Le gouvernement grec fait pression

La Grèce hors de la zone euro ?

5 novembre 2012, par Céline Tabou

Le Premier ministre grec, Antonio Samaras, a évoqué une possible sortie de la zone euro, si le Parlement ne votait pas la semaine prochaine le nouveau plan de rigueur réclamé par l’Union européenne et le Fonds monétaire international.

Le gouvernement grec veut éviter le risque de cessation de paiement mi-novembre et exhorte donc les députés à adopter une loi-cadre détaillant des économies budgétaires de plus de 18 milliards d’euros, et à voter le Budget 2013. Le Premier ministre a indiqué que ces deux lois permettraient de sauver le pays de la faillite. «  Nous devons sauver le pays de la catastrophe (...), si nous échouons à rester dans l’euro, rien n’aura de sens  », a-t-il insisté devant son groupe parlementaire conservateur.

Le nouveau plan d’austérité court jusqu’en 2016 et devrait laisser espérer au pays l’octroi de plus de fonds que la seule tranche de 31,5 milliards d’euros gelée depuis juin. Antonio Samaras a expliqué que «  ce supplément, qui serait tiré sur le reliquat des prêts UE-FMI encore à verser, réinjecterait des liquidités dans une économie totalement à sec, en cinquième année de récession  », a révélé l’“Agence France Presse”.

Une coalition ébranlée

Antonio Samaras a demandé au Parti socialiste Pasok et à la gauche modérée Dimar, qui soutiennent la coalition au gouvernement, de rester engagés dans la bataille pour «  servir les intérêts suprêmes de la nation  ». Cependant, les deux partis doutent des mesures qui pèsent à nouveau sur les contribuables et n’entament pas une sortie de la crise. Ce nouveau budget crée des fissures au sein de l’alliance gouvernementale.

La gauche démocratique de Fotis Kouvelis, membre du gouvernement d’Antonio Samaras, a indiqué dans un communiqué de presse qu’elle n’était pas satisfaite des résultats des négociations en matière de réformes du droit du travail, indiquant qu’elle voterait contre. De son côté, le Pasok, membre lui aussi du gouvernement de coalition, a vivement critiqué les propos du Premier ministre, indiquant que les négociations sur les mesures d’austérité étaient closes. Le Pasok a demandé davantage de concessions aux créanciers internationaux du pays avant une rencontre des ministres des Finances de la zone euro le 12 novembre. De son côté, Dimar a indiqué qu’il voterait contre la loi-cadre par refus de la dérégulation du marché du travail qu’elle prévoit.

Les syndicats, eux, ont décidé d’organiser une grève générale et des manifestations les 6 et 7 novembre. « Tous ensemble, on peut empêcher le vote de ces mesures, qui détruisent la société et l’économie », a indiqué le texte de la centrale des syndicats grecs du privé GSEE. « Il faut annuler les obsessions néolibérales et empêcher les politiques de la troïka (UE-BCE-FMI) et du gouvernement », a indiqué à l’“AFP” Stathis Anestis, Haut responsable de la GSEE.

Céline Tabou


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