La Grèce de nouveau pointée du doigt

13 mai 2011, par Céline Tabou

Standard And Poor’s, principale agence financière mondiale, a abaissé pour la quatrième fois depuis un an la note de la dette grecque. Celle-ci est considérée sur les marchés comme hautement spéculative afin qu’elle « devienne gérable sur le long terme », a indiqué “Les Échos”.

En pleine récession économique de 4% en moyenne sur trois ans, la Grèce possède un taux de chômage en hausse, qui sera de 15% en 2011. Les salaires ont baissé de 20% en moyenne, a expliqué Savas Robolis, professeur à l’Université d’Athènes et directeur de l’Institut du travail grec (dépendant des syndicats). Cette baisse des salaires a entrainé une hausse de l’inflation, jamais atteinte depuis l’automne 2008, lorsqu’elle avait enregistré une progression de 3,6% en octobre, après 4,6% en septembre.
Des rumeurs couraient dans le milieu des financiers indiquant que la Grèce pouvait sortir de la zone euro. Selon Standard And Poor’s, le pays présente « des vulnérabilités » liées « à des conditions défavorables sur les plans économique et financier. (...) L’émetteur peut néanmoins toujours faire face à ses engagements ». Suite à cette notation, l’agence Moody’s a annoncé qu’elle envisageait également d’abaisser la note de la Grèce, éventuellement de plusieurs crans, suite à la révision à la hausse du déficit public du pays et de ses inquiétudes sur la solidité de son économie, a indiqué “Le Figaro”.

La Grèce avait fait un prêt de deux ans, dont l’intérêt demandé est actuellement de près de 25%. La Commission européenne, le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque centrale européenne (BCE) sont arrivés à Athènes pour contrôler le plan de « redressement » du Premier ministre, Georges Papandréou. Ce dernier aurait négocié une rallonge au plan d’aide de l’UE, après avoir obtenu 110 milliards d’euros.

L’UE et le FMI tentent de colmater les dégâts

La dégradation de la note de la Grèce pourrait affaiblir les banques locales, détentrices des obligations nationales. Cependant, les banques étrangères s’enrichissent. La France est exposée à 92 milliards d’euros, l’Allemagne 69 milliards et les États-Unis 43 milliards, et tentent aujourd’hui de réduire leur exposition aux secteurs bancaires locaux.
L’Union européenne et le Fonds monétaire international ont annoncé que pour éviter à l’État grec d’être insolvable, et permettre aux Européens de se « substituer aux marchés en 2012 », un second plan de soutien européen est désormais envisagé. Le chef de la zone euro, Jean-Claude Juncker, a d’ailleurs reconnu samedi 7 mai que la Grèce avait besoin d’un « programme d’ajustement supplémentaire ». Le gouvernement grec a également eu l’autorisation de rembourser pendant une période plus longue que prévu, soit 7 ans et demi au lieu de 3, les 110 milliards d’euros de prêts, et à un taux d’intérêt revu à la baisse.

Céline Tabou


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