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par le Dr Raymond Vergès

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La crise politique persiste à Bangkok

Thailande

mardi 14 janvier 2014


Des manifestants ont débuté lundi 13 janvier leur opération de « paralysie » de la capitale de Thailande, Bangkok. Plusieurs intersections sont bloqués et le centre ville est quasiment déserté. L’objectif : la démission de la Première ministre Yingluck Shinawatra.


Des dizaines de milliers de personnes, vêtu du T-shirt « Bangkok shutdown » ("Paralysie de Bangkok"), participent au blocage. « Nous menons notre révolution populaire, nous n’appelons personne à faire un coup d’État », a assuré le meneur des manifestants Suthep Thaugsuban. De leurs côtés, les partisans du gouvernement, dits « chemises rouges », n’ont pas organisé de manifestation afin d’éviter des échauffourées « auxquelles leurs opposants les plus radicaux aspirent », a indiqué l’AFP.

« Révolution populaire »

Des manifestants se trouvent également devant le centre commercial incendié lors de la dernière grande crise politique en Thaïlande, en 2010, qui s’était soldée par le décès de plus de 90 personnes. Suthep Thaugsuban est poursuivi pour « meurtre » pour la répression des manifestations de 2010, au moment où il était au gouvernement.
Depuis plus de deux mois, les milliers de manifestants, muni du drapeau national devenu le symbole de leur manifestation, protestent contre le gouvernement en place. Soutenu par le principal parti d’opposition, le Parti démocrate, dont est issu Suthep Thaugsuban, les 40.000 manifestants comptabilisés ont décidé de camper dans les rues de Bangkok. En grande majorité composée des manifestants du sud de la Thaïlande, fief des Démocrates, les habitants de Bangkok était peu nombreux, selon l’Agence France Presse.

Les opposants au gouvernement ont annoncé la prolongation de leur opération de paralysie jusqu’à ce qu’ils qualifient de « victoire », c’est-à-dire la fin du « système Thaksin », frère de Yingluck Shinawatra, Premier ministre. Son frère, ancien Premier ministre a été renversé par un coup d’État en 2006, et continue malgré son exil d’être le sujet de tension des manifestants, qui l’accusent de gouverner à travers sa sœur, a noté l’AFP. En cas de violence, les autorités ont prévenu qu’elles étaient prêtes à déclencher « l’état d’urgence » à Bangkok, où près de 20.000 policiers et soldats sont mobilisés autour des manifestants.

Empêcher les législatives

Les « chemises jaunes » anti-Thaksin ont demandé à l’opposition de « respecter leur vote », en empêchant les législatives anticipées du 2 février, proposées par Yingluck Shinawatra pour tenter de sortir de la crise. Ces opposants veulent un « conseil du peuple » non élu, laissant craindre des atteintes démocratiques. D’autant plus que le Parti démocrate a appelé au boycott du scrutin, poussant un peu plus le pays dans la crise politique.

Face aux tensions persistantes, des rumeurs relayées par les médias thaïlandais et étrangers laissent à penser que le commandant des forces armées le Général Prayuth Chan-ocha pourrait faire intervenir l’armée, comme en 2006. Pour le professeur de sciences politiques à l’université Shukhothai Thammamirat, Yuttaporn Issarachai, cité par le Wall Street Journal, « le gouvernement est un peu coincé. S’il a recours à la force, il perdra sa légitimité... mais le gouvernement doit également faire attention à ne pas se laisser déborder par les manifestants, et les laisser faire n’importe quoi au mépris de l’Etat de droit ».

De son côté, le gouvernement maintient le cap pour le moment même si certains membres de la commission électorale ont demandé à la Première ministre à repousser la date des élections, au 4 mai prochain. Une proposition rejetée par la cheffe du gouvernement qui devra faire face à l’absence de candidature dans huit circonscriptions du sud du pays. Un problème qui pourrait faire vaciller les élections du 2 février prochain car ces circonscriptions représentent de nombreux élus qui absents ne empêcheront la formation d’un nouveau gouvernement. En effet, le quorum ne serait pas atteint car 95% des députés doivent en effet siéger à l’Assemblée nationale pour permettre la nomination d’un nouveau Premier ministre.


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