Che Guevara, apôtre des opprimés

Le Che et la Révolution cubaine

16 octobre 2017, par Salim Lamrani

Le cinquantième anniversaire de l’assassinat du Che en Bolivie le 9 octobre 1967 offre l’occasion de revenir sur le parcours du révolutionnaire cubano-argentin qui a dédié sa vie à la défense des « Damnés de la terre ».

Comment le Che traitait-il les prisonniers ?

Le Che était implacable avec les violeurs, les tortionnaires, les traitres et les assassins et la justice révolutionnaire était expéditive. En revanche, il mettait un point d’honneur à préserver la vie des prisonniers et à soigner les blessés du camp ennemi. Il y avait deux raisons à cela. La première était d’ordre moral et éthique : la vie d’un prisonnier, quel qu’il soit, était sacrée et il fallait la protéger. La seconde était d’ordre politique : alors que l’armée batistienne ne faisait pas de quartier, torturant et assassinant les prisonniers de guerre, l’Armée rebelle montrait sa différence par sa conduite irréprochable.

Au début du processus révolutionnaire, aucun soldat ne se rendait car tous étaient persuadés qu’ils seraient exécutés par les rebelles. Vers la fin de la guerre insurrectionnelle, les soldats de Batista, qui avaient eu vent de la noble conduite des insurgés, se rendaient en masse dès lors qu’ils étaient encerclés par les révolutionnaires, car ils savaient qu’ils auraient la vie sauve.

Une anecdote illustre le comportement du Che à ce sujet : suite à un combat avec l’armée, un rebelle a achevé un soldat blessé sans lui laisser le temps de se rendre. Il avait lui-même perdu toute sa famille lors d’un bombardement. Le Che était entré dans une grande colère en lui disant que sa conduite était indigne de l’Armée rebelle, que la vie des soldats devait être préservée quand cela était possible et que l’on ne tirait jamais sur un blessé. En entendant ces mots, un autre soldat, également blessé, qui s’était caché sous un arbre, s’est signalé en criant « Ne tirez pas ! ». Il a été soigné par les rebelles et à chaque fois qu’apparaissait un guérilléro, il levait les bras en s’écriant : « Le Che a dit qu’on ne tuait pas les prisonniers ! »

Quelle était la réputation du Che ?

Le Che était un chef d’une autorité naturelle et d’un grand prestige, acquis sur le terrain de bataille. Il était d’une grande exigence et d’une fermeté à toute épreuve, mais il prêchait toujours, non pas par les paroles, mais par l’exemple. Il était intransigeant sur les principes et avait horreur du favoritisme et des passe-droits. Dans les montagnes de la Sierra Maestra, lorsqu’un cuisinier a voulu s’attirer les faveurs du Che en remplissant son assiette davantage que celle des autres combattants, il s’est immédiatement attiré les foudres du Che, qui l’a traité de tous les noms. Il était égalitaire et souhaitait être traité comme ses compagnons de lutte. C’est de cette attitude exemplaire qu’est né son prestige et l’admiration du peuple cubain à son égard. Il était dur et sec, mais juste et droit.

(à suivre)

Salim Lamrani

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