Fruteau à côté de Girardin

La fédération socialiste muette

25 février 2005

Le séjour de la ministre de l’Outre-mer aura été marqué par l’ouverture officieuse de la campagne pour le “oui” au référendum sur le projet de traité constitutionnel européen. Durant ce séjour, Jean-Claude Fruteau a, publiquement, apporté son soutien au gouvernement.

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En venant à La Réunion pour cette dernière visite, Mme Girardin avait deux objectifs : faire des propositions pour les personnes handicapées et ouvrir la campagne du référendum sur la Constitution européenne. Elle a rempli son deuxième but par l’organisation d’un débat au Conseil général, vendredi dernier. À cette occasion, tout le monde l’a remarqué, Jean-Claude Fruteau a décidé de soutenir l’initiative de la ministre.
Une attitude totalement différente de celle du premier secrétaire du Parti socialiste en France. En effet, cherchant à sauver les apparences, François Hollande a refusé de se retrouver à la même tribune que Jacques Chirac pour soutenir le “oui” en Espagne. Le député bénédictin n’a pas pris les mêmes précautions.
Bien que prévenu des intentions de Mme Girardin, Jean-Claude Fruteau n’a pas hésité à prendre la parole à ses côtés, à abonder dans le même sens qu’elle et, pire, à vilipender les adversaires du “oui”. Le responsable socialiste est allé plus loin que la représentante du gouvernement en condamnant violemment les partisans du “non”.
Or, parmi ces derniers se retrouvent nombre de socialistes : dans le référendum interne au PS, ils ont été 40% à voter pour le “non”, dont Henri Emmanuelli, - chef de file de la tendance à laquelle appartient Gilbert Annette - et Arnaud Montebourg, responsable d’un courant dont se réclame le maire de Saint-Joseph.
À Strasbourg, le groupe socialiste et le groupe de la droite gèrent ensemble le Parlement européen. Au nom de cette co-gestion, Jean-Claude Fruteau a hérité du poste de rapporteur de la Commission agricole dont la présidence est revenue à un député UMP, le Français Joseph Daul.
Sur tous ces aspects et plus particulièrement sur la prestation de Jean-Claude Fruteau au Palais de la Source, la fédération du PS est restée muette. Faut-il se demander pourquoi ?

J. M.


Quand Frits Bolkestein fanfaronnait

Devant un congrès des chambres de commerce et de l’industrie, à Düsseldorf (Allemagne), le 20 septembre dernier, quelques semaines avant de passer la main, sentant le vent tourner, le commissaire européen au Marché intérieur, le libéral hollandais Frits Bolkestein, s’accroche aux branches :
"Tout le monde est d’accord pour considérer le marché des services comme le moteur de l’économie. Pourtant, parmi les quatre libertés fondamentales [les "libertés fondamentales" de l’Union concernent la circulation des personnes, des services, des marchandises et des capitaux, article I-4 du traité constitutionnel européen - NDLR], c’est celle qui est la moins bien adaptée aux défis modernes d’une économie mondialisée.
À travers la proposition présentée récemment d’une directive sur la libéralisation des services, j’entends faire triompher le principe de base de la reconnaissance mutuelle pour les services. En plus, il nous faut améliorer la coopération par-delà les frontières entre les autorités.
Je comprends bien que cela suscite des discussions et je l’accepte, le diable gît dans le détail, et c’est vrai qu’il n’est pas évident que ce contrôle fonctionne de manière équitable. Je suis ouvert à une discussion honnête, mais je dis aussi que la polémique n’aide pas.
Toutefois, à cet égard, le fait que mon visage soit apparu sur le journal communiste “l’Humanité” me rassérène plutôt."

Mais depuis ce 20 septembre, le fait que son nom s’affiche de plus en plus fréquemment dans les journaux et que le processus "d’impopularisation" de sa directive cassant les services publics et organisant le dumping dans toute l’Union gagne encore de l’ampleur a de quoi rassurer un petit peu tous les opposants à une Union européenne où triomphe dans la loi fondamementale et dans les faits la suprématie du marché sans entrave.


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