe, afin d’obtenir le financement de ses partenaires européens.

Alexis Tsipras, Premier ministre de la Grèce.

La Grèce a présenté son plan de réformes. Toutes les parties en présence ont fait part de leur enthousiasme face à des « résultats positifs » lors de la réunion des ministres des Finances de la zone euro (Eurogroupe). Le gouvernement grec a annoncé le début des discussions techniques sur les réformes envisagées, aujourd’hui.

Ajouter des réformes

« Le résultat de l’Eurogroupe est positif » (…) et « les discussions techniques commencent mercredi à Bruxelles », avec « la volonté de résoudre rapidement le problème financier » de la Grèce, a indiqué un communiqué du gouvernement. Il s’agit pour les Grecs d’un « indice positif pour qu’il y ait un assouplissement de la position de la BCE vis-à-vis la Grèce » en ajoutant que ce résultat est atteint « malgré la désinformation des derniers jours ».

Le gouvernement grec a établi une liste de sept réformes initialement présentée, « avec des dizaines d’autres » cette fois-c-i, faisant partie du Plan national de la restructuration et du Développement. Ce plan sera présenter d’ici à avril pour promouvoir la croissance économique du pays et mettre en place des mesures sociales pour les plus vulnérables, ainsi qu’une série de mesures de lutte contre l’évasion fiscale et la fraude visant à apporter « des recettes » à l’État.

Autre victoire pour le gouvernement grec, les « discussions seront désormais effectuées à Bruxelles avec les institutions (UE et FMI) et non pas à Athènes. Des visites de la troïka, (UE, BCE, FMI), « qui avaient humilié » les Grecs. Selon certains médias, le ministre grec des Finances, Yanis Varoufakis, échangeait depuis plusieurs jours des courriers électroniques avec Bruxelles afin de s’accorder sur la liste des réformes envisagées par Athènes, destinées à débloquer la dernière tranche des prêts internationaux au pays.

La Grèce doit notamment rembourser des prêts d’environ 1,9 milliard d’euros au FMI, raison pour laquelle, le prolongement du programme d’aide d’ici fin juin a permis au pays de voir venir. Cependant, le gouvernement grec continue son rapport de force face à Bruxelles, notamment face à la Banque Centrale Européenne.

Vers un référendum en Grèce ?

Dans une interview accordée à l’hebdomadaire allemand « Der Spiegel », le 7 mars, Alexis Tsipras, dit que « la BCE tient toujours la corde autour de notre cou ». Le nouveau Premier ministre de gauche radicale a réitéré son intention de faire face aux problèmes de liquidités de son pays en émettant des bons du Trésor, c’est-à-dire des obligations à court terme.

La BCE, la Commission européenne et le Fonds monétaire international (FMI) contrôlent l’application du programme d’aide accordé à Athènes depuis 2010. Cependant, ces « institutions », comme les nomment le gouvernement grec, ont fixé au pays un plafond d’émission de bon du Trésor, plafond déjà atteint. Athènes a sollicité son relèvement afin de payer ses dettes. Cette demande est restée veine pour le moment, car la BCE ne tient pas à faire cette faveur à la Grèce. Financièrement aux abois, « nous allons revenir au thriller d’avant le 20 février », a expliqué Alexis Tsipras. Cette date correspond à l’extension du programme d’aide par les partenaires européens. Dans un tel contexte, Athènes a dénoncé qu’une telle décision soit prise par « des technocrates ».

De son côté, le président de la BCE, Mario Draghi, a évoqué, lors du sommet de l’institution européenne à Chypre, que « la dernière chose que l’on puisse dire, c’est que la BCE ne soutient pas la Grèce ». Face à l’intransigeance de ses partenaires européens, le ministre grec des Finances, Yanis Varoufakis a évoqué la possibilité de nouvelles élections, voire d’un référendum sur un accord sur la dette. « Nous pouvons revenir à des élections. Organiser un référendum,. Comme me l’a dit notre Premier ministre, nous ne sommes pas encore collés à nos sièges », a indiqué ce dernier. La confrontation devrait durer entre Athènes et ses partenaires européens.

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