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CRISE ALIMENTAIRE
12 août 2008
Quelles sont les répercutions de la hausse mondiale des cours du blé dans les pays en développement ? Des exemples concrets au Mali, au Burkina Faso et en Côte-d’Ivoire au travers d’articles de leurs quotidiens nationaux.
• Mali : Le pain a maigri
A défaut d’une augmentation du prix de vente du pain, c’est son poids qui va sensiblement diminuer de 400 g à 300 pour le gros pain et de 200 g à 150 pour la baguette. C’est la solution à laquelle sont parvenus le gouvernement et le Cadre de concertation de la filière pain du Mali. Une mesure entrée en vigueur le 18 août 2007.
Les consommateurs sont avertis. Ils n’ont plus droit à des miches de pain bien garnies, mais à des pains maigrelets non fourrés. C’est en tout cas ce qu’ont décidé nos autorités et les boulangers en vue d’éviter une hausse des prix de ce produit sensible et stratégique.
Une solution transitoire, a tenu à rappeler le Cadre de concertation des acteurs de la filière pain du Mali (CCFP), qui a animé un point de presse le 17 août 2007 à la Chambre de Commerce.
Selon son président, Mamadou L. Haïdara, « de juillet 2006 à mai 2007, le prix du blé a enregistré une hausse de plus de 40%. Cette hausse s’est accélérée en juillet 2007 pour atteindre 61%. L’incidence de l’augmentation de ce prix sur le compte d’exploitation entraînera, pour les Grands Moulins du Mali, une perte nette de 3 milliards de F CFA sur 12 mois. Donc, tant que les cours montent, on n’est pas à l’abri d’une augmentation de prix ».
Abondant dans le même sens, le président de l’Alliance des boulangers du Mali, Vincent Caravelho, a dit que « si l’on répercutait cette augmentation sur le pain malien, beaucoup diraient adieu à sa consommation. Nous avons déjà perdu 19% sur le prix du pain. Nous travaillons depuis 2001 dans un contexte difficile et sans augmentation. Ce, malgré les fluctuations touchant les coûts de production d’une boulangerie : farine, consommables, coûts de l’électricité, etc... ».
C’est pourquoi, le CCFP avait, dit-il, proposé une augmentation de 50 F CFA sur le gros pain (300 F au lieu de 250) et de 25 F CFA sur la baguette (150 F au lieu de 125). « Mais, aux termes d’intenses discussions qui ont duré deux mois, le gouvernement a opté pour la 2ème proposition ».
Galettes de maïs, une alternative
Toutefois, a ajouté Sidi Dagnoko de la Compagnie malienne pour le développement de la culture du blé, ces mesures doivent être assorties de mesures d’accompagnement portant sur la distribution du pain, la culture du blé, la protection des industries nationales, la normalisation du secteur de la boulangerie... Toutes ces recommandations sont contenues dans un mémo ou plan de sauvetage de la filière pain que le Cadre de concertation a adressé au ministre de l’Industrie et du Commerce. Une augmentation des prix n’étant pas totalement exclue, les négociations se poursuivent toujours entre les services techniques du ministère et les boulangers en vue d’examiner les voies et moyens permettant de gérer ce contexte que tous souhaitent conjoncturel.
Du côté des consommateurs, cette décision de diminution du poids de pain n’est que de la poudre aux yeux. Les trois associations de défense des consommateurs (Ascoma, Redecoma et Consoligue), qui ont participé à toutes les étapes des négociations, n’ont pas daigné signer ce plan de sauvetage. « Le pain ne pèse plus rien depuis des mois, s’il faut y enlever des grammes encore, qu’est-ce qui va rester ? ». Réaction d’une autre consommatrice : « La meilleure solution est de retourner à nos galettes de mil et de maïs. C’est plus nutritif avec moins de dépense et en plus, ça ne constipe pas ». A méditer !
Sidiki Y. Dembélé - “Les Echos”
• Mali : Le pain subit le contrecoup
Au Mali, les échanges sur la flambée du prix du blé sur le marché ont abouti à l’élaboration d’un mémorandum qui a été déposé sur la table du gouvernement. Ce document d’une dizaine de pages fait un bref rappel du contexte mondial de la situation du blé. Il apparaît que de juillet 2006 à mai 2007, le prix du blé a enregistré une hausse de plus de 40% du fait du dérèglement climatique qui a affecté les exploitations agricoles des pays exportateurs en Europe, en Amérique et en Asie et de l’augmentation de la population mondiale. Le changement progressif des habitudes alimentaires, l’utilisation dans les pays exportateurs d’une partie de la production pour produire des biocarburants, le renchérissement des coûts du fret lié au l’augmentation du prix du pétrole et l’alerte sur les stocks de sécurité qui ont atteint leur niveau le plus bas depuis 1977 : tels sont, entre autres, les raisons avancées pour expliquer la hausse du prix du blé.
A.O. Diallo - “L’Essor”
• Burkina : Le prix du pain pourrait augmenter
Le prix du blé sur le marché international est en hausse ces dernières semaines, mettant les minotiers et les boulangers au four et au moulin pour se tirer d’affaire. Conséquence, la baguette de pain a connu une hausse sensible au Niger, au Sénégal, en Côte d’Ivoire, pour ne citer que les pays de la sous-région. Dans notre pays, les boulangers sont largement favorables à une augmentation du prix du pain.
