Le Budget 2013 des États-Unis n’est toujours pas voté

La première puissance économique mondiale à deux jours de la catastrophe

29 décembre 2012, par Céline Tabou

Le président américain Barack Obama a rencontré les chefs de file du Congrès vendredi 28 décembre pour tenter d’éviter in extremis une cure d’austérité radicale aux États-Unis le 1er janvier. En dépit de cette initiative, la situation s’enlise et le pessimisme s’installe vis-à-vis de la perspective d’un accord entre démocrates et républicains.

D’après la dernière dépêche de l’“Agence France Presse” (AFP), Barack Obama et ses alliés démocrates, le chef de la majorité au Sénat, Harry Reid, et la dirigeante de la minorité à la Chambre des représentants, Nancy Pelosi, ont rencontré le président de la Chambre, John Boehner, et le chef de la minorité au Sénat, Mitch McConnell.

« Nous allons dans le mur »

John Boehner avait affirmé mercredi 26 décembre que le Sénat, dont la majorité est démocrate, devait faire avancer le dossier, en se prononçant sur des textes budgétaires déjà adoptés par la Chambre. Mais le chef de la majorité au Sénat, Harry Reid, n’a pas souhaité faire de concession sur les deux principaux points mis en avant par Barack Obama : hausse d’impôt pour les revenus de plus de 250.000 dollars et versement des aides sociales. Deux points sur lesquels les républicains ne dérogent pas. Ces derniers veulent faire des économies sur les coupes budgétaires des programmes sociaux et augmenter l’impôt des revenus de plus de 1 million de dollars.

Harry Reid a dénoncé l’attitude de John Boehner et exprimé son pessimisme à la presse sur la perspective d’un accord. « Nous allons dans le mur (...) et la Chambre n’est pas là », a-t-il déclaré lors d’un point presse. Face à la situation, le bureau du chef des démocrates de la Chambre, Eric Cantor, a annoncé la tenue d’une réunion dimanche 30 afin de continuer les débats. Réélu en novembre, Barack Obama est resté ferme sur ses positions : « Vous voulez me faire appliquer le programme fiscal de Mitt Romney alors que les électeurs américains n’ont pas voté pour lui », a-t-il déclaré mercredi.

Pour le président, les propositions du camp adverse « ne demandent pas suffisamment d’efforts aux contribuables les plus aisés et tentent de réduire les déficits en s’attaquant surtout aux dépenses », notamment sociales, a relevé l’“AFP”. L’objectif pour le gouvernement est de rééquilibrer les comptes publics, dont le déficit a dépassé les 1.000 milliards de dollars, soit jusqu’à 10% du budget.

Des conséquences économiques

Barack Obama veut que le rééquilibrage s’effectue en augmentant le taux d’imposition des foyers aux revenus supérieurs à 250.000 dollars. Si aucun accord n’est décidé, le pays pourrait sombrer dans la récession et les impôts de tous les Américains augmenteront à partir du 1er janvier de 2.200 dollars en moyenne par foyer fiscal, selon la Maison-Blanche. Les licenciements pourraient concerner de nombreux organismes comme la NASA, la FEMA, qui gère les catastrophes naturelles et aide les victimes, ou encore la NOAA, qui s’occupe des prévisions météorologiques et climatiques.

Sur le plan international, en cas de défaut de paiement, les États-Unis ne pourraient honorer leurs dettes auprès des créanciers : banques et États, tels que la Chine, le Japon et l’Union européenne.

L’humeur est décidément à l’optimisme en cette fin d’année sur les marchés financiers. Contrairement à l’an dernier, les investisseurs gardent le moral. Les places européennes ont toutes clôturé en hausse, et à Tokyo, le Nikkei a encore pris 0,91%. La récession de la première puissance économique mondiale pourrait avoir des répercussions sur les économies européennes, notamment l’Allemagne, premier partenaire économique. Malgré le pessimisme, la chancelière allemande, Angela Merkel, a réitéré sa confiance envers les dirigeants américains.

Céline Tabou


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