Lancement des Programmes opérationnels européens 2007-2013

« La Réunion doit développer sa propre stratégie »

27 novembre 2007, par Edith Poulbassia

Un réel engagement envers La Réunion. C’est le message que les représentants de la Commission européenne en visite dans l’île ont voulu faire passer, alors qu’ils annonçaient hier le lancement des programmes opérationnels européens pour les sept prochaines années. 1,9 milliard d’euros de crédits européens, un financement en légère augmentation par rapport au dernier programme européen 2000-2006 qui avait atteint 1,6 milliard d’euros.

Des membres des ministères de l’Outre-mer, de l’économie, de l’agriculture ainsi que de la Commission européenne sont à La Réunion pour une visite des projets cofinancés par l’Europe dans le cadre du DOCUP 2000-2006. Cette visite marque aussi le lancement officiel des financements des projets pour la période 2007-2013. Ce sont les programmes opérationnels européens. Seule différence avec le DOCUP, la programmation 2007-2013 comporte 5 programmes opérationnels et non un document unique. « Ce qui n’implique pas de changement dans la structure partenariale avec l’Europe, a précisé Peter Stub Jorgensen, directeur général de l’Emploi, des Affaires sociales et de l’Egalité des chances à la Commission Européenne. Les opérations des fonds structurels, régional et social, s’inscrivent dans un cadre plus large, dans une stratégie globale pour mieux évaluer les actions européennes, savoir ce qu’elles apportent ». L’Europe réaffirme ainsi son engagement envers la région ultrapériphérique qu’est La Réunion, comme elle le fait depuis 20 ans, et poursuit ses efforts en faveur de l’innovation, la croissance, la compétitivité, l’emploi, l’environnement, le développement durable, la pêche, la coopération, grâce à un financement à hauteur de 1,9 millard d’euros.
« Le 16 novembre, la Commission européenne a adopté le POE et a soutenu à 100% ses orientations », a souligné Peter Stub Jorgensen. Ainsi, le Fond social européen investit 500 millions d’euros (plus 225 millions d’euros de part nationale) pour 7 ans, afin de s’attaquer aux problèmes structurels de La Réunion : la formation professionnelle innovante et la mobilité (35% du budget), ainsi que la cohésion sociale (65%). « L’analyse du programme est très positive, les axes prioritaires sont bien identifiés », a ajouté Peter Stub Jorgensen. Toutefois, il a mis en garde La Réunion. « L’île de La Réunion ne doit pas adopter les stratégies d’autres pays qui ont eu les mêmes problèmes de chômage, de bas niveau de formation, comme l’Irlande, ou la Slovaquie... La Réunion a une spécificité et doit développer sa propre stratégie ».
Hélène Laurière, rapporteur géographique, unité France, à la Direction générale de la politique régionale, a présenté le FEDER (fonds européen de développement régional). Un financement d’1,14 milliard d’euros pour la recherche, le développement, l’environnement, l’eau, les déchets, la biodiversité, les transports, l’éducation et la formation professionnelle, le développement sanitaire et social. Avec une nouveauté, une allocation spécifique pour compenser les handicaps (éloignement, etc), soit 206 millions d’euros.
Michèle Dewit (rapporteur géographique, unité France, de la direction générale Agriculture et développement durable) a informé que le Comité de développement rural (rassemblant les États membres) a approuvé à l’unanimité le 20 novembre le programme de développement rural de la Réunion. Ce sont 319 millions d’euros de crédits européens pour améliorer la compétitivité économique de l’agriculture, de la sylviculture er du secteur agro-alimentaire ; améliorer l’environnement et la gestion des terres ; promouvoir la diversification et une meilleure qualité de vie.
Dans le cadre de ces nouveaux programmes européens, la Région, le Département et l’État réaffirment le très fort partenariat entrepris depuis 20 ans pour aider à la Réunion a rattraper le retard structurel. « Un partenariat qui n’a pas d’équivalent », rappelait encore Wilfrid Bertile, Vice-président de la Région et Cyrille Melchior, Vice-président du Département, « malgré les divergences politiques ».
Comme la Guyane, La Réunion obtient une légère augmentation des crédits européens par rapport au DOCUP 2000-2006. Lequel s’était élevé à 1,6 milliard d’euros. La Guadeloupe et la Martinique en revanche sont confrontées à une baisse des fonds européens. La part de la Réunion correspond à 50% des crédits européens aux quatre DOM. 

Edith Poulbassia


Au programme ce jour

Le Comité national de suivi visite aujourd’hui 5 projets cofinancés par l’Union Européenne. La matinée commence avec une visite des chauffe-eau solaires de la SIDR du groupe d’habitations Melchior à la Possession. Direction ensuite le Port, pour la découverte du Cap Tristan, un navire de pêche professionnelle à la palangre, l’occasion d’échanger sur les enjeux en matière de formation avec l’École d’apprentissage marine et la coopération régionale. Pour la formation aux nouvelles technologies, le Comité se rendra à l’ILOI en fin de matinée. Pour le tourisme, la visite se poursuit à la ferme-auberge les Géraniums de madame Natacha Lauret à Bois de Nèfle Saint-Paul. Enfin, la journée s’achève sur une exploitation agricole engagée dans une démarche d’agriculture raisonnée avec l’association FARRE 974, les “jardins du Grand Coin” de M. André Delahogue.


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