Tension en Asie

La Corée du Nord a rompu l’accord d’armistice

15 mars 2013, par Céline Tabou

Le pacte de non-agression entre la Corée du Sud et la Corée du Nord, signé il y a 60 ans, a été rompu par cette dernière. Dans un communiqué publié par l’agence officielle nord-coréenne KCNA, un porte-parole du ministère des Forces armées a souligné que « l’accord d’armistice n’(était) plus valable ».

Pour le ministère des Forces armées la Corée du Nord « n’(était) plus tenue par le respect de la déclaration de non-agression entre le Nord et le Sud ». « Ce qui reste à faire à présent est une action de justice et de représailles sans pitié de l’armée et de la population », a ajouté le porte-parole.

« Sentiment de crise militaire »

Gueorgui Toloraïa, directeur des programmes coréens au sein de l’Institut d’économie de l’Académie russe des sciences, a expliqué à La Voix de la Russie, que « même si Pyongyang a le droit de se considérer en état de guerre et de déclencher des hostilités, il est peu probable qu’il le fasse vraiment. Bien sûr, la situation va s’aggraver à la suite de la rupture de cet accord, mais à mon avis ce n’est qu’un jeu politique de la Corée du Nord, qui souhaite des concessions des États-Unis et un dialogue direct avec Washington ».

En Corée du sud, l’agence de presse, Yonhap citant une source militaire sud-coréenne, a estimé que le nombre des missions de vol a atteint « une échelle sans précédent ». Plus de 700 vols d’avions et d’hélicoptères de combat nord-coréens ont été recensés lundi 11 mars, premier jour des manœuvres conjointes américano-sud-coréennes. « Le sentiment de crise militaire s’apparente à celui observé après la mort de Kim Jong-il. Mais en dépit de ces observations, il est impossible d’être certain de la situation en Corée du Nord à l’heure actuelle — d’autant que tous les canaux de communication habituels ont été fermés », a indiqué l’agence, relayée par Marianne.

« Mobilisation de combat »

Selon le journal en ligne Daily NK, l’état d’alerte a été élevé au niveau « mobilisation de combat » avec la mise en place d’une simulation d’attaque ennemie. Des annonces devraient être faites dans les prochains jours, mais « il est difficile de savoir quand l’annonce se fera et ce qu’il faut en attendre », cependant, l’état de quasi-guerre pourrait être déclaré, ont indiqué les médias. « Il y a eu des ordres pour distribuer des fournitures de réserve au peuple. Les fournitures d’urgence stockées dans le dépôt numéro 2 ont été envoyées dans les lieux publics de distribution. Ils n’attendent que l’ordre officiel pour commencer la distribution », a expliqué une source à Marianne.

Cependant, les pressions de Kim Jong-un restent pour le moment des mots, selon certains chercheurs occidentaux. En effet, selon Marianne l’état de l’armée nord-coréenne ne permettrait pas de guerre imminente : « Ils disent que nous devons maintenir un état de préparation au combat, mais il n’y a eu aucune formation des conducteurs depuis des années. Le carburant nécessaire aux blindés n’a pas été fourni, les pilotes ne pouvaient pas s’entraîner. En outre, les Tanks, véhicules blindés et l’artillerie ont été laissés à l’abandon dans des abris anti-aériens », a rapporté une source à l’hebdomadaire en ligne.

Céline Tabou

La Chine s’agace

« La Chine appelle toutes les parties concernées à conserver leur calme, à faire preuve de retenue et à s’abstenir de toute action susceptible d’aggraver les tensions »,  a déclaré la porte-parole de la diplomatie chinoise. Depuis le début des tensions, Pékin appelle au calme, car  « la Chine n’est pas prête à prendre des mesures qui entraîneraient l’effondrement rapide du régime nord-coréen. Elle est le premier partenaire économique de Pyongyang sur tous les plans (énergie, biens de consommation, infrastructures, aide et même transferts d’argent et trafics) et assure en cela la survie du régime nord-coréen. Si elle veut appliquer une pression contre la Corée du Nord, elle peut rompre toutes ces relations économiques. Peut-être le fera-t-elle. Pour le moment, elle n’y est pas prête, car cela créerait un vide à ses frontières », a expliqué Valrei Niquiet, responsable du pôle Asie à la Fondation pour la recherche stratégique (FRS).

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