Depuis 2003, Israël autorise les colons à pénétrer dans l’enceinte d’Al-Aqsa

La Palestine condamne l’irruption de colons israéliens dans l’enceinte de la mosquée Al-Aqsa

30 août 2022

Le ministère palestinien des Affaires étrangères a condamné le 28 août l’irruption de colons israéliens dans l’enceinte de la mosquée Al-Aqsa par une porte "utilisée uniquement par les musulmans" dans la vieille ville de Jérusalem.

Selon l’agence de presse officielle palestinienne, WAFA, la police israélienne a autorisé pour la première fois des colons à pénétrer dans ce lieu saint islamique par la porte des Lions, l’une des portes menant à la mosquée Al-Aqsa.

"Cette mesure sans précédent est une violation flagrante du statu quo de la mosquée", a déclaré le ministère palestinien dans un communiqué. "Nous tenons le gouvernement israélien pour directement et pleinement responsable des conséquences et des ramifications de son agression contre Jérusalem et les lieux saints musulmans, notamment la mosquée Al-Aqsa", a ajouté le communiqué.

La Jordanie dénonce les incursions

L’enceinte de la mosquée Al-Aqsa, connue sous le nom de Mont du Temple par les Juifs, est considérée par les musulmans comme leur troisième site le plus sacré et par les Juifs comme leur lieu le plus saint.

Israël considère même toute la ville de Jérusalem comme sa "capitale indivisible". Or "l’invasion de la mosquée Al-Aqsa qui a eu lieu aujourd’hui est une violation des accords signés entre Israël et la Jordanie au sujet de la mosquée", a indiqué à WAFA le cheikh Omar Kiswani, directeur de la mosquée Al-Aqsa.

De son côté, la Jordanie a appelé à l’arrêt immédiat des violations israéliennes dans l’enceinte de la mosquée Al-Aqsa à Jérusalem-Est occupée. Le porte-parole du ministère jordanien des Affaires étrangères, Haitham Abu Alfoul, a déclaré que les intrusions des colons dans le lieu saint "représentent une violation flagrante et inacceptable du droit international et du statu quo historique et juridique à Jérusalem et dans ses lieux saints".

Ce dernier a indiqué que le Département des Waqfs (dotations) de Jérusalem, géré par la Jordanie, est l’entité légale responsable de l’administration des affaires d’Al-Aqsa. D’ailleurs, en mars 2003, le président palestinien Mahmoud Abbas et le roi de Jordanie Abdallah II ont signé un accord donnant à la Jordanie le mandat de "défendre Jérusalem et ses lieux saints".

Cet accord confirme le rôle clé de la Jordanie comme protectrice des lieux saints de la ville. Or Israël a occupé Jérusalem-Est, qui abrite Al-Aqsa, pendant la guerre israélo-arabe de 1967. Il a annexé la ville entière en 1980, une décision qui n’a jamais été reconnue par la communauté internationale, mais qui n’a pas empêché Israël de se l’approprier.

Israël veut imposer ses programmes scolaires dans les écoles palestiniennes

Selon le site Arabnews, à la veille de la rentrée scolaire, fixée au 1er septembre, les Palestiniens accusent les autorités israéliennes de vouloir imposer les programmes scolaires israéliens dans six écoles palestiniennes.

Pour de nombreux palestiniens, les israéliens mènent désormais une guerre éducative, contre les écoles de Jérusalem-Est et les programmes scolaires palestiniens que celles-ci enseignent.

Ils affirment que les autorités israéliennes intensifient leurs « attaques » contre les écoles de Jérusalem à travers plusieurs décisions, procédures et menaces visant à enseigner par la force le programme éducatif israélien aux élèves palestiniens.

Les autorités israéliennes menacent de fermer ces écoles et de priver les élèves de tout service éducatif, selon les parents d’élèves, cités par Arabnews. D’ailleurs, le ministère israélien de l’Éducation a retiré le permis permanent à six écoles à Jérusalem.

Ces écoles ont reçu un permis temporaire d’un an, permettant aux autorités israéliennes de faire pressions sur elles afin qu’elles remplacent le programme palestinien par le programme israélien.

Le ministère israélien a menacé de retirer la licence de toute école qui « utilise des manuels scolaires comportant des contenus incendiaires », préférant le programme palestinien qu’ils ont composé, et qui est jugé déformé par les autorités palestiniennes.

Israël accuse ces manuels d’inciter à la haine contre l’État juif. Israël a par ailleurs intenté une action contre l’Autorité palestinienne auprès de l’Union européenne, qui a suspendu les aides financières de plusieurs millions de dollars versées à l’Autorité palestinienne, exigeant que celle-ci supprime le « contenu incendiaire ». L’Autorité palestinienne dément avec force les allégations israéliennes.

Pour de nombreux parents, Israël cherche à effacer l’identité palestinienne et à arracher les Palestiniens à leur histoire et à leur idéologie. Le ministère palestinien des Affaires de Jérusalem a exigé que les élèves, les parents et les établissements scolaires de Jérusalem adhèrent au programme palestinien original, les appelant à rejeter le programme israélien ainsi que sa version déformée.


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