Inondations au Pakistan

La Réunion n’est pas à l’abri de ce risque

4 août 2010, par Céline Tabou

De l’avis de tous, les phénomènes naturels iront en intensification, et les inondations, les incendies dus à la hausse des températures seront de plus en plus nombreux dans les années à venir.

Ces zones, déjà sujettes aux inondations lors de la saison des moussons, ont été surprises par la puissance des eaux. Mais ce qui est aussi l’une des principales causes du réchauffement climatique est la hausse des températures qui a conduit à d’importants incendies en Russie, ce que le pays n’avait jamais vu auparavant.
Il fut un temps où Paul Vergès, président de l’ONERC (Observatoire National sur les Effets du Réchauffement Climatique), avertissait des risques des changements climatiques sur le monde, et à La Réunion, tous le raillaient. Chaque jour, des évènements viennent illustrer la justesse de la préoccupation de ces responsables politiques réunionnais qui ont multiplié les avertissements.

Inondations sans précédent au Pakistan

Les autorités pakistanaises ont dénombré plus de 1.300 morts, et 3,2 millions de personnes affectées par les pires inondations depuis 80 ans, selon le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF). De plus, le pays est touché par des maladies gastriques et le choléra. Syed Zahir Ali Shah, ministre de la Santé de la province de Khyber Pakhtunkhwa, a indiqué qu’environ 100.000 personnes, des enfants pour la plupart, ont été contaminées.
Les inondations sont courantes à cette période de l’année, saison des moussons, mais la puissance des eaux a surpris tout le monde. En Chine, les pluies diluviennes ont causé la mort et blessé 100 personnes. Il s’agit des plus importantes précipitations dans le Nord-Ouest du pays, qui ont affecté 10 millions de Chinois évacués depuis le début de l’année et des dégâts matériels qui s’élèveraient à 194 milliards de yuans, soit 22 milliards d’euros, selon les statistiques les plus récentes, cités par l’AFP.
L’Afghanistan et l’Inde n’ont pas été épargnés par ces phénomènes climatiques. Dans le premier, les inondations et les glissements de terrain dans l’Est du pays ont fait au moins 65 morts. Dans le second, l’Inde, au début du mois de juillet, le pays a connu de fortes précipitations, inondant 200 villages, et évacué plusieurs milliers de personnes. Aucun décès n’a été déploré. Sans une politique de prévention, ce qui est arrivé au Pakistan, en Chine, en Afghanistan pourrait se produire à La Réunion.

Une hausse des températures lourde de conséquences

La Russie vit la pire canicule de son histoire, avec des températures allant de 30 à 40°C. Favorisés par cette hausse des températures, de nombreux incendies de forêts se sont déclenchés sur le territoire. Le dernier bilan indique la mort de 40 personnes, et près de 7.000 foyers d’incendie recensés. Cependant, certains foyers sont « hors de contrôle », d’après le ministre des Situations d’urgence, Sergueï Shoigu.

Le feu fait le plus de dégâts dans les régions du centre et du bassin de la Volga, à l’Est et au Sud-Est de Moscou. Selon la TSR, les services ont annoncé le maintien de la sécheresse et de la canicule, avec des températures pouvant atteindre les 40 degrés dans certaines régions.

Le gouvernement a depuis lancé l’état d’urgence dans sept régions. Ce décret permet de limiter l’accès aux zones où l’activité humaine pourrait provoquer de nouveaux départs de feu. Il s’agit également d’envisager le recours aux forces armées pour lutter contre les incendies.

Tous victimes de la nature

Dans les deux cas (inondations et incendies), le constat est le même, tous ont été surpris par l’ampleur des phénomènes. Ce sont surtout les dégâts économiques et humains qui ont surpris. Plus d’une centaine de personnes sont décédées dans les inondations et incendies, il s’agit des catastrophes les plus importantes d’Asie.

Personne ne peut imaginer qu’à La Réunion, de tels catastrophes puissent arriver. C’est la raison pour laquelle le travail d’étude et de recherche doit continuer pour préserver l’île de ces catastrophes naturelles, et de l’ampleur économique et humaine qu’elles pourraient avoir. Mais c’est surtout les objectifs de protection de l’environnement que les politiciens doivent prendre en main.

Bien que La Réunion ne connaisse pas encore de tels évènements, la houle qui s’est abattue sur les côtes réunionnaises récemment montre que la prévention et la mise en place d’une politique environnementale doivent être lancées dès à présent, pour le bien de tous.

Céline Tabou


La Réunion peut être touchée par de tels évènements

Les habitants de l’île sont habitués à des phénomènes violents, cyclones, inondations, incendies, dus à notre zone géographique. Mais les informations qui nous parviennent du monde entier nous montrent que d’autres phénomènes, improbables pour certains pays, peuvent arriver à La Réunion.

Tout le monde se rappelle du séisme à Haïti en janvier, qui a fait entre 250.000 et 300.000 victimes. Ce séisme a eu pour conséquence des milliers de logements détruits, un réseau routier hors d’usage, des milliers de familles dans les décombres et un chaos institutionnel jamais vu. Cette catastrophe a été précédée d’importantes inondations qui ont fragilisé le pays. D’autres pays ont vécu de tels phénomènes. Avec le séisme du Sichuan en 2008, le bilan dénombre plus de 70.000 tués, 18.000 disparus, 350.000 blessés et d’innombrables constructions détruites.

Ces phénomènes peuvent arriver à La Réunion, si une politique d’aménagement du territoire n’est pas mise en avant pour prévenir les risques des changements climatiques, et leurs conséquences. A l’heure où La Réunion est inscrite comme Patrimoine mondial de l’humanité, que certains se rappellent de leur position lorsque la Région se battait pour la candidature du Parc National.

CT


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