L’armée ukrainienne lance un assaut sur Donetsk

La guerre continue en Ukraine

23 juillet 2014, par Céline Tabou

La situation en Ukraine reste compliquée, d’un côté, les séparatistes ont rendu les boites noires de l’avion abattu en plein vol à la Malaysia Airlines, de l’autre l’armée ukrainienne a annoncé avoir été attaqué par un kamikaze. Un cessez-le-feu a été décrété autour du lieu où s’est écrasé le vol MH-17.

La communauté internationale maintient la pression sur Moscou. En effet, les prorusses maintiennent toujours d’importantes villes de la région, conduisant à une montée de la violence dans les deux camps. De son côté, le président russe Vladimir Poutine a assuré mardi 22 qu’il ferait « son possible », y compris » user de son influence auprès des séparatistes », pour aider l’enquête sur le crash de l’avion, appelant Kiev à cesser tout combat.

Pas d’origine de tir confirmé

Le chef des prorusses, Alexandre Borodaï, a remis les enregistreurs de vol au siège de la république populaire autoproclamée de Donetsk. Les deux boîtes noires de l’avion de ligne abattu le 17 juillet dans la zone contrôlée par les pro-russes devraient donner des informations supplémentaires sur les dernières minutes du vol. Les séparatistes et la Malaysian Airlines ont signé un protocole finalisant la procédure de remise des boites noires, a indiqué ce dernier.
Les responsables de la compagnie aérienne ont constaté que les deux enregistreurs de vol étaient « en bon état ». Malgré cela, les boites ne devraient fournir que peu d’éléments quant à l’origine du tir. Toutefois, les analyses des traces d’explosifs retrouvées sur les débris pourraient apporter des éléments décisifs.
A la demande de Kiev, les Pays-Bas, dont 193 ressortissants figuraient parmi les victimes, se chargeront de l’enquête sur la catastrophe. Lorsque La Haye aura pris officiellement la décision de conduire cette investigation, les Néerlandais devraient récupérer les boîtes noires auprès de la Malaysia Airlines, pour les envoyer en Grande-Bretagne, a expliqué le ministère du développement régional, dirigé par le vice-premier ministre Volodimir Groïsman.
Enfin, 280 corps ont été transportés dans un train réfrigéré , qui a quitté la gare de Torez pour se rendre à Kharkiv, grande ville contrôlée par les forces loyalistes. Mardi, son départ a été retardé par les prorusses, qui voulaient que des experts internationaux, et non par les autorités ukrainiennes, supervisent le transport.
Un cessez-le-feu a été décrété dans un rayon de 10 kilomètres autour du site du crash pour faciliter l’enquête sur les causes de la chute de l’appareil. Les soupçons se concentrent autour des séparatistes, accusés d’avoir abattu l’avion à l’aide d’un système de missiles de moyenne portée de type « Buk ». Bien que ce type d’armement, date de l’époque soviétique, la Russie a démenti avoir livré aux rebelles de tels équipements.

Montée d’un cran de la guerre

Au même moment, un porte-parole de l’armée ukrainienne a annoncé, mardi 22 juillet, qu’un barrage dans la région de Donetsk avait subi une attaque-suicide dans la nuit. « Un point de contrôle a été attaqué par un kamikaze conduisant une camionnette chargée d’explosifs », a indiqué ce dernier, sur une chaîne de télévision ukrainienne. Aucun détail n’a été fourni par les autorités. Cependant, si l’information est confirmée, il s’agirait de la première attaque de ce type dans la guerre entre l’armée ukrainienne et les séparatistes prorusses.
Les appels à l’apaisement de la communauté internationale n’ont pas été entendus par les deux parties. D’un côté, l’armée a annoncé mené une « opération antiterroriste » pour reprendre le contrôle de larges zones dans l’est du pays. Donetsk a subi des bombardements attribués à des « groupes auto-organisés », la ville est contrôlée par les séparatistes mais entourée par les forces loyalistes.
Devant le Parlement ukrainien, le secrétaire du conseil de sécurité nationale et de défense Andreï Paroubiï, a assuré qu"il y près de 41.000 militaires russes à la frontière avec l’Ukraine dans le Nord, dans l’Est, dans le Sud et en Crimée ». Ajoutant que près de 150 chars, 400 blindés et 500 systèmes d’artillerie russes se trouvent également dans la zone. Des raisons supplémentaires pour pointer du doigt la participation de la Russie dans le conflit.
Face à cette artillerie, le Parlement a approuvé un décret présidentiel visant à mobiliser les réservistes pour « combattre la rébellion prorusse ». Ce décret intervient 45 jours après le premier appel à la mobilisation, qui a vu voir venir plusieurs centaines de personnes venues prendre les armes. Quelques heures après ce vote, le ministère de l’intérieur de l’Ukraine a annoncé avoir repris le contrôle de la ville de Severodonetsk, située à une centaine de kilomètres au nord de Donestsk.

Celine Tabou

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