Le Conseil de sécurité de l’ONU veut que son envoyé spécial puisse aller en Birmanie

28 septembre 2007

Le Conseil de sécurité a demandé mercredi aux autorités birmanes de faire preuve du maximum de retenue et de recevoir sans tarder l’envoyé spécial des Nations Unies (Ibrahim Gambari), a déclaré le Président du Conseil, l’Ambassadeur de France Jean-Maurice Ripert, à l’issue d’une séance de consultations convoquée d’urgence sur la situation en Birmanie.

Le compte-rendu de séance minimaliste donné par l’Ambassadeur de France reflète les désaccords classiques sur la Birmanie au sein du Conseil, qui n’a pu s’entendre sur une déclaration officielle qui aurait été publiée en son nom collectif. Ce genre de déclaration requiert l’unanimité des 15 membres du Conseil. La Chine et la Russie, alliées de la Birmanie, ont réitéré leur position selon laquelle les questions de droits de l’Homme n’ont rien à voir avec les menaces à la paix et à la sécurité, seul domaine dans lequel le Conseil de sécurité a compétence.

Gel des investissements

De son côté, après avoir reçu le Premier ministre de l’opposition birmane en exil, le Dr Sein Win, Nicolas Sarkozy a déclaré mercredi que la France n’accepterait pas que l’opposition birmane soit muselée. Se prononçant pour des sanctions « sans tarder », il a demandé le gel des investissements des sociétés françaises en Birmanie. « La France, qui préside le Conseil de sécurité de l’ONU, demande une réunion d’urgence pour que des sanctions soient adoptées sans tarder. La France demande que l’Union Européenne prenne également des sanctions en conséquence des violations des droits de l’Homme », a ajouté le chef de l’Etat.
Nicolas Sarkozy appelle également les entreprises à réagir : « La France appelle l’ensemble de ses sociétés privées, (le groupe pétrolier français) Total par exemple, à faire preuve de la plus grande retenue, s’agissant des investissements en Birmanie en demandant qu’il n’y en ait pas de nouveau ». Quatrième groupe pétrolier mondial, Total exploite depuis 1992 le champ gazier de Yadana, dans le Sud de la Birmanie. Il a produit en 2006 17,4 millions de mètres cubes de gaz par jour, qui alimentent des centrales électriques en Thaïlande.

Réactions internationales

Les réactions de la communauté internationale se sont multipliées, mercredi matin, à l’annonce d’une répression des manifestations par l’armée. Les ministres du Groupe des huit (G8) pays les plus industrialisés ont condamné mercredi la répression violente contre des manifestants ordonnée par la junte birmane, a indiqué un représentant de la présidence du G8.
La Maison Blanche a jugé « très troublantes » ces informations, et a appelé la junte militaire au pouvoir à se garder de recourir à la violence.
Paris a également mis en garde mercredi les dirigeants de la Birmanie, en affirmant qu’ils seraient tenus pour « personnellement responsables » d’éventuelles exactions lors des manifestations. « La France se joindra à tous les efforts européens qui sont faits pour faire pression sur les autorités birmanes », a déclaré le Secrétaire d’Etat aux Affaires européennes, Jean-Pierre Jouyet.
Le gouvernement espagnol a aussi fait part mercredi de sa « vive préoccupation » au sujet de la situation actuelle en Birmanie qu’il suit de « très près », et a demandé aux autorités birmanes « la retenue maximale ».
L’Union Européenne s’est pour sa part dite mercredi prête à renforcer ses sanctions contre les autorités birmanes en cas de répression violente des manifestations dans ce pays, dans un communiqué envoyé avant l’annonce d’une charge contre une manifestation à Rangoun.


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