XIVème Sommet du Mouvement des Non Alignés

La réunion des chefs d’Etats planche sur le nucléaire civil

16 septembre 2006

Après plusieurs mois de préparation et quatre jours de réunions entre experts et diplomates, le 14ème Sommet du Mouvement des Non Alignés, a ouvert hier la réunion des chefs d’Etats et de gouvernements, qui va se tenir sur deux jours au Palais des Conventions de la Havane, en présence de plus de 55 dignitaires et des délégations de plus de 110 pays membres.

Assez loin des stéréotypes sur "l’axe du Mal" ou le soutien supposé de tel ou tel pays en développement à des "réseaux terroristes", les réunions qui jalonnent la tenue du 14e Sommet du Mouvement des Non Alignés, à Cuba, reflètent l’état des problématiques posées par les pays en développement. Parmi ces thématiques, la question du "nucléaire à usage pacifique" a occupé une bonne partie des débats.
Très attendu à la Havane, où il devait prendre le relais de la direction du groupe des 15 (voir encadré), le président Mahmoud Ahmadinejad a exposé la position de l’Iran, dans la continuité de ce que le chef de la diplomatie cubaine, Perez Roque, avait exprimé à l’ouverture des travaux en rappelant la politique du Mouvement en faveur d’un usage pacifique du nucléaire, "y compris l’enrichissement de l’uranium pour la production d’électricité".
" Nous sommes pour le désarmement nucléaire et pour les vérifications internationales sur place ", a dit le Ministre cubain des Affaires étrangères, en ajoutant que Cuba, de même que le Mouvement, s’opposent à l’existence et au développement des armes nucléaires et proposent de supprimer les arsenaux nucléaires.
"L’hypocrisie et la politique de deux poids deux mesures règnent aujourd’hui. Tandis que les États-Unis s’opposent au développement du nucléaire par l’Iran, ils mettent au point leurs arsenaux atomiques, menacent avec le feu nucléaire des pays qui ne possèdent pas ce genre d’armement et même avec son emploi tactique pour combattre le terrorisme, disent-ils", a signalé Perez Roque. " Plus d’un milliard de dollars est destiné annuellement aux dépenses militaires, tandis que 150 millions seraient suffisants pour atteindre les Objectifs du millénaire" a-t-il ajouté en réitérant la thèse du président Fidel Castro énoncée dès 1979 :dire adieu aux armes et utiliser ces ressources pour le développement.

Une autre question récurrente dans ces réunions au sommet est celle de l’information. La proposition, par l’UNESCO, d’un Nouvel ordre mondial de la Communication et de l’Information (NOMIC) avait été bien accueillie dès ses débuts, en 1984, par le Mouvement des Non Alignés. Ce 14ème Sommet a été l’occasion de rappeler certaines vérités, vingt-six ans après le rapport MacBride, qui avait révélé "l’asymétrie dans le domaine de l’information en faveur du Nord industrialisé". Dans le monde actuel, cette hégémonie est encore plus affirmée. C’est notamment ce qu’a exprimé au Sommet l’ancien ministre de la Communication du Venezuela, Andrès Izarra, président de la télévision régionale Tele Sur, qui participe en tant qu’expert au Sommet des Pays Non Alignés. Tele Sur est une chaîne-satellite à laquelle participent l’Uruguay, l’Argentine, Cuba et le Venezuela. Elle est visible en Amérique du Sud, du Centre et du Nord, aux Caraïbes, en Europe de l’Ouest et au nord-ouest de l’Afrique, et disponible sur Internet pour le reste du monde.
En 1984 les États-Unis ont quitté l’UNESCO et ont cessé de payer leur contribution à cette organisation parce que le projet NOMIC prônait un affaiblissement de la dépendance mondiale aux quatre grandes agences d’information internationales : l’AP, l’UPI, l’AFP et REUTERS.
"A l’heure actuelle il y a une plus grande concentration des médias qui, avec l’appareil militaire de l’impérialisme, font partie des instruments de déstabilisation et d’invasion, et deviennent un pouvoir supranational" a constaté l’expert vénézuélien, qui a également jugé "nécessaire de reprendre le débat" (sur le NOMIC, NdR).

