Intempéries meurtrières au Brésil

La pire catastrophe que le pays ait connue ces dernières décennies

15 janvier 2011, par Céline Tabou

Au moment où l’Australie vit ses pires inondations, le Brésil subit des torrents de boue, glissements de terrain et inondations qui ont dévasté des milliers d’habitations dans le Sud-Est du pays, situé à 100 kilomètres de Rio. Les pluies diluviennes ont entraîné la mort de plus de 388 morts, et plus de 13.500 personnes se retrouvent sans-abri.

Au pouvoir depuis le 1er janvier, la nouvelle présidente du Brésil, Dilma Rousseff, a signé un décret débloquant 780 millions de real, soit plus de 340 millions d’euros, afin de financer des opérations de reconstruction dans les régions touchées.

Des fortes pluies à venir

L’année 2010 a été « catastrophique » pour le Brésil. En janvier, des glissements de terrain ont fait une soixantaine de morts dans la station balnéaire d’Angra dos Reis. En avril, même phénomène a coûté la vie à 180 personnes dans les favelas de Rio. En juin, les pluies torrentielles ont fait une quarantaine de morts et des centaines de disparus.

En ce début d’année, les inondations dans le Nord-Est du Brésil ont fait une cinquantaine de morts et plus d’un millier de disparus, selon les chiffres provisoires communiqués par les autorités. Les services météorologiques ont annoncé que de fortes pluies allaient tomber dans les jours à venir. La Défense civile a demandé à la population d’évacuer les zones à risques.

La zone la plus touchée est celle de Nova Friburgo, à 140 km au Nord de Rio, avec 201 morts. Teresopolis, une ville de villégiature à 100 km de Rio, dénombre 175 décès, et la ville voisine de Petropolis, 39, a indiqué l’Agence France Presse.

L’aménagement responsable de cette catastrophe

Les catastrophes en chaîne sont dues, selon les experts, à l’urbanisation sauvage et aux changements climatiques. Des résidences secondaires, auberges et hôtels des quartiers riches ont autant souffert que les habitations précaires des quartiers pauvres, qui occupent illégalement des zones à risques. « Cela a été une catastrophe naturelle, aggravée par l’urbanisation sauvage qui fragilise la nature. Cela a favorisé les glissements de terrain et les morts », a expliqué à l’AFP le responsable du Laboratoire d’hydrologie de l’Université fédérale de Rio, Paulo Canedo.

Il s’agit de la pire catastrophe que le pays ait connue ces dernières décennies. Elle dépasse celle de Caraguatatuba, en 1967, quand près de 300 personnes avaient péri à la suite de pluies diluviennes.

Après avoir survolé la région et s’être rendue dans la ville de Nova Friburgo, localité rurale la plus touchée, la Présidente Dilma Rousseff a jugé que la nature n’était pas seule en cause dans cette catastrophe. « Se loger dans des zones à risques est la règle plutôt que l’exception au Brésil. Quand il n’y a pas de politique du logement, où vont vivre les gens qui ne gagnent pas plus que deux fois le salaire minimum ? », a déclaré cette dernière, de retour à Rio.

Céline Tabou


Signaler un contenu

Un message, un commentaire ?


Témoignages - 80e année


+ Lus