« A partir du 1er septembre, nous allons vendre le pain à 125 FCFA. Les 5 F de la hausse ne couvrent même pas l’augmentation du carburant, mais nous pensons aux populations qui ont de sérieux problèmes, surtout en période de rentrée scolaire », affirme le directeur général de la boulangerie 2000, Elie Riskalla : A en croire ce responsable de sept boulangeries dans la ville de Ouagadougou, les membres du collectif des boulangers se sont concertés au regard de la fermeture grandissante des petites boulangeries et des difficultés de plus en plus insupportables auxquelles les plus grandes sont confrontées, pour décider de cette augmentation. Il ne manquerait, selon lui, qu’une seule signature qui ne saurait tarder pour que la nouvelle soit rendue publique. [...]
Une forte demande asiatique et américaine
« Au Burkina Faso, la farine est surtaxée. Si l’Administration décidait de supprimer ne serait-ce que la TVA, on n’aurait pas besoin d’augmenter les prix », fait encore remarquer Elie Riskalla. Au Sénégal, l’Etat a dû exonérer les boulangers de la TVA afin de faire face à la crise. Et si le prix de la miche coûte 150 FCFA au Mali et non plus, c’est que les boulangers bénéficient d’une subvention de l’Etat. Aux Grands Moulins du Faso, à Kossodo, le président du Groupe Hajjar, Rimon Hajjar, responsable d’une trentaine de boulangeries connues sous le nom ’’Wend-Konta’’ ne dit pas autre chose. Même s’il déclare n’avoir pas participé à la réunion qui a préconisé la nouvelle tarification du pain, il souscrit à la décision, au regard de la conjoncture actuelle.
Sa minoterie d’une capacité de production 220.000 tonnes par jour n’a pas encore pu atteindre cette performance et souffre déjà de la cherté du blé. Qui s’explique, selon lui, par une forte demande asiatique et américaine en vue de renouveler les stocks de sécurité. A cela s’ajoute l’usage des céréales pour la production du biocarburant. Dans cette logique, d’immenses surfaces initialement destinées à la culture du blé servent maintenant à celle de céréales comme le maïs, le colza ou bien d’autres plantes avec lesquelles on fabrique le biocarburant.
La boulangerie, un des plus gros employeurs du secteur privé
Confrontée depuis janvier 2007 à une hausse de 50 à 55% du prix du blé, sa société, les Grands Moulins du Faso, a essayé d’absorber, selon lui, une grande partie de cette augmentation. « Aujourd’hui, ce n’est plus possible de le faire si ce n’est que pour vendre à perte et faire faillite. »
Rimon Hajjar justifie l’éventuelle augmentation du prix du pain par la hausse du prix de la levure, des améliorants, du carburant et de la farine. Pour lui, notre pays fait partie des meilleurs producteurs de cet aliment de base. Et notre capitale, qui compte un peu plus d’un million d’habitants, consomme entre 235.000 et 250.000 pains par jour.
Ce qui place le secteur de la boulangerie parmi les plus gros employeurs du secteur privé et témoigne de l’entrée dans nos mœurs de cet aliment de base de presque toutes les populations à travers le monde.
Nassar Nassar, le vétéran des boulangers, responsable de sept boulangeries, des pâtisseries de Koulouba et de la Bonbonnière, qui a conduit la réunion des boulangeries, pense emboucher la même trompette pour relever la nécessité de cette augmentation.
Mais pour lui, les prix ne vont pas pour le moment subir de changements, même si ceux du beurre et du lait sont en constante hausse.
Où en est-on avec la production du blé au Burkina ?
Jouer sur la commission des revendeurs serait catastrophique selon les boulangers. De même que diminuer le poids de la miche qui est de 200 g : cela provoquerait l’assèchement rapide de l’aliment et celui-ci perdrait de sa qualité. La solution unanimement envisagée est donc la hausse du prix. C’est le lieu de se demander où est-ce qu’on en est avec la production du blé dans notre pays. La solution viendrait peut-être du Sourou, dont le pain a été vanté par notre ministre de l’Agriculture, Salif Diallo. Si nous continuons à consommer ce que nous ne produisons pas, nous ne serons jamais au bout de notre peine.
Abdou Karim Sawadogo, avec Eric Aimé Ouédraogo “L’Observateur Paalga ”
• Côte d’Ivoire : Une hausse du prix du pain menace aussi les consommateurs
Le prix de la baguette de pain pourrait augmenter bientôt. La raison en est simple. La hausse du prix du blé pourrait atteindre 60% pour la campagne d’août 2007. Ce qui aurait pour conséquence d’augmenter le prix de la farine à 35%. On se souvient que la hausse du prix du blé entre les campagnes de novembre 2005 et novembre 2006 (44%) avait conduit à une hausse du prix de la farine de 17% en Côte d’Ivoire.
Cependant, la totalité de cette hausse n’avait pas été répercutée. Les industriels espéraient que le prix du blé allait baisser. Mais hélas ! Si en Côte d’Ivoire, l’industrie meunière n’a pas encore augmenté le prix de la farine, ce n’est pas le cas dans un certain nombre de pays de la sous-région. Au Mali, le prix de la tonne est passé à 350.000 F CFA après répercussion des premières évolutions du prix du blé en juin et juillet 2007, soit une première hausse de plus de 15%. Le Sénégal - en passe d’augmenter le prix de la farine dans les mêmes proportions - a cependant décidé d’empêcher une hausse brutale, en suspendant les droits de douane à l’importation du blé pour les trois meuniers industriels du pays.
A. Hala (Fraternité Matin)
MFI - Média France Intercontinents (France)
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