Ouverture du Sommet du G8

La gouvernance mondiale en question

9 juillet 2009, par Risham Badroudine

Alors que le G8 se réunit en Italie, le président brésilien Lula a déclaré que ce Sommet n’a « plus de raison d’être » en matière économique et a perdu de son importance par rapport à un G20 « plus proche des réalités de la crise ».
De son côté, le Premier ministre indien a exhorté les pays industrialisés à assumer leurs « responsabilités historiques » en matière de réchauffement climatique.

« Le G8 n’a plus de raison d’être, à moins que ce soit pour débattre d’autres sujets que les grands équilibres internationaux », déclare le président Lula.
« L’économie mondiale a besoin de forums multilatéraux comprenant les BRIC (Brésil, Russie, Inde, Chine), l’Indonésie, l’Afrique du Sud, le Mexique, les pays arabes », précise-t-il.
Selon le chef de l’Etat brésilien, le G20, qui intègre plusieurs grands pays émergents, est « plus important » et « plus représentatif » que le G8 et « donc plus proche des réalités de la crise ». Le Président Lula redoute toutefois que le Sommet du G20, début avril à Londres, n’ait été « qu’une opération chirurgicale sans lendemain ».
« Ma crainte est que certains pays riches ne veuillent du G20 que pour surmonter cette crise »,
explique-t-il, plaidant pour que ce forum fonctionne « de manière permanente ».
Le prochain Sommet du G20, qui rassemble les Etats membres du G8, plusieurs pays émergents (Chine, Brésil, Inde...) et l’Union Européenne, se tiendra les 24 et 25 septembre à Pittsburgh, aux Etats-Unis.

Les pays industrialisés doivent assumer leur responsabilité

Quant au Premier ministre indien, Manmohan Singh, il a exhorté les pays industrialisés à assumer leurs « responsabilités historiques » en matière de réchauffement climatique.
« Le changement climatique constituera un sujet important de discussions » à L’Aquila du 8 au 10 juillet, a-t-il indiqué dans un communiqué.
« Nous assistons aujourd’hui aux conséquences de plus de deux siècles d’industrialisation et d’un mode de vie consumériste dans les pays développés. Ils doivent en assumer leurs responsabilités historiques », a estimé le chef du gouvernement indien.

Les dirigeants du G8 et des principales économies mondiales sont attendus avec des ambitions chiffrées à L’Aquila pour stimuler la négociation du nouvel accord mondial sur le climat, en décembre à Copenhague.
A eux seuls, les 8 pays les plus industrialisés (Allemagne, Canada, Etats-Unis, France, Grande-Bretagne, Italie, Japon, Russie) totalisent 13% de la population mondiale et 40% des émissions de gaz à effet de serre.
Selon le projet de déclaration finale, le G8 estimerait que les émissions mondiales doivent culminer en 2020.
En revanche, le Forum des principales économies (MEF), qui se réunissent aujourd’hui en Sommet, « soutient » à ce stade une réduction globale de moitié en 2050, qui suppose une coupe de -80% des émissions des pays industrialisés.
Le MEF rassemble 16 pays : ceux du G8, les grandes économies émergentes (Afrique du Sud, Brésil, Chine, Inde, Mexique) ainsi que l’Australie, l’Indonésie et la Corée du Sud.

 Risham Badroudine 


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