Etude sur le rejet du système des élections par une partie de la jeunesse d’Afrique du Sud

La corruption principale responsable du taux d’abstention des jeunes

28 juillet 2016

Une étude récente de l’Institut d’études de sécurité (ISS), rendue publique mercredi, explique la faible participation électorale des jeunes Sud-africains par un sentiment de désillusion à l’égard de la classe politique résultant d’un fort soupçon de corruption qui pèse sur celle-ci.

L’étude titrée « Tu veux mon vote ? Comprendre les facteurs qui influencent l’abstention chez les jeunes Sud-africains », présente une description détaillée de la perception de la jeunesse de la politique et les raisons qui expliquent leur participation électorale ou leur abstention.

L’auteure de cette étude, Lauren Tracey, chercheure à l’ISS, qui a mené 49 entretiens individuels et 277 entretiens de groupe auprès de plus de 2.000 jeunes issus des enseignements secondaire, technique et supérieur, note que les préoccupations majeures des jeunes en zone urbaine et en zone rurale dans les neuf provinces sont le chômage, la corruption, le manque d’infrastructures et une faible scolarisation.

Préoccupations des jeunes

La chercheure Tracey souligne que les jeunes sont de plus en plus frustrés par ces préoccupations qui continuent de gangrener l’Afrique du Sud.

Elle explique que bien que les jeunes reconnaissent l’importance de la participation électorale, ils ne la considèrent pas comme le meilleur moyen d’apporter des changements.

Au regard des résultats de l’étude, elle soutient que la corruption est un obstacle majeur à leur participation électorale.

« Les participants ont déclaré que la politique est remplie de corruption et d’enrichissement personnel et qu’ils ne voient pas pourquoi ils devraient s’y intéresser, car ils ne gagnent rien à la politique et au vote », a-t-elle précisé.

Par ailleurs, la chercheure Tracey diagnostique les signes d’une érosion de la popularité chez les jeunes du parti au pouvoir, le Congrès national africain (ANC). Une situation, selon elle, qui pourrait les disposer à changer leur affiliation politique différente de celle de leurs parents.

Comment faire ?

Elle propose les mesures suivantes pour améliorer la participation électorale des jeunes : le renforcement des programmes scolaires d’éducation civique et électorale, la conduite d’une sensibilisation significative et dynamique des jeunes à une meilleure connaissance de la politique et de la démocratie et l’utilisation de la technologie et l’usage des médias sociaux pour mettre en relation les décideurs, les élites politiques et les groupes difficiles d’accès comme les jeunes.

L’inscription des jeunes sur la liste électorale enregistre le plus bas taux de toutes les tranches d’âge en Afrique du Sud. Pour les élections générales de 2014, ce taux était de 33 pour cent pour les jeunes de 18 et 19 ans, très en dessous de la moyenne de 73 pour cent.

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