Déjà plus de 10.000 morts et un million de réfugiés en treize mois au Darfour

’La plus grande catastrophe humanitaire actuelle’

22 mars 2004

Le Darfour est une région de l’Ouest du Soudan. Depuis février 2003 s’y déroule une guerre. Un conflit qui provoque une désastre, une situation rappelée par le coordinateur des activités humanitaires des Nations Unies au Soudan.

Il estime que le Darfour "est aujourd’hui la plus grande catastrophe mondiale au plan humanitaire et pour les droits de l’Homme". Depuis un peu plus d’un an, des rebelles combattent les forces gouvernementales. Ce conflit a fait plus de 10.000 morts et plus d’un million de sinistrés, a affirmé le coordinateur de l’ONU. Ce dernier compare le désastre au génocide du Rwanda. "La seule différence entre le Rwanda et le Darfour tient aux chiffres", a-t-il souligné.

Depuis le mois de février 2003, on constate que les exactions se multiplient. Villages et cultures incendiés, bétail volé, populations déplacées. Des colonnes infernales de cavaliers à cheval où à chameau, armés de kalachnikov, sèment la terreur. Partout où elles passent, les hommes sont exécutés, les femmes violées, les enfants enlevés, les points d’eau détruits et les récoltes razziées. Si le gouvernement contrôle les villes de El-Geneina, Nyala et El-Fasher et les grands axes, la rébellion est bien implantée dans les campagnes et particulièrement dans le Jebel Marra, principal refuge des rebelles. Khartoum utilise les grands moyens : hélicoptères de combat, chasseurs Mig et gros porteurs Antonov, jouant le rôle de bombardiers : un terrible champ de bataille.

À en croire les rebelles, cette guerre prend sa source dans le fait que Khartoum maintient leur région dans un dénuement chronique. Les belligérants sont, d’une part, les milices et les troupes gouvernementales et d’autre part les Fours et les Zaghawas ou les pasteurs nomades venus du Nord et les agriculteurs sédentaires. L’un des mouvements rebelles, le Mouvement pour la justice et l’égalité (MJE) est réputé proche de Hassan al-Tourabi, ex-éminence grise du régime islamiste de Khartoum tombé en disgrâce.

Le conflit du Darfour va au-delà des frontières soudanaises parce que les rebelles appartiennent au même groupe ethnique (Zaghawa) que le président Deby du Tchad. Raison pour laquelle l’on soupçonne les forces régulières tchadiennes de soutenir la guérilla dans le Darfour. Les déplacés de guerre dénoncent les exactions perpétrées par les milices de Khartoum.
Selon différentes sources humanitaires, les combats qui opposent depuis février 2003 les forces gouvernementales aux rebelles dans cette région auraient fait plus de 10.000 morts, et un million de réfugiés au Soudan et au Tchad.


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