Mitraillage du bus de l’équipe du Togo

La Coupe d’Afrique des Nations de football endeuillée par un drame

11 janvier 2010

La 27ème édition de la coupe d’Afrique des nations de football a commencé hier à Luanda, en Angola sur fond d’une folie meurtrière dont a été victime l’équipe togolaise de football, et faisant trois morts et beaucoup de blessés. À l’heure où nous mettons sous presse, des discussions sont en cours entre l’Angola, le Togo et la Fédération africaine de football sur la question du départ ou du maintien des Éperviers dans la compétition.

L’Angola qui est en train de relever petit à petit d’une longue guerre civile, a dépensé des millions de dollars US pour abriter cette compétition, avec l’espoir de passer ce test dont il entend redorer le blason de ce pays presque en lambeaux au sortir d’une des guerres civiles les plus meurtrières du siècle.

Le rêve de l’ Angola était presque sur le point de devenir une réalité, lorsque des éléments armés du Front de libération de l’enclave de Cabinda(FLEC), ouvrirent le feu sur le convoi des véhicules transportant la délégation togolaise de son camp de préparation en république voisine du Congo vers la province de Cabinda au nord de l’Angola, où les rencontres du groupe B doivent se dérouler.

Le chauffeur du bus transportant les joueurs est décédé. Puis le chargé de presse de la fédération togolaise, Stanislas Ocloo, et l’entraîneur adjoint, Amélete Abalo, évacués d’urgence à l’hôpital, devaient plus tard succomber de leurs blessures.
Le gardien de but togolais reste soumis à des soins intensifs dans un hôpital de Johannesburg, en Afrique du Sud, après avoir reçu une balle au bas de son dos.

Le précédent de Munich en 1972

La Confédération africaine de football (CAF) a décidé de maintenir le tournoi tel qu’il était prévu au départ, en réponse à des réactions favorables à l’annulation pure et simple de la compétition, au moment où l’Angola s’est engagé à renforcer son dispositif de sécurité pour un déroulement sans incident de la compétition à laquelle participent.

Ceux, qui s’opposent à l’annulation du tournoi, rappellent que des attaques similaires, perpétrées en 1972, par une bande de palestiniens armés, lors de la deuxième semaine des jeux olympiques de Munich, coûtant la vie à 11 athlètes et entraîneurs israéliens, n’avaient pourtant pas, à l’époque, conduit à l’annulation de ces jeux.

L’instance internationale qui régit le football, la FIFA, a également manifesté son appui à la décision de la CAF, rappelant que l’Afrique a, avec succès, et au cours des 8 derniers mois, organisé les tournois des moins de 20 ans en Egypte, celui des moins de 17 ans au Nigeria et la Coupe du monde des clubs en Afrique du Sud.

Soutien de la FIFA

Dans une lettre adressée à M. Issa Hayatou, Sepp Blatter, président de la FIFA estime que « cet événement macabre ne peut en aucun cas faire oublier les belles pages que l’Afrique a inscrites sur le registre du football mondial ».

« L’Afrique est l’endroit d’où sont sortis les meilleurs joueurs du ballon rond. Le continent est à deux doigts d’abriter, pour la première fois, une phase finale de la coupe du monde de football. Aussi, moment où l’heure de vérité s’approche à pas géants », le message de M. Blatter est une invite à l’Afrique de continuer, de ne jamais s’arrêter en si bon chemin, pour relever le défi de l’organisation et de la participation aux phases finales de la coupe du monde de 2010 sur le continent.

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