Manifestations à Kiev

La situation s’aggrave en Ukraine

24 janvier 2014, par C.T.

La crise politique en Ukraine a dégénéré en un déchainement de violences, alors que mercredi 22 janvier était le jour de l’unité nationale en Ukraine, censée célébrer l’unification de l’Est et de l’Ouest du pays.

Affrontement entre des manifestants et la police à Kiev.

Le jour même de cette célébration, le président ukrainien Viktor Ianoukovitch a rencontré trois dirigeants de l’opposition pour tenter de sortir de la crise. Après trois heures de réunion, aucun accord n’a été trouvé et les trois opposants, dont l’ex-boxeur Vitali Klitschko, sont revenus sur la place, et ont menacé de passer « à l’offensive ».

La mobilisation se maintient

Les trois leaders avaient indiqué que si « Ianoukovitch ne fait pas de concessions, demain [jeudi] ». « On résistera, et si nécessaire, on attaquera », a-t-il lancé devant la foule, avant d’ajouter que « la police se prépare à nous chasser ». Auparavant, le gouvernement ukrainien a proposé de discuter au Parlement des exigences des manifestants.

Le centre médical de l’opposition a fait état, selon l’AFP, de cinq personnes tuées et 300 blessés depuis mercredi à minuit. L’émeute urbaine de mercredi soir fait suite aux doutes sur les circonstances de la mort de deux manifestants. L’un d’entre eux, Sergueï Nigoyan, 20 ans, était un des piliers de la contestation. Les deux jeunes hommes ont étés tués par un tireur embusqué dans l’un des immeubles qui longent cette avenue, selon les médias.

Le gouvernement, qui a promis de mettre fin au mouvement de protestation, a autorisé la police à utiliser tout un arsenal de grenades pour disperser les manifestants. La police a également le droit d’utiliser des canons à eau, alors qu’en période hivernale cette pratique est interdite quand les températures sont négatives, elle peut descendre à - 10C°.

Sur la place de l’Indépendance, la tension est pesante entre manifestants et policiers. Depuis plusieurs jours, le bruit court que des snipers sont positionnés dans le centre-ville. Selon le quotidien Ukrainska Pravda, cité par Le Monde, « quatre des cinq personnes tuées avaient des blessures par balles ».

Enlisement de la situation

Manifestant depuis plus de deux mois, des milliers d’opposants au régime dénoncent l’absence de réponse des autorités et l’attentisme des partis d’opposition. Face à ce blocage politique, un nombre grandissant d’Ukrainiens estime que c’est par des actions plus violentes que le régime pliera. De son côté, le président Viktor Ianoukovitch a reçu le président du Parlement Volodymyr Rybak pour lui demander de convoquer les députés en vue d’une « résolution rapide » de la crise, via une séance extraordinaire prévue au début de la semaine prochaine, selon un communiqué de la présidence.

L’Union européenne s’est dite « choquée » mercredi par l’escalade de la violence en Ukraine. Le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso a averti Kiev de « possibles actions » et des « conséquences pour les relations » avec ce pays. Les Etats-Unis, eux, ont des premières sanctions en révoquant les visas de responsables ukrainiens impliqués dans les violences. Allié de Kiev, Moscou a dénoncé « l’ingérence étrangère » dans les affaires intérieures de l’Ukraine, tout en estimant que l’opposition « extrémiste » en violait « outrageusement la Constitution ». Ces mobilisations font suite au refus du président ukrainien de s’allier à l’Union européenne, contre l’avis des ukrainiens eux-mêmes, préférant s’associer à son voisin russe.

 SaiLin 

Ukraine

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