Repenser les relations avec le gouvernement israélien

La France prête à réviser l’accord d’association UE-Israél

12 mai

Le ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, a insisté sur la situation humanitaire catastrophique à Gaza et soutient la révision de l’accord d’association entre l’Union européenne et Israël.

La demande des Pays-Bas visant à réviser l’accord d’association entre l’Union européenne et Israël est « légitime », a estimé le 11 mai le chef de la diplomatie française, invitant « la Commission européenne à instruire » le dossier alors que l’aide humanitaire ne parvient plus à Gaza depuis plus de deux mois.

« Les Pays-Bas ont demandé à la Commission européenne d’analyser le respect par le gouvernement israélien de l’article 2 de cet accord d’association avec Israël », a précisé Jean-Noël Barrot, invité de France Info/Le Monde.

Ce dernier a précisé que les relations entre l’UE et Israël sont basées sur le respect des droits humains et des principes démocratiques. « C’est une demande qui est légitime et j’invite la Commission européenne à l’instruire », a-t-il ajouté.

Pour l’heure, la France ne veut pas remettre en question de cet accord, mais le ministre a indiqué que « Voyons l’analyse que fera la Commission européenne du respect ou non par Israël de l’article 2 de cet accord ».

Le ministre a insisté la situation humanitaire catastrophique à Gaza. « Je crois qu’il faut mettre des mots sur la réalité. La réalité, c’est que les Palestiniens à Gaza sont affamés, qu’ils sont assoiffés, qu’ils manquent de tout et que la bande de Gaza est aujourd’hui au bord du chaos et de l’effondrement de la famine », a-t-il dénoncé.

« Je crois que tout le monde s’en aperçoit », a-t-il poursuivi lors de son interview. « On entend, y compris dans la communauté juive, des voix s’émouvoir de cette attitude incompréhensible du gouvernement israélien », a-t-il dit. « Et c’est en donnant de la voix qu’on peut sans doute espérer infléchir la position des Israéliens ».

La cheffe de la diplomatie européenne, Kaja Kallas, a proposé le 7 mai à Israël de l’aider à acheminer l’aide humanitaire à Gaza. De plus, le ministre néerlandais des Affaires étrangères, Caspar Veldkamp, lui avait adressé une lettre dans laquelle il réclame une révision de l’accord d’association entre l’Union européenne et Israël, conformément à son article 2.

« Je voudrais demander un examen du respect par Israël de l’article 2 dans les plus brefs délais », a écrit le ministre dans cette lettre, dont l’AFP a obtenu une copie.

D’autant plus qu’il est « très difficile » d’imaginer distribuer de l’aide humanitaire à Gaza sans l’agence onusienne pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), a assuré une porte-parole de l’organisation.

« Il est impossible de remplacer l’Unrwa dans un endroit comme Gaza. Nous sommes la plus grande organisation humanitaire », a déclaré la porte-parole, Juliette Touma, lors d’un point de presse depuis Amman.

Depuis le 2 mars et la reprise de l’offensive israélienne, un blocus empêche toute aide humanitaire de pénétrer dans le territoire palestinien, où vivent 2,4 millions de personnes.

Israël, qui accuse le Hamas de détourner l’aide, a par ailleurs suggéré de la distribuer dans des centres contrôlés par l’armée, une proposition très critiquée par l’ONU et les organisations humanitaires.

« Nous ne participerons à aucune opération d’aide qui ne respecte pas nos principes humanitaires d’indépendance, d’humanité, d’impartialité », a encore affirmé un porte-parole de l’ONU à Genève, Rolando Gomez.


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