Radicalisation du mouvement

La mobilisation s’étend dans les régions ukrainiennes

28 janvier 2014, par C.T.

Dans certaines régions d’Ukraine, les contestataires, insatisfaits par les concessions proposées par le gouvernement ont multiplié les actions contre des bâtiments publics entrainant parfois des échauffourées.

A Kiev, capitale de l’Ukraine, les manifestants sont parvenus à occuper l’un des musées du centre ville, délogeant les forces de l’ordre. Dimanche soir, les manifestants ont également pu siéger dans un lieu hautement symbolique : le ministère de la Justice.

Radicalisation du mouvement

Au départ, l’opposition à Viktor Ianoukovitch ainsi que des milliers d’Ukrainiens manifestaient dans le centre de Kiev contre le refus du président de signer un accord de libre-échange avec l’Union européenne, préférant un rapprochement avec la Russie, fin novembre 2013. Depuis, le mouvement s’est brusquement radicalisé, donnant lieu à des scène de guérilla urbaine causant au moins trois morts à Kiev. La mobilisation s’étend désormais dans le pays.
Plusieurs sièges des administrations de la plupart des provinces de l’Ouest sont depuis plusieurs jours détenus par des manifestants qui réclament le départ des gouverneurs nommés par le chef de l’Etat. Les manifestants à tendance nationaliste préfèrent se tourner vers l’Union européenne et sont fermement opposés au président. L’administration régionale est désormais bloquée dans 14 des 25 provinces par les contestataires, a révélé l’Agence France Presse.
Les manifestants occupent les bâtiments abritant les bureaux des gouverneurs dans dix villes et font le siège dans quatre autres, souvent après des affrontements violents avec les forces antiémeutes. Concentrées en Ukraine occidentale, les manifestations se rependent dans les autres régions, y compris russophones.

Des propositions rejetées en bloc

Des milliers de personnes ont assisté au service funèbre, de la cathédrale Saint-Michel, de Mikhaïl Jiznevski, manifestant tué mercredi 22 janvier. Le jeune homme de nationalité bélarusse est décédé au cours des violents affrontements avec la police à Kiev. Les chefs de l’opposition ont assisté à la cérémonie et affirmé leur détermination à poursuivre leur combat.
Viktor Ianoukovitch a lancé une série de proposition, vendredi 24 janvier, comme la mise en place d’amendements aux lois anti-manifestations, soumis au vote lors d’une session extraordinaire du Parlement prévue la semaine prochaine, en contrepartie du retrait total voulu par l’opposition. Le texte présenté prévoit aussi des peines de prison de quinze jours pour l’installation de tentes ou d’estrades dans des endroits publics et jusqu’à cinq ans de prison pour les personnes bloquant des bâtiments officiels.
Le président a également annoncé un remaniement ministériel : un compromis avec l’opposition, qui veut la démission pure et simple du gouvernement. Viktor Ianoukovitch a mit en avant l’amnistie pour les militants arrêtés, sans préciser les détails. Ce dernier a réaffirmé qu’il ne démissionnerait pas et qu’il utilisera « tous les moyens légaux » à sa disposition s’il ne trouvait pas de solution politique à la crise.
Pour l’opposition, les propositions de Viktor Ianoukovitch sont « empoisonnées », elles visent à « diviser notre mouvement d’opposition », a estimé Vitali Klitschko dans un entretien avec le journal allemand Bild am Sonntag, cité par l’AFP. La situation risque de rester tendue, les deux camps n’ayant aucune intention de plier, les prochains jours diront quelles mesures le gouvernement va lancer contre les manifestants.

 SaiLin 

Ukraine

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