Crise en Europe

La Grande-Bretagne sombre dans le chaos

11 août 2011, par Manuel Marchal

La seule réponse du gouvernement britannique aux émeutes, c’est de lancer des canons à eau dans les rues pour tenter de calmer la population. Pas question pour les conservateurs de remettre en cause le plan d’austérité qui a déjà provoqué de grandes grèves.

À un an des Jeux olympiques qu’elle doit organiser, la Grande-Bretagne sombre dans le chaos. La violence s’est étendue aux plus grandes villes. Après Londres, Birmingham, Manchester, Liverpool sont devenues autant de foyers d’incendie. La situation est aussi explosive qu’il y a une trentaine d’années, lorsque la population s’était levée pour résister à la politique de casse sociale conduite par Margaret Thatcher.
Son lointain héritier politique, David Cameron, utilise des méthodes que n’aurait pas reniées celle qui brisa l’héroïque grève des mineurs. Au lieu de remettre en cause son plan d’austérité, le Premier ministre britannique envoie des canons à eau dans les rues pour tenter de calmer la révolte de la population.
Voilà la réponse du pouvoir à la crise qu’il a considérablement accéléré. En effet, la casse des services publics en Grande-Bretagne est si importante que dans plusieurs quartiers, les habitants ont constitué des milices d’auto-défense. Ils ne peuvent en effet que constater l’incapacité du gouvernement à régler le fond du problème.
Pour éviter à Londres sa quatrième nuit d’émeute consécutive, le gouvernement a massé 16.000 policiers mardi soir dans les rues de la future cité olympique.

Sévère plan d’austérité

Depuis 15 mois, la Grande-Bretagne est dirigée par un gouvernement qui a lancé un plan d’austérité. S’inspirant de l’UMP, il cherche à supprimer des centaines de milliers de postes de fonctionnaires.
Ces décisions avaient déjà provoqué des affrontements à Londres, qui avaient débouché par la mise à sac du siège du Parti conservateur actuellement au pouvoir. Cette première grande manif faisait suite à la décision d’instaurer des frais d’inscription exorbitants dans l’enseignement supérieur. Il s’agit pour les conservateurs d’empêcher l’école de remettre en cause la structure de la société.
Le 30 juin dernier, des centaines de milliers de fonctionnaires ont suivi le mot d’ordre d’appel à la grève contre les mesures de casse du service public. Cela faisait des décennies que le pays n’avait pas connu pareil mouvement social.
Un mois après, la contestation s’est transformée en émeutes dans des quartiers durement touchés par le chômage.
Rentré de vacances en Toscane après les deux premières nuits d’incendies, le Premier ministre britannique fait preuve de la même intransigeance que l’UMP en France. Son refus de négocier quoi que ce soit risque d’accélérer encore davantage le cours des événements.

M.M.

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