La crise alimentaire continue de frapper

1er octobre 2008

« La FAO vient de dénombrer 923 millions de personnes sous-alimentées, en hausse de 75 millions depuis la dernière étude » note le Comité pour l’annulation de la dette du Tiers-Monde (CADTM) dans son bulletin de septembre/octobre. Selon la Banque Mondiale, citée par la journaliste Esther Vivas, c’est une augmentation de 100 millions de nouvelles victimes qu’il faudrait prendre en considération, avec la crise actuelle.

La crise financière internationale, en secouant tout l’édifice capitaliste, provoque des dégâts humains considérables qui continuent de s’étendre.
Et si la controverse fait rage autour du « plan massif » proposé par Georges W. Bush, c’est que tout le monde sait qu’il vise d’abord à sauver les banques - ce à quoi se refuse même une partie du camp libéral, dans les conditions retenues par le président américain.
Le plan de sauvetage de l’administration américaine, en demandant au Congrès de racheter pour 700 milliards de dollar US (483 milliards d’euros) des crédits douteux - sans dire ce qu’obtiendrait le gouvernement en échange - prévoit aussi de relever le plafond de la dette américaine à 11.300 milliards de dollars. Cette fameuse dette externe que les Américains font supporter par le reste de la planète, notamment les pays les plus pauvres.

« Une solution à court terme » commente pour sa part le prix Nobel d’économie Joseph Stiglitz, en qualifiant de « monstrueux » un plan qui vise à « coller au contribuable » les placements à haut risque dont les spéculateurs ne veulent pas.
Si c’est déjà « monstrueux » pour le contribuable américain, comment faudra-t-il qualifier les effets du plan Bush - s’il aboutit - sur les populations des pays déjà mis à genoux depuis plusieurs décennies par les politiques néolibérales des institutions internationales ?
C’est la conjugaison de cette politique et des offensives spéculatives sur les matières premières alimentaires qui ont provoqué les insurrections de la faim dans une trentaine de pays. Et toutes les conditions sont réunies pour que le mouvement insurrectionnel s’étende : l’orientation donnée pour les dix ans à venir, de doubler la production d’agro-carburants va continuer à faire monter le prix des denrées alimentaires et à accroître l’insécurité des catégories les plus défavorisées dans les pays en développement - comme l’a déjà noté l’OCDE.
La seule façon d’enrayer cette spirale infernale est de remettre en cause la toute puissance des marchés financiers. Ce que seule une direction mondiale collégiale et démocratique serait en mesure de faire appliquer. En un mot : une Révolution.

P. David

Emeutes de la faim

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