Source : Agence cubaine de Nouvelles


Deux Forums parallèles

En marge du Sommet des chefs d’Etats du Mouvement des Non Alignés, s’est tenu le 14 septembre deux importantes réunions parallèles : le Forum des pays sans littoral et le 13e Sommet du G-15.
Invité à la cérémonie d’ouverture du Sommet du G-15, le premier Vice- Président cubain, Raul Castro Ruz a apporté au nom du gouvernement de Cuba le soutien de son pays aux travaux de ce groupe constitué pour servir de catalyseur aux relations Sud-Sud et travailler à l’amélioration des relations avec les pays développés. Le G-15, qui regroupe en fait 19 pays en développement d’Asie, d’Afrique et d’Amérique latine - Algérie, Argentine, Brésil, Chili, Colombie, Egypte, Inde, Indonésie, Iran, Jamaïque, Kenya, Nigeria, Malaysia, Mexico, Pérou, Sénégal, Sri Lanka, Venezuela et Zimbabwe - s’est constitué en 1989 au sein du Mouvement des Non Alignés pour renforcer en son sein la cohésion des pays en développement et appuyer leurs efforts de développement et de dialogue avec le Nord. La présidence, assurée jusqu’à vendredi par l’Algérie, est passée à l’Iran.
"Nous, pays du "Sud", n’avons pas d’alternative à l’union si nous voulons entreprendre des actions concertées pour vaincre nos obstacles communs" a dit Raul Castro à l’assemblée du G-15.
Le Forum des pays sans littoral a réuni des représentants de l’Afghanistan, la Mauritanie, la Bolivie, le Botswana, le Burundi, le Tchad, l’Ethiopie, le Lesotho, le Malawi, la Mongolie, le Népal, le Niger, l’Uganda, l’Ouzbékistan, la Zambie et le Zimbabwe. Les sujets abordés traitent notamment de la participation de ces États aux échanges commerciaux et de la coopération dans le domaine du transport.

Source : Agence cubaine de Nouvelles


Exploitation pétrolière

L’Inde et Cuba signent un contrat d’association économique

Des représentants de Cuba et de l’Inde ont signé un contrat d’association économique internationale pour l’exploitation pétrolière dans la Zone économique exclusive correspondant à Cuba dans le golfe du Mexique.

Le contrat signé par Fidel Rivero Prieto, directeur de Cuba Petróleo (CUPET), et Ranbir Singh Butola, président de la société ONGC Videsh Limited, donne le coup d’envoi des recherches pour la production conjointe d’hydrocarbure dans les blocs N-34 et N-35 de la zone préférentielle nationale, d’une superficie de 4.300 km carrés.
Rivero Prieto a confirmé le potentiel de production dans la zone et s’est engagé à apporter le soutien matériel et logistique de son entreprise aux recherches conjointes.
Singh Butola, pour sa part, a fait l’éloge des termes du document, signé sous la protection de la Loi d’investissement étranger.
Depuis 1999, Cuba a autorisé l’investissement étranger dans la zone du golfe du Mexique qui lui correspond et a favorisé, par des conditions commerciales favorables, les investissements dans les gisements les plus vastes et les plus développés géologiquement.
Des accords de production ont été déjà signés avec CUPET, Repsol, Sherritt Int. Oil and Gas, Norsk Hydro, ONGC et PETRONAS pour l’exploitation de 16 des 59 blocs correspondant à Cuba.

Source : Agence cubaine de Nouvelles


Nouveau record pour le déficit commercial américain

"Le déficit de la balance commerciale américaine s’est encore creusé en juillet", rapporte l’Expansion du 12 septembre 2006. "Il a atteint 68 milliards de dollars contre 64,8 milliards en juin, selon les données publiées mardi par le département du Commerce. Il s’agit d’un record sur un seul mois. Sur les sept premiers mois de l’année, le déficit commercial atteint 453 milliards de dollars, contre 398,2 milliards de dollars sur la même période en 2005. Les Etats-Unis sont donc en passe d’enfoncer le record de leur déficit commercial, enregistré l’année dernière à 717 milliards de dollars". Et voilà comment un pays réputé "riche" vit à crédit sur le dos de la planète. Un tel système mérite de s’effondrer pour ce qu’il est : un château de cartes biseautées.


11 septembre 2001

Hugo Chavez met en doute la thèse de l’administration Bush

Commentant la diffusion d’un documentaire de Carlos Sicilia par la télévision vénézuélienne, le président Hugo Chavez a fait le 13 septembre dernier des déclarations mettant en doute la véracité de la thèse avancée par l’administration Bush.
"Selon une version de plus en plus soutenue, ces terribles attentats terroristes auraient été planifiés et mis à exécution par le pouvoir impérialiste états-unien contre son propre peuple" (...)
"Les tours se sont écroulées en moins de neuf secondes. On ne peut donc exclure l’hypothèse d’un dynamitage" (...)
"Un avion serait tombé sur le Pentagone. Mais aucun fragment n’y a été retrouvé. Il n’y avait même pas de moteurs, bien qu’ils soient en titane, et restent pratiquement toujours intacts lors des catastrophes aériennes" (...)
"Quel était le but poursuivi ? Il fallait justifier l’agression contre l’Afghanistan, l’Irak et la menace contre nous tous, y compris le Venezuela, qui a surgi aussitôt après les événements du 11 septembre", a-t-il dit notamment.


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