Référendum et médias

Le Conseil d’État saisi sur la propagande éhontée du “oui”

13 mai 2005

(page 5)

"Du jamais vu", "un déferlement de propagandes", un "tsunami pour le “oui”"... Hier, à l’Assemblée nationale, les députés et sénateurs auteurs d’un recours devant le Conseil d’État concernant la campagne officielle du référendum, avaient choisi des mots très forts pour expliquer leur démarche à la presse. Des expressions à la hauteur des moyens exceptionnels mis en œuvre par le gouvernement dans cette campagne. Sept millions d’euros, "soit la moitié de ce que devrait rapporter le jour férié travaillé", pour les seuls besoins de la propagande du “oui”, sous couvert d’une campagne d’information officielle, rappelle la présidente du groupe communiste, républicain et citoyen (CRC) au Sénat, Nicole Borvo.
Lancée par la sénatrice communiste, l’idée de saisir le Conseil d’État a fait boule-de-neige dans les rangs des parlementaires du “non” de gauche. À ce jour, 22 d’entre eux, issus de toutes les sensibilités de la gauche (socialistes, communistes, Verts, radicaux de gauche) ont choisi de parapher le référé. Mais l’ensemble des parlementaires devrait être interpellé par Nicole Borvo, car "beaucoup d’entre eux auraient réagi dans d’autres circonstances", estime la sénatrice.
Le référé conteste 3 décisions gouvernementales : l’affichage massif sur 14.000 panneaux publicitaires, la distribution dans les lycées de brochures "vantant les prétendus mérites du Traité constitutionnel européen", et l’octroi de 1,6 million d’euros à 100 associations militant pour le “oui”. Ces décisions "contreviennent gravement à l’exercice de libertés et de droits fondamentaux constitutionnellement reconnus aux citoyens et justiciables français, et sont manifestement illégales", indiquent les parlementaires dans leur adresse au Conseil d’État. Ils lui demandent de faire "cesser immédiatement l’engagement des dépenses considérées et cela sous astreinte de 1000 euros par acte de propagande constaté". "Notre peuple souffre d’overdose devant une telle vague géante pour le “oui”", commente Germinal Peiro, député (PS) de Dordogne, proche d’Henri Emmanuelli. Pour Marie-George Buffet, secrétaire nationale du PCF et députée de Seine-Saint-Denis, qui a introduit la conférence de presse, "les conditions du débat démocratique ne sont pas réunies". Évoquant "les énormes panneaux de propagande qui reprennent des bouts tronqués d’articles", la députée communiste estime qu’"on est loin du vrai débat dont il y a besoin, et que le peuple réclame".
"Je suis affligé face à ce déferlement", soupire de son côté Henri Emmanuelli, député (PS) des Landes, tandis qu’Émile Zuccarelli (PRG) fait part de sa surprise face à "une campagne d’une hargne sans précédent". "Dans le Traité constitutionnel, il y a des éléments de politique que l’on voudrait figer. Nous avons le droit de le dire, et de souligner la cohérence de notre refus", poursuit le député de Haute-Corse, à l’unisson avec le socialiste Jean-Luc Mélenchon, qui rappelle que "la réalité du référendum, c’est qu’il existe deux réponses possibles". Le président du groupe communiste à l’Assemblée nationale, Alain Bocquet, plaide quant à lui "pour un débat libre et non faussé".


Non, mais !...

o Margie à Mayotte
Notre "députée européenne" mène campagne à Mayotte. En votant “oui” au référendum sur le projet de Constitution européenne, les Mahorais pourraient, d’après elle, prétendre au statut de... "Région ultra-périphérique" de l’Europe (RUP).
La France n’est même pas fichue de reconnaître Mayotte comme département français, Margie propose à l’île de l’archipel comorien d’être... région européenne !
En fait les Mahorais seraient des "Européens" avec un SMIC français diminué de moitié, des fonctionnaires mahorais moins payés que leurs homologues "métropolitains" et même réunionnais.
Comme disait un ami mahorais : "nul n’est prophète en son pays"...

o Dans le même genre...
Vittori, Christian de son prénom, à ne confondre en aucun cas avec l’autre, l’anticolonialiste, fait dans le "oui". C’est son droit. Mais il ne peut s’empêcher comme à son habitude de "brasser de l’air". Au point de déclarer, très doctement : "Un jour ou l’autre, l’île Maurice sera européenne" !
“Le JIR” qui rapporte son propos ne peut s’empêcher d’ajouter, sans rire : "en attendant Zanzibar, Sainte-Hélène ou les Fidji...".
Mais après tout, pourquoi pas ? D’autant que l’on prête à notre "écrivain engagé" de vouloir y aller mener campagne pour le "oui" !

o Courage, fuyons !
Albert Ramassamy est un chaud partisan du "oui". C’est le contraire qui aurait été étonnant.
Dans un courrier de lecteur, il lance un appel aux "syndicalistes de bonne foi"... Alors, il donne des conseils aux syndicalistes pour qu’ils votent "oui". "Le 21ème siècle sera le siècle de l’Asie", dit-il. L’Asie est déjà là, en Europe. La “déferlante chinoise” (sic) est arrivée. Elle frappe la France (...) C’est un véritable tsunami...".
Alors, dit-il, transi de peur, "que faire ?". Il ne faut pas regarder à l’arrière dit-il, mais "prendre le risque de sauter dans un bateau pour gagner la haute mer".
Foutor ! Le salut est dans la fuite !
Ce devait être là sa pratique syndicale quand il était "syndicaliste" il y a longtemps de cela ; genre "petit télégraphiste" du préfet de l’époque.
Avec de tels syndicalistes, le patronat peut dormir sur ses deux oreilles.
En tout cas, si les Français avaient pris ce "risque" en 40, en 14/18 et même en 1789... ils seraient pas en haute mer à l’heure qu’il est, mais sur orbite ..., autour de Jupiter !


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