Des centaines de milliers de fonctionnaires au chômage technique dès demain ?

Le Budget 2014 américain dans l’incertitude

1er octobre 2013, par Céline Tabou

Les parlementaires américains avaient jusqu’à minuit hier, heure de Washington, pour trouver un accord concernant le budget provisoire du pays, afin d’empêcher une paralysie partielle de l’État fédéral dès aujourd’hui.

Face aux doutes d’un possible accord entre les deux partis — républicain et démocrate —, les investisseurs restent vigilants, certains « s’attendent au pire et l’aversion au risque augmente », a indiqué une note du Crédit Agricole, détenue par l’“Agence France Presse”. Après avoir quitté les marchés asiatiques, il y a un mois, suite à l’annonce de la FED (Réserve fédérale américaine) de ne plus injecter d’argent pour soutenir l’économie, le vote du budget est crucial pour certains.

Impasse au Sénat

Si de nouveaux crédits ne sont pas alloués, les agences fédérales pourraient mettre en congés sans solde plus de 800.000 employés jugés non essentiels, réduisant au minimum vital l’effectif des administrations. Un acte pur d’ « automutilation », a dénoncé samedi 28 septembre le Président Barack Obama lors d’une conférence de presse.

De son côté, le sénateur démocrate Richard Durbin, sur la chaîne CBS, a déclaré : « Nous savons ce qui va se passer. (Lundi) le Sénat va revenir en session. Et la position de la Chambre (...) sera encore rejetée, et nous nous retrouverons face à la perspective de l’arrêt des opérations gouvernementales à minuit lundi, mardi matin ».

Après avoir adopté un projet de budget de deux mois et demi, donnant jusqu’au 15 décembre pour négocier un budget formel pour le reste de 2014, la Chambre a dû faire marche-arrière en raison de la pression des élus du Tea Party. Ce dernier a ajouté deux amendements au texte, qui sont le report d’un an de l’entrée en vigueur d’un volet central de la loi de réforme du système de santé signée par Barack Obama (2015 au lieu de 2014) et la suppression d’une taxe sur les appareils médicaux créée par cette loi. « Une provocation, selon les sénateurs démocrates, qui refusent de toucher à l’une des réformes majeures du premier mandat de Barack Obama » , a indiqué l’“AFP”.

En cas de blocage

Si rien n’a été décidé hier soir, « le président a dit qu’il fermera l’État fédéral si on ne lui donne pas tout ce qu’il veut sur Obamacare » , a expliqué le sénateur républicain Rand Paul sur CBS.

Le sénateur démocrate Charles Schumer a quant à lui expliqué que « la stratégie de la corde raide du président de la Chambre, M. Boehner, ne vise pas à éviter une fermeture de l’État fédéral, c’est uniquement un subterfuge pour rejeter la faute sur les autres, mais cela ne marchera pas ».

La bataille de l’opinion publique fait rage, mais aucun des deux camps ne tient à céder de marge. D’autant qu’un dirigeant républicain de la Chambre, Kevin McCarthy, a laissé entendre que les républicains préparaient un nouveau plan de secours.

« La politique prend le pas », a confirmé Renaud Murail, gérant chez Barclays Bourse, qui ajoute que « le marché avait besoin de souffler ». Mais pour les économistes du courtier Aurel BGC, « une semaine compliquée pour les investisseurs va débuter. Elle est essentiellement marquée par un risque politique ». D’autres économistes ont estimé qu’une « fermeture partielle des services publics pendant deux semaines réduirait la croissance économique américaine de 0,3 à 0,5 point ».

Céline Tabou

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