Les produits vivriers de base interdits d’exportation

La famine menace au Burundi

3 août 2016

Le gouvernement burundais a rendu publique, dimanche, une mesure portant interdiction formelle d’exportation des produits vivriers de base jusqu’à nouvel ordre, suite aux prévisions météorologiques pessimistes d’une sécheresse prolongée qui font craindre une famine généralisée dans le pays.

Des mesures d’accompagnement ont été prises en direction de l’administration territoriale qui doit interdire toute sortie de produits vivriers de base, a fait savoir le Secrétaire général et porte-parole du gouvernement, Philippe Nzobonariba, dans un compte rendu du Conseil des ministres de vendredi. Les produits saisis à l’exportation frauduleuse seront mis à la disposition du ministère de la Solidarité nationale pour une redistribution gratuite aux nécessiteux.

Les prévisions météorologiques nationales tablent sur une longue saison sèche qui pourrait aller jusqu’en début de l’an prochain. En temps normal, le Burundi est arrosé de pluies de septembre à mai. Depuis pas mal d’années, le pays fait face aux aléas climatiques qui se caractérisent tantôt par de fortes précipitations, tantôt par la sécheresse. La saison agricole 2015-2016 avait été plutôt marquée par des pluies diluviennes qui ont endommagé de grandes étendues de champs.

En début de cette année, l’organisme humanitaire des Nations unies (Ocha) a rendu public un plan de contingence pour plus d’un million de Burundais exposés à l’insécurité alimentaire suite aux effets conjugués de la crise politique en cours dans le pays et aux inondations. La même crise politique de plus d’un an a poussé les principaux bailleurs de fonds étrangers à se détourner du Burundi, un pays dépendant pour plus de 50% des aides extérieures. Parmi les bailleurs traditionnels figurait en bonne place l’Union européenne (UE) qui a gelé plus de 420 millions d’euros dont une bonne partie du montant devait aller à la sécurité alimentaire des Burundais sur la période 2014-2020.

Dans le voisinage immédiat, le Burundi doit également composer avec une récente mesure du gouvernement tanzanien qui interdit l’exportation des produits vivriers les plus demandés au Burundi, comme le haricot sec, le riz et le manioc, officiellement par mesure préventive de la famine chez le grand voisin du Sud. L’autre grand marché d’approvisionnement, surtout en pomme de terre, se trouvait au Rwanda avant que les relations de voisinage ne se détériorent, toujours à cause de la crise politique débordante dans laquelle végète le Burundi, sans perspective immédiate visible d’en sortir.

Le tableau économique du Burundi est encore rendu sombre par la hausse immodérée des prix de pratiquement tous les produits de première nécessité et la dégringolade du pouvoir d’achat suite à une forte dépréciation du franc burundais par rapport aux différentes devises étrangères, assiste-t-on impuissant, dans les milieux des consommateurs à Bujumbura.

Sécheresse

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