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par le Dr Raymond Vergès

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Le braille : outil toujours essentiel à l’inclusion sociale

Journée mondiale du braille et l’ONU

jeudi 5 janvier 2023


A l’occasion de la Journée mondiale du braille qui s’est tenue le 4 janvier, l’ONU rappelle que le confinement dû à la pandémie de Covid-19 a particulièrement nui aux aveugles et mal-voyants, qui ont plus que jamais besoin des moyens de communication adaptés à leur handicap. Sans le braille, 40 millions de personnes seraient privées d’éducation, de lecture et de communication écrite, indique l’ONU.


Ce 4 janvier, la Journée mondiale du braille célébrait une nouvelle fois ce système de lecture et d’écriture tactile conçu en 1825 par un jeune Français alors âgé de 16 ans. Louis Braille, élève de l’Institut royal des aveugles, privé de la vue à la suite d’un accident à l’âge de trois ans, avait travaillé quatre années durant entre ses classes à perfectionner son invention : un alphabet à « relief linéaire », aux 64 lettres formées par des configurations de six points saillants reconnaissables au toucher, qui constituait une amélioration spectaculaire des procédés inventés depuis le 14e siècle par une lignée de savants arabes, italiens et français, émus par l’exclusion sociale infligée aux aveugles.

En novembre 2018, une résolution l’Assemblée générale des Nations Unies votée peu avant le bicentenaire de la naissance de Louis Braille, le 4 janvier 2019, a érigé chacun de ses anniversaires en journée mondiale. L’occasion, cette année, d’attirer l’attention sur les conditions de vie des 40 millions de personnes dépourvues entièrement de vision, mais aussi des quelque 1,3 milliard d’autres dans le monde souffrant selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), de déficience visuelle, souvent voués à des taux de pauvreté supérieurs à la moyenne, en butte aux inégalités et aux obstacles dans leur éducation et leurs recherches d’emploi.

Lutter contre l’isolement des mal-voyants durant la pandémie

Le sort des aveugles et mal-voyants s’apparente à celui du milliard de personnes handicapées sur la planète, sujets à une marginalisation qui peut les exclure des soins de santé, de l’enseignement public et les rendre plus vulnérables aux violences, aux abus et aux discriminations pendant les périodes de crise.

Le confinement durant la pandémie de Covid-19 a ainsi aggravé particulièrement les conditions de vies des déficients visuels, en particulier pour ceux qui dépendent d’outils tactiles comme le braille pour communiquer leurs besoins ou accéder à des informations. Cet isolement a rappelé l’urgence de produire des informations essentielles dans des formats accessibles aux mal voyants. Sans cet effort particulier pour leur fournir des directives et des conseils de prévention, aux prix d’une intensification de l’inclusion numérique pour les exclus, de la diffusion de documentation audible ou en braille, ces derniers pourraient être exposés à de plus grands risques de contamination.

Bonnes pratiques de l’ONU

L’ONU, suivant la Note de synthèse du Secrétaire général des Nations Unies, consacrée en mai 2020 à l’inclusion du handicap dans la riposte à la Covid-19, a ainsi multiplié les bonnes pratiques afin de promouvoir une information préventive adaptée aux mal-voyants.

Au Malawi, par exemple, le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) a développé plus de 4.000 outils de sensibilisation à la Covid-19 en braille.

En Éthiopie, le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH) a diffusé des messages d’information pour les médias et les professionnels de l’éducation, y compris des versions en braille.

Le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) a également développé des outils et des directives en plusieurs langues, en braille et dans des formats « facile à lire » couvrant des thèmes comme l’accès à l’eau et aux installations sanitaires, à l’éducation, aux soins de santé, à la protection des enfants et au soutien psycho-social.

Ces mesures du système de l’ONU sont conformes à la Convention relative aux droits des personnes handicapées, adoptée en 2006, qui érige le braille en un élément essentiel pour l’éducation, la liberté d’expression et d’opinion, l’accès à l’information et l’inclusion sociale, comme au Programme de développement durable à l’horizon 2030, adopté en 2015, qui s’engage en outre à « ce que personne ne soit laissé de côté et à garantir à tous les êtres humains une vie prospère et épanouissante ».


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