Sommet de l’Union africaine

La FAO appelle à renouveler les efforts en faveur de l’éradication de la faim en Afrique

30 janvier 2018

Le Directeur général de la FAO conseille d’aller de l’avant en vue de parvenir à un monde sans faim.

José Graziano da Silva, Directeur général de la FAO

« Les initiatives visant à lutter contre la faim en Afrique doivent être développées et approfondies afin de remettre le continent sur la bonne voie en vue de lutter contre le fléau de la sous-alimentation », a déclaré dimanche José Graziano da Silva, Directeur général de la FAO, aux Chefs d’État et de gouvernement présents pour le Sommet de l’Union africaine (UA).

Atteindre l’objectif Faim Zéro de notre vivant est toujours possible.Cela impliquera de redoubler d’efforts, de renouveler l’engagement politique et de prendre des actions concrètes, en temps opportun, comme cela n’a jamais été le cas auparavant », a indiqué José Graziano da Silva, Directeur de la FAO.

Le Directeur de la FAO s’exprimait à l’occasion d’un événement de haut niveau qui se tenait à Addis Abeba et dont l’objectif était de revoir et de renouveler le partenariat de 2013 – entre l’UA, la FAO et l’Institut Lula – visant à mettre un terme à la faim et à la malnutrition.

Les progrès dans ce sens ne sont pourtant pas sur la bonne voie et le rapport de la FAO sur la Situation de la sécurité alimentaire et de la nutrition dans le monde, publié l’année dernière, révélait que les conflits civils et un climat défavorable avaient conduit à une hausse du nombre de personnes souffrant de la faim.

Guerres et changement climatique

« Ce changement après plusieurs décennies de progrès dans la lutte contre la faim est « extrêmement inquiétant » mais le cas du Brésil où la prise d’actions concertées afin de sortir des millions de personnes de la pauvreté et de la faim prouve qu’avec de la conviction, des progrès peuvent être réalisés rapidement », a souligné José Graziano da Silva.

« Nous sommes face à un nouveau cas de figure, prometteur et porteur d’optimisme », a-t-il indiqué, évoquant le travail d’Antonio Guterres, Secrétaire général des Nations Unies, en faveur de la paix, les premiers versements du nouveau Fonds vert pour le climat - destinés à aider les pays les plus affectés par le changement climatique - et les signes d’une amélioration de l’économie mondiale.

« La majorité des personnes sous-alimentées vit dans des pays affectés par un conflit. Les souffrances liées à la faim sont presque deux fois plus importantes dans des pays touchés par un conflit avec une crise qui perdure. Il est essentiel que les gouvernements, l’Union africaine et les Nations Unies renforcent leur engagement afin de promouvoir la paix, les droits de l’homme et le développement durable », a indiqué José Graziano da Silva.

En route vers le renouveau

A l’issue de la réunion, les participants se sont mis d’accord sur un communiqué conjoint comprenant notamment un plan d’action en 11 points a l’attention des États membres de l’UA pour renouveler leur engagement en faveur de l’éradication de la faim en Afrique d’ici 2025. Il est notamment question d’investir dans l’agriculture durable et les programmes de protection sociale.

Investir dans le développement agricole est « la manière la plus efficace de créer des opportunités pour les familles, en générant des revenus et en améliorant la nutrition en Afrique », a-t-il indiqué.

« Consolider les programmes de protection sociale, en particulier dans les zones rurales où vivent la majorité des personnes pauvres et où les systèmes formels de sécurité sociale n’existent pas, est d’autant plus crucial », a-t-il précisé, insistant sur le fait que de tels programmes pouvaient être associés à d’autres investissements productifs afin de créer des cercles vertueux de développement local » qui bénéficieront aux communautés vulnérables. « Acheter de la nourriture aux agriculteurs familiaux est une façon de faire qui a bien fonctionné dans de nombreuses régions du monde », a-t-il fait remarquer.

Intervention de Lula

La réunion de haut niveau de 2013, organisée par la Commission de l’Union africaine, la FAO et l’Institut Lula (fondé par l’ancien Président brésilien Luiz Inácio Lula da Silva), a conduit à la Déclaration de Malabo en 2014 sur la croissance agricole accélérée et la transformation pour une prospérité partagée et améliorée. L’engagement en faveur de la lutte contre la faim et la malnutrition d’ici 2025 était un point clé de cette déclaration.

S’exprimant via vidéo conférence lors du sommet, l’ancien Président brésilien Lula da Silva a déclaré : « Le budget de chaque pays doit être conçu en donnant une place centrale aux pauvres afin de s’assurer – comme quelque chose de sacré et de biblique – qu’un déjeuner ainsi qu’un un repas le midi et le soir font partie des droits les plus basiques de chaque être humain sur Terre ».

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