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Le candidat de gauche Luiz Inacio Lula da Silva élu président
Le nouveau président invité à la COP27 en Egypte
mercredi 2 novembre 2022
Luiz Inacio Lula da Silva, ancien-président brésilien (2003-2010), favori de l’élection depuis plusieurs mois, est sorti vainqueur d’un scrutin ultra-serré face à son opposant conservateur Jair Bolsonaro.
Le dirigeant Lula da Silva a été élu le 30 octobre pour un troisième mandat à la tête du Brésil. Le président élu a obtenu 50,90% voix contre 49,10% pour Jair Bolsonaro, soit un peu plus de deux millions de voix d’avance sur 156 millions d’électeurs.
Il s’agit de l’élection la plus serrée de l’histoire du Brésil depuis le retour de la démocratie en 1985, après 21 ans de dictature militaire, marquant la forte influence de Bolsonaro au Brésil. De son côté, Lula va retrouver le palais présidentiel du Planalto douze ans après avoir quitté le pouvoir.
Il prendra ses fonctions, le 1er janvier 2021. Agé de 77 ans, il est le plus vieux président de l’histoire du Brésil. L’ancien ouvrier métallo et leader syndical, né dans la misère dans le Nordeste, a marqué un demi-siècle de l’histoire du Brésil. Il a déjà annoncé que cette 6ème candidature sera la dernière. Toutefois, ce dernier a déclaré que « maintenant, je veux voter pour d’autres ».
Après une campagne électorale agressive et violente, où la désinformation et les insultes ont fait oublier les programmes de gouvernement. Toutefois, Lula a prononcé un discours de victoire pacificateur qui s’adressait à tous les Brésiliens. « C’est l’heure de baisser les armes », a-t-il lancé sur une tribune au côté de ses alliés centristes dont son colistier Geraldo Alckmin réunis dans un grand hôtel de São Paulo.
« Le Brésil a besoin de paix et d’unité », a insisté le président élu, pour réconcilier un pays fracturé par quatre années de gouvernance de Jair Bolsonaro. Sa priorité, a-t-il dit, sera « d’en finir avec la faim » qui touche 30 millions de Brésiliens. Il a aussi souligné que le Brésil était « prêt à reprendre son leadership dans la lutte contre la crise climatique (...) Le Brésil et la planète ont besoin d’une Amazonie en vie ».
De son côté, Jair Bolosonaro a a fini par admettre sa défaite, en disant respecter le choix des électeurs. "Il n’y a pas le moindre doute. Qui obtient le plus de votes l’emporte. C’est la démocratie." Cependant, le faible écart de vois, lui offre certaines possibilités. D’ailleurs, "son silence est préoccupant. Le fait qu’il n’ait pas reconnu sa défaite renforce la crainte qu’il n’accepte pas le résultat et tente d’organiser des actions violentes, du genre de l’invasion du Capitole par les partisans de Donald Trump", le 6 janvier 2021, a expliqué à l’agence de presse, Belga, le politologue Mauricio Santoro, professeur à l’Université fédérale de Rio de Janeiro.
En cas de contestation des résultats, Jair Bolsonaro ne devrait pas obtenir de soutien de la part des militaires qui ont déjà annoncé qu’ils ne se lanceraient pas dans une aventure putschiste. De plus, l’un des plus proches alliés de Jair Bolsonaro, le président de la Chambre des députés Arthur Lira, a tendu la main au président élu. « Il est temps de désarmer les esprits », selon lui.
De nombreux chefs d’État étrangers ont cependant félicité Luiz Inacio Lula da Silva pour son troisième mandat à la tête du pays. Parmi lesquels Joe Biden et Emmanuel Macron, un moyen pour eux de faire pression sur l’actuel président pour qu’il reconnaisse rapidement sa défaite.
D’ailleurs, un porte-parole de Lula a affirmé que le président élu, "réfléchissait à aller à la COP27", mais "n’avait pas encore pris sa décision". "Le président Abdel Fattah al-Sissi félicite le président Lula da Silva pour son élection (...) et l’invite à assister à la COP27", a indiqué un communiqué du porte-parole de la présidence égyptienne Bassam Radi.
"Il est certain que le Brésil a un rôle positif à jouer dans cette conférence qui vise à renforcer l’action climatique au niveau mondial", a ajouté le texte. De nombreuses organisations pour le climat avaient dit espérer une victoire de Lula pour faire avancer leur cause au Brésil et lors de la COP27.
D’autant plus que sous la mandature du président d’extrême droite Jair Bolsonaro, la déforestation annuelle en Amazonie a augmenté en moyenne de 75% par rapport à la décennie précédente. A contrario, au soir de son élection, Lula a affirmé que "le Brésil est prêt à reprendre son leadership dans la lutte contre la crise climatique". "Le Brésil et la planète ont besoin d’une Amazonie en vie", a ajouté le président élu.
Selon une étude récente, l’Amazonie, auparavant précieux "puits de carbone", émet désormais plus de CO² qu’elle n’en absorbe. Ces émissions ont doublé lors des deux premières années du gouvernement de Jair Bolsonaro.
L’Égypte accueille du 6 au 18 novembre plus de 90 dirigeants du monde entier, selon les organisateurs de la COP